I-nage

Armés, pour l’un d’un i-phone, pour l’autre d’une plume d’oie, Vladimir Tyran et Otto  Kostenlossänger réconcilient la poésie à la technologie. Ni technophobe, ni technophile, ceci est une tentative de réenchantement du monde qui aboutit à une expérience culturelle et intellectuelle originale et prospère.

Ils ont dit : « Vladimir, avec son regard tout en malice, réinvente l’œil du Quattrocento. Une réflexion  inspirée par Walter Benjamin ou Roland Barthes qu’on saurait qualifier de réflexion postmoderne sur le concept de « ready made », une ré-interprétation du banal.” (Otto Kostenlossänger)

Otto Kostenlossänger a su capter les émotions dégagées par les clichés. Une sensibilité à fleur de peau dans sa poésie qui fait inexorablement penser à René Char de la grande époque.” (Vladimir Tyran)

Un panel du résultat de cette fructueuse collaboration :

Vierge

Verte la vierge

elle pense à des verges

à une grosse asperge

dans cette auberge

le ressouvenir

amène au pire

rarement au sourire

L’alcool facile

Cécile s’essoufle

râle son rot de bière

ses seins se boursoufflent

sa robe rose tachée par l’adultère

ca sera son dernier verre

après, grosse… bouffe

Mortelle échappée

la bête est morte

vision de sang

une fin de cloporte

frappé par un gang

la bête est morte

pendue par l’étranger

il sera mis à la porte

et renvoyé

Révolte et discipline

Le major Troyon en a plein le fion

da dou ron ron

Le major Troyon est un para

ta ta ta ta ta

Le major Troyon n’aime pas les mahométans

pan pan pan pan

Le major Troyon n’aime pas les loukoums

boum boum boum

Le chamois

Le chat, le moi

le chamois mort

le chat, la mort

le chamois mort

Mord moi donc le chat


Fuck you

un Dobelyou

Des youyous

un voyou

un bayou

FUCK YOU

La semaine prochaine, nous exposerons une rétrospective  de Jérode Rumin intitulée « collage de violon sur œuvres externes » et qui aura comme direction philosophique une réflexion sur le savoir-faire chez l’artiste . En présence de la barrone Von Brandestumler et divers gigolos.

Article fortement inspiré par ceci : ceci

10 commentaires pour “I-nage”

  1. gaelNo Gravatar dit :

    Otto a un réel talent artistique, il mérite largement un Oskar.

  2. GirardelliNo Gravatar dit :

    Bravo, pastiche particulièrement bien réussi! Vos vers, oscillant entre le blasphématoire grivois (la Vierge) et la révolte sourde et incantatoire (Fuck you) dénotent un vrai plaisir ludique de la langue, quelque part entre Bukowski et Stress. Ca mérite largement le prix Rilke!

  3. art-penteurNo Gravatar dit :

    En voilà une belle paire…
    Dire que j’ai même reçu une invitation pour le vernissage…
    Pitiéééééééé….. Jusqu’où s’arrêteront-ils…

  4. Centriste bien au contraireNo Gravatar dit :

    Alors vivement la semaine prochaine… avec si possible une vidéo made in La Greu. Je veux entendre le chamois jouer du violon.

  5. OrgelNo Gravatar dit :

    Yo! C’est bon ça coco! Il majore Troyon! Dans le genre « ready made », j’avoue que je suis un peu déçu de n’y point trouver de pissoir (mais il est vrai qu’il n’y a plus d’urinoir à la Greu)
    Fernand, on va tout à l’heure au vernissage de la Vidondée?

  6. FernandNo Gravatar dit :

    Cher ami, j’y avais pensé aussi.

    Voici l’image duchampienne prise hier soir à un stade d’ébriété irréversible :
    http://www.lagreu.ch/lemag/wp-content/uploads/2010/12/lagreu.jpg

    et le poème qui va avec :

    Gros caca
    fluo
    verte magnola
    chemises brunes
    et asphalte de prunes

    Si c’est d’une beauté toute freysingerienne…

  7. OrgelNo Gravatar dit :

    Mais c’est parfait, ça, nom di diou! Merci.
    J’attends la confirmation pour le vernissage de ce soir. J’ai envie de rire. C’est bon de rire, parfois.

  8. FernandNo Gravatar dit :

    Malheureusement, je dois décliner l’invitation. Profitant d’une absence de la fille durant le week-end, je renonce à toute activité culturelle aussi fantaisiste soit-elle et je m’en vais, en bon valaisan, me pinter dans quelques insalubres bouges de la rive droite à la recherche d’une parcelle de bonheur induite par le goron qui sera bu en masse.

  9. OrgelNo Gravatar dit :

    Tiens, c’est pas une mauvaise idée non plus.

  10. KabOOmNo Gravatar dit :

    «Les vers d’Oskar Freysinger se situent entre la concision poétique du haïku et les bouts rimés d’humoristes français du genre Alphonse Allais» estime Jacques Neirynck.

    Ouais, entre « Mon cul » et « c’est du poulet ».

    Espérons que ce sera édité en version papier trois couches.