Un ogre de moins

le 10 octobre 2009, par Orgel, dans Culture

Jacques Chessex publiait en janvier « Un juif pour l’exemple », récit de l’assassinat d’Arthur Bloch par un groupe de nazillons vaudois, à Payerne en 1942.

« Analyse d’un crime », documentaire tourné en 1977, revient sur cette histoire épouvantable.

C’est par .

Orgel, ich bin nicht ein Payernois

Et, en plus, il pleuvait…

le 9 octobre 2009, par Alcazard, dans Cinoche, Culture, Divers et variés, le couteau entre les dents

Il y a des années comme ça où l’on a la furieuse envie de rester au lit. Et hier matin peut-être encore plus qu’un autre. C’est la radio qui m’a réveillé. Au programme du pseudo talk-show de la Première, le Grand8, toujours un peu les mêmes invités, les mêmes causeries convenues sur des sujets bavards. J’écoute vaguement, lové sous ma couette, les propos futiles qu’un vague sociologue débite sur le temps qu’il fait et sur ceux que nous vivons. On s’extasie encore et toujours sur les qualités indéniables de communication des affiches pourries de l’UDC. On vante, même si l’on n’est pas d’accord, entendons-nous bien, leurs incroyables talents de publicistes, ce don inné qu’ils ont pour créer le débat et provoquer le scandale qui fera parler d’eux.

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La vie religieuse

le 9 octobre 2009, par Fernand, dans Humour de gauche

Quelques petits textes de mon crû  sur la vie monacale pour pallier à l’absence de documentaire de fin de semaine. Enjoy !

-La mousse d’un blanc rosâtre recouvrait la Garonne. C’est dimanche : un coup de vin ! Le prêtre se glisse sentencieusement dans la file de ses adeptes. Un fût, deux caisses, le doigt dans le trou du fut, la main entre les caisses. L’abbé a bien de la peine a tirer un écu de son tronc. (Se tournant ver une jeune fille) : « Aujourd’hui, petite Marion, combien rapporta votre quête ? Je ne banquerai que lorsque j’aurai vu votre don ! Et méfiez-vous des dons couteux ! » (puis  se retournant vers une dame ) : »Il est défendu aux dames patronnesses de quêter sur un pliant. » (la dame répondit) : »Il n’y a pas de quoi, mon frère, pour un si petit don ! » Lire le reste de cet article »

Ramdam au mayen

le 8 octobre 2009, par Fernand, dans Divers et variés

« Hallo, Hallo,  Michel, quelles nouvelles ?  On me dit que ma vache est malade. Comment est-ce possible ?  Tout va très bien, tout va très bien madame la marquise. Il faut juste signaler un incident, une bêtise, une intempérie dans l’étable.  Hallo,  Hallo, Jean-Yves, quelles nouvelles ? Madame, la marquise, tout va très bien, tout va très bien. Pourtant il faut que l’on vous dise, on déplore un tout petit rien, les écuries étaient en flammes. »

On ne le lit peut être pas dans le Nouvelliste mais le parti démocrate-chrétien valaisan est sujet au feu.  Et certains membres du parti l’entretiennent  en employant le verbe et la plume comme les pompiers emploient la hache : de manière fruste, péremptoire et incisive. Il suffit de jeter un coup d’œil au blog des opposants à la loi sur le tourisme pour s’en apercevoir. Blog né d’une initiative du comité bourgeois composé, entre autres, de plusieurs PDC de premier plan comme  Gabriel Luisier ou Pierre de Chastonnay.  Jean-Michel Cina et d’autres caciques démocrates-chrétiens y sont accusés de mensonges, de manipulations voire même de corruption et de services rendus. Lire le reste de cet article »

l’HOMME RéVOLTé

le 6 octobre 2009, par Fernand, dans Brèves et nerveuses, News

(…) dans un drame où chaque peuple joue sa vie,
il faut que les hommes de cœur aient le courage
de voir les choses en face et de les dire avec franchise.

Charles De Gaulle, Discours du 8 juillet 1940

Mardi 6 octobre 2009 : un  homme s’est levé, un homme qui a dit « non ».  Un discours vif comme un éclair fendant la torpeur du ciel sur la vallée du Rhône, un soir calme d’été. Que dis-je, un cri puissant, un appel désespéré mais dont la provenance ne trompe personne. C’est bien la voix d’un leader, d’un homme d’exception, du bon berger du troupeau, paternaliste, charismatique, opiniâtre. On sent là derrière la prestance d’un Grand. L’appel du 18 juin, De Gaulle. Ich bin ein Berliner. Jean Monnet. Le panthéon, Malraux. Wollt Ihr den totalen Krieg ? Berlin. La marche du monde. Tryphon Tournesol est un zouave. 6 fois ! Le grand Strateger ! Grégory Logean ! Grégory Logean ? Oui, Grégory Logean ! Il s’est levé.  Un mauvais rêve. En sueur, gueulant : « les musulmans, les sénégalais coupe-coupe, les musulmans ! Ils veulent couper le bouton de tata Josiane ! » Des pensées entremêlées, qui roulent au corps, jusqu’à l’éclatement pendant la lecture de Nydegger. La fin de l’Occident avec un grand « O », Soldat Louis dans le haut parleur. Lire le reste de cet article »

Good morning Martigny !

le 6 octobre 2009, par Fernand, dans Nos confrères

Comme le disait Vergères, on est pas en pôle position, mais on est pas loin derrière.  Quand je dis « on », je parle naturellement de l’armée suisse. En  matière de doctrine militaire dans le domaine de la  guerre psychologique, il semblerait qu’on soit vraiment bon. En tout cas, le major Czech, le sergent Hugon et le soldat Nicolet qui nous ont pondu la merveilleuse page 18 du Nouvelliste du jour.  Le team Voice of Switzerland de l’armée suisse utilise les plus fines méthodes de manipulation émotionnelle et cognitive afin de gagner la bataille la plus importante du moment, celle du cœur des lecteurs. A faire pâlir de jalousie l’ Office of Strategic Influence (OSI) de l’armée américaine. La guerre est l’art de la tromperie comme l’affirmait si bien Sun Tzu et préserver l’arrière du front du défaitisme et de l’antimilitarisme est vital. C’est  le principe de la guerre totale de Klausewitz.   Il m’aura donc fallu plusieurs lectures et un esprit critique affuté pour m’en apercevoir, mais nous sommes bien en face d’un article de propagande pro-armée de la part de spécialistes de la guerre de l’information. Lire le reste de cet article »

Et encore bravo!

le 5 octobre 2009, par Alcazard, dans Divers et variés, La poésie acratopège

Maciavel

Éloignez-vous, esprits chagrins! Fuyez, âmes impies emplies de doutes! Vous tous qui, aux soirs ordinaires des bitures programmées, accoudés vaguement à vos comptoirs quotidiens,  avez osé émettre au plus profond de vos synapses embrumés et besogneux le quart du début de la moitié de l’hypothèse que peut-être, je dis bien « peut-être », nos parlementaires fédéraux ne se feraient élire aux chambres éponymes uniquement pour pratiquer des actes contre nature avec des diptères, aux grands yeux émouvants, certes, mais de passage seulement. Que nenni! vous crierai-je au creux de l’oreille, que nenni! Un homme, un seul, vient de mettre à mal une des plus vieilles idées reçues de nos démocraties modernes qui voudrait que, et ben, c’est tous des pourris et après c’est qui qui paye, et ben c’est nous. Le plus brillant de nos politiciens, un homme au goût capillaire précurseur, raffiné, magnifique poète même à ses heures perdues (et ça je trouve qu’on ne le dit pas assez), cet homme au charisme divin, c’est Oskar Freysinger.

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Polanski, c’est c’ui qui dessine « Thorgal »?

le 2 octobre 2009, par Alcazard, dans Non classé

À force de hurler en long, en large et en travers sur ce  blog que nous sommes esthètes en tout et pas seulement en nœuds, il fallait bien qu’on se positionne clairement sur l’affaire qui passionne les médias depuis une semaine: Polanski est-il un mec génial à la sensibilité exacerbée ou un sale con de dégénéré qui pense qu’à sa bite ou encore une marque de lattes polonaise? Le choix était, je vous l’avoue, difficile, sombre et cornélien. Les discussions au cœur de la rédaction furent agitées, longues, fastidieuses. Orgel tonitruait à tout va dans la pièce enfumée, scandant à qui voulait l’entendre que: « Si on ne peut plus se taper des mineures sans se faire emmerder trente ans après ça valait pas le coup de faire des gosses, merde! »  Fernand, entre deux clopes nerveusement mâchouillées au filtre, se répandait en propos évasifs et souvent contradictoires. Selon lui, il fallait tenir compte de certains faits et remettre les choses dans leur contexte pour ne pas les dénaturer. Il lui est même arrivé une fois de changer d’avis entre le moment où il allumait une cibiche avec le mégot de la précédente et le moment où il fit de même avec la suivante.   Croquignol, qui sirotait tranquillement sa bière dans un coin, a affirmé, semble-t-il, à plusieurs reprises (à mon sens, car les témoignages des différentes personnes présentes ce soir là divergent sur ce point) que les flics avaient fait leur boulot mais que c’est tous des cons de toute façon. Boris ne disait rien, il servait les bières et vidait les cendriers. C’est mieux comme ça. Et moi, moi qui suis resté le plus fier, moi je parlais encore de moi.

Bien entendu, en sortant vers minuit, fâchés à mort comme tous les soirs, nous avions décidé de ne plus jamais nous revoir et de mettre un terme à notre collaboration. Mais après quelques jours de bouderies et quelques apéros vespéraux, nous nous sommes mis d’accord pour éviter ce sujet tabou et nous tourner définitivement vers l’avenir et ces valeurs en parlant du prochain évènement culturel d’ordre national ayant lieu ce weekend et qui saura à n’en pas douter faire taire les mauvaises langues sur la qualité de l’accueil helvétique et les ragots sur notre prétendu obscurantisme procédurier.

Alcazard, crapule

VINUM BONUM LÆTIFICAT COR HOMINIS

le 1 octobre 2009, par Fernand, dans Brèves et nerveuses, Humour de gauche, le couteau entre les dents

Le cauchemar ultime d’un militant UDC du Val d’Hérens ?  Se réveiller un matin et parler avec l’accent camérounais.  Digne d’un film hollywoodien,  dites-vous ?  Pas tant que cela. Il existe un syndrome médical qui influe sur la diction  des personnes touchées. Le syndrome de l’accent étranger, puisqu’il s’agit de cela, est extrêmement rare et survient généralement après un choc à la tête.

Quelquefois, il y a des gagnants : arriver comme  demandeur d’asile et résident au centre des Pinèdes de Conthey et finir sa journée avec l’impeccable locution d’un Jean-Marie Fournier ou d’un Willy Besse, c’est ça de gagné sur la vie. Si en plus t’es pas trop bronzé, pas trop fainéant et criminel comme savent l’être les étrangers et que tu as trois  sous pour t’acheter une vache d’Hérens, tu peux même finir coopté à l’Etat du Valais ou journaliste au Nouvelliste.

Si t’es bronzé, c’est moins facile, mais des portes peuvent s’ouvrir à toi quand même, comme pour ces blacks, qui triment depuis une semaine dans les vignes du magnifique coteau  de la rive droite du  Valais.  Pour  le mirifique salaire de 10 à 12 francs de l’heure , ils ont la chance de se faire traiter, en restant stoïques,  de « chiens de nègres« , « de sales tamoules » et de « connards d’étrangers » par d’honorables spécimen locaux de la race humaine, qui de toute façon ne manqueront pas d’expier leurs péchés le week-end venu en l’église de Grimisuat, où sévit le sympathique curé Marcellin, aussi noir que sa soutane mais qui est un bon étranger lui, tu vois comment ? Surtout qu’un des nègres de la vigne a impudemment osé répondre à l’autochtone. Il a dit : « Mon frère, calme-toi, on va tous mourir un jour et rejoindre le créateur. Ça ne sert à rien de s’énerver. »  On reconnait bien-là le traditionnel fatalisme propre à ces infidèles de mahométans ! Pourquoi leur donner du travail alors qu’on pourrait leur refiler du napalm sur la gueule ?  Hein dit ?

De toute façon, ces salauds de pauvres du quart-monde n’ont qu’à être riches et se payer le syndrome Michael Jackson : noir le soir, blanc le matin.   Comme le Fendant à Giroud !  Et comme a dit philosophiquement l’ami Vuignier avec son accent de Grimisuat  : « le problème est pas là . Que tu sois riche ou pauvre, le vin c’est le vin, il saoule tout autant. Tu vois comment ? »

Fernand, qui prévient encore : ceci est un article au vitriol

Le doc du week-end

le 26 septembre 2009, par Fernand, dans Non classé

Sur la demande insistante de nombreux lecteurs, cette semaine, un documentaire  plus léger et raffiné que les habituels reportages pour autistes de haut niveau présentés lors des fins de semaines précédentes : la perle est intitulée « L’épagneul breton de Rozenn Brug » . Nous sommes là en présence d’une magnifique fable comme seuls les Bretons savent en écrire.  Des odeurs de kouig-aman et de chouchen à plein nez. Point de grandes actions romanesques et de bravoures dans ce documentaire, mais, en écho aux principes de l’école des Annales, une plongée dans la lutte quotidienne de petites gens, des vas-nus-pieds à mille lieu de la grande histoire, avec leurs soucis, leurs rires, leurs questionnements. Une heure trente  de passion et de complicité dans le bocage breton avec, en fond sonore, une musique envoutante entrecoupée de longs silences qui poussent le spectateur à la réflexion ultime :  la bécasse s’en sortira-t-elle vivante ?

Et je crois y reconnaitre du Rainer-Maria Rilke. Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Et leurs baisers au loin les suivent.

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