Archive pour la catégorie 'La poésie acratopège'

Igor et Grichka Putallaz, le retour

mercredi 18 septembre 2013

Tiens voilà la pluie…

Finie, donc, déjà, la tendre moiteur des belles soirées enivrées à contempler, ému,  le firmament étoilé, le cul posé, serein, dans les blés mûrs et la main caressant négligemment le velouté délicat de la cuisse accueillante d’une lubrique amie compatissante: « Tu vois, là c’est Cassiopée, là c’est la Grande Ourse et là, là, c’est probablement ta lune… Ou alors mon doigt, suis-je idiot! »

Voici venu hélas le triste temps des frigides lueurs extrêmes, des ondées glaciales, des vents funestes et froids. Voici que dans la brume sinistre on entend déjà au loin le son sourd des sabots lugubres des cavaliers d’octobre. Voici qu’un sépulcral et perfide crépuscule  amène sur la pauvre plaine la peur majuscule, le noir, le putrescible et l’impossible recul. Et voici revenu, en ce soir délicat, le temps maudit de la peste et du choléra. Et voici revenu pour toi pauvre forçat, l’heure sournoise et impie des deux frères Putallaz. (suite…)

Sentiers d’évasion, de là-bas, de là-haut

mercredi 5 juin 2013

En l’espace de 5 jours, je vois que Stéphane Riand de L\'1dex a publié pas moins de 6 articles sur le différent fiscal entre la Suisse et les Etats-Unis. Si j’ai bien compris, en gros, les Suisses doivent résister au diktat américain tant qu’ils n’auront pas plus d’informations sur les fautes des établissements bancaires helvétiques et les intentions des Amerloques. Vu que je suis un mec gentil et serviable, je veux bien donner quelques pistes.
(suite…)

De la merde….

jeudi 16 mai 2013

Perdus sur d’autres routes, passagers involontaires de cette salope de vie qui fait de nous de vieux enfants, nous nous sommes, au gré de nos parcours improbables, laisser à délaisser ce blog magnifique qui fut, en des temps plus riants, le summum de l’intelligentsia anarcho-révolutionnaire valaisanne. Perdus à ce point que même quelques journalistes étroits du Nouvelliste, au cœur de soirées alcoolisées dans quelques bistrots interlopes, nous conjuraient à genoux, l’haleine chargée de lourds relents d’alcool gras et frelatés, l’œil humide et la queue frétillante, de reprendre au plus vite nos activités littéraires afin de tenter d’enrayer un temps soit peu la triste dérive éditoriale de leur quotidien chéri et nourricier.

(suite…)

Oh les filles, oh les filles, moi elles me rendent marteau !

jeudi 24 mai 2012

Paru dans le Nouvelliste. La fille est l’avenir du garçon comme disait Aragon.

 

 

Un livre, meussieu, quessqueçé?

vendredi 10 février 2012

Alors que Monthey détruit son centre ville, que Sion s’apprête à poursuivre son œuvre de destruction en jetant à bas le Vieux Moulin et toutes ces sortes de (vieilles) choses, je lance un rot retentissant et, la bière posée sur le bide, je vous contemple désespéré, ô vous mes frères humains (qui en même temps que moi vivez).

Vivrai-je assez longtemps pour voir sur le trottoir une Porsche Cayenne bradée à 400.- francs par un trader ruiné ?

(Veuillez noter que Boris, qui à l’époque était trop jeune pour acheter l’auto, a quand même réussi à piquer au monsieur son chapeau-boule. « Merci à Dieu d’avoir créé les chapeaux-boule »)

Vivrai-je assez longtemps pour voir les couloirs des centres commerciaux de Sierre, de Martigny, de Monthey et de Sion se décrépir, tomber en ruine, suinter le salpêtre et puer le vieux pipi ? Avec des herbes folles un peu aussi et des vieux en guenilles style genre Céline échappé de Meudon errer en hurlant comme des spectres, dedans les couloirs ? Hein ?

Vivrai-je assez longtemps pour connaître le litre de tazoute à 10 balles?

Vivrai-je assez longtemps pour voir frappé de sénilité précoce cette vieille merde de spéculateur de mes couilles cet architecte qui attend la ruine des maisons Art Déco du Chanoine-Berchtold pour se faire un gros profit bien gras ? On m’a dit qu’il était fils d’un artiste, je ne peux pas le croire. Ou alors c’est le fils d’Arno Breker, peut-être, qui est au monde des artistes ce que je suis au clergé : un pas grand chose.

Vivrai-je assez longtemps pour faire lire Sous l’œil des barbares à tous ceux qui croient que je parle de Maurice Barras quand j’aborde le Culte du Moi ?

Vivrai-je assez longtemps pour voir Philippe Nantermod à La Liseuse? Ah oui, car le 11 mars prochain, il vous faudra choisir entre payer vos Quatre accords toltèques 5,50 CHF sur les gondoles de Maxi-Bazar et dénicher Scènes de la vie d’un faune d’Arno Schmidt dans la nouvelle traduction parue chez Tristram (à 34,70 CHF) chez votre libraire qui fait un vrai métier de libraire. Parce que Nantermod, il a raison, Maxi-Bazar il pourra faire des monstres rabais sur Allen Carr, ou sur Guérir le cancer du cordonnier mal chaussé de Servan-Schreiber, parce qu’il les achètera par palettes entières, ses bouquins. Ce qu’il n’explique pas, Philippe, c’est qu’on ne trouvera jamais Cioran chez Maxi-Bazar. Et c’est justement pour pouvoir continuer à trouver Cioran à La Liseuse que tout le monde doit y aller, même (et surtout) pour acheter le Da Vinci Code.

Ce qui me désole, dans cette histoire, c’est que je suis d’accord avec Chantal Balet. Au moins, elle, elle sait ce que c’est qu’un livre. Pas comme Frédéric Lefèbvre Philippe Nantermod qui ne voit que sa petite économie ridicule réalisée sur le dernier manuel de droit pour les Nuls.

La Suisse a mis 26 ans pour s’apercevoir que donner le droit de vote aux femmes n’avait pas conduit la France au chaos (quoique mai 68, quand j’y pense, c’est pas un truc eud’gonzesses?); elle a eu besoin de 30 ans pour offrir au livre un prix unique (car je ne désespère pas totalement de mes frères). Il y a aussi une solution, Philippe Nantermod : un livre unique. Comme ça on règle tous ces problèmes d’intellos à la con.

Becs

Orgel, « vous avez les fourberies d’escarpin? » « non, mais j’ai Zadig & Voltaire »

 

I-nage

vendredi 3 décembre 2010

Armés, pour l’un d’un i-phone, pour l’autre d’une plume d’oie, Vladimir Tyran et Otto  Kostenlossänger réconcilient la poésie à la technologie. Ni technophobe, ni technophile, ceci est une tentative de réenchantement du monde qui aboutit à une expérience culturelle et intellectuelle originale et prospère.

Ils ont dit : « Vladimir, avec son regard tout en malice, réinvente l’œil du Quattrocento. Une réflexion  inspirée par Walter Benjamin ou Roland Barthes qu’on saurait qualifier de réflexion postmoderne sur le concept de « ready made », une ré-interprétation du banal.” (Otto Kostenlossänger)

Otto Kostenlossänger a su capter les émotions dégagées par les clichés. Une sensibilité à fleur de peau dans sa poésie qui fait inexorablement penser à René Char de la grande époque.” (Vladimir Tyran)

Un panel du résultat de cette fructueuse collaboration :

Vierge

Verte la vierge

elle pense à des verges

à une grosse asperge

dans cette auberge

le ressouvenir

amène au pire

rarement au sourire (suite…)

C’est gay à l’UDC

mardi 1 juin 2010


Avec pour slogan « A l’UDC aussi, il y des homosexuels », une quarantaine de membres du parti viennent de fonder une section gay sobrement intitulée la « GayUDC ».   Prost ! Elle suit la création de l’UDC-étrangers («neue Heimat Schweiz») et précède les sections UDC-Fan de théâtre contemporain et UDC-épileptiques. Le lancement de la section avait suscité  un  intéret plus que poli chez les caciques de l’UDC qui n’avaient pas fait le déplacement à Zurich. Comme chacun le sait, et comme le répétait si bien Coluche, les homosexuels  ne se reproduisent  pas entre eux et pourtant  ils sont de plus en plus nombreux.  Par raisonnement syllogistique, on peut donc en conclure que l’homosexualité est une maladie transmissible et éviter les personnes contaminées semble tenir du principe de précaution. Bravo M. Freysinger, Brunner et Maurer ! (suite…)

Et encore bravo!

lundi 5 octobre 2009

Maciavel

Éloignez-vous, esprits chagrins! Fuyez, âmes impies emplies de doutes! Vous tous qui, aux soirs ordinaires des bitures programmées, accoudés vaguement à vos comptoirs quotidiens,  avez osé émettre au plus profond de vos synapses embrumés et besogneux le quart du début de la moitié de l’hypothèse que peut-être, je dis bien « peut-être », nos parlementaires fédéraux ne se feraient élire aux chambres éponymes uniquement pour pratiquer des actes contre nature avec des diptères, aux grands yeux émouvants, certes, mais de passage seulement. Que nenni! vous crierai-je au creux de l’oreille, que nenni! Un homme, un seul, vient de mettre à mal une des plus vieilles idées reçues de nos démocraties modernes qui voudrait que, et ben, c’est tous des pourris et après c’est qui qui paye, et ben c’est nous. Le plus brillant de nos politiciens, un homme au goût capillaire précurseur, raffiné, magnifique poète même à ses heures perdues (et ça je trouve qu’on ne le dit pas assez), cet homme au charisme divin, c’est Oskar Freysinger.

(suite…)

Yves. Lui. Il sait.

mardi 8 septembre 2009

Ouf. S’en est fini du doute. Dans l’affaire des otages en Libye, la messe est dite. Point besoin de tribunal international. Point besoin non plus de commissions coûteuses. Superflu. Yves Nidegger, brillant avocat au style inimitable, illisible, est convaincu. À défaut d’être convaincant. Il sait. La cause. Le pourquoi. Ce qui crée tout ce saint-frusquin. Tous ces pataquès. La réponse est aujourd’hui livrée par lui. Belle. Sobre. Magnifique de clarté. Sublime par sa simplicité.

(suite…)

La rime en 2009

jeudi 30 juillet 2009

Oskar Freysinger vient de remporter le concours de poésie du festival Rilke de Sierre, pour lequel j’avais pourtant commis la pièce suivante :

Pouët pouët

Fait le poète

En arrachant avec ses gants

Et son couteau

Les ligaments

Très importants

Qui tiennent la

Tête à son cou.

Ma puissance évocatrice n’a pas été reconnue ; je suis donc contraint à l’exil.

La critique du poète est délicate ; on s’entend presque toujours répondre « faites-en donc autant, eh, patate ».

(suite…)