Surveiller et punir

le 20 mars 2010, par Fernand, dans le couteau entre les dents, Non classé

Est-ce que tu seras là pour les vacances. Tu sais je n'ai pas changé..

La grande révolution culturelle valaisanne passera par la rééducation par le travail. C’est la nouvelle idée des timoniers agrariens des vallées latérales.  C’est non pas par l’emploi de dazibaos que le nouvelle a été révélée mais  sur le site internet de l’UDC Valais. Les jeunes UDC réclament la création de centres de travaux forcés pour les délinquants récidivistes parce que « la rééducation par le travail ne peut que leur faire du bien. »  Et toc.

Des laogai pour « ces petites crapules« . Malheureusement en Valais, et contrairement à la Chine,  nous ne possédons pas de mines ou peu de production d’amiante pour occuper les prisonniers, nous les enverrons donc brosser le cul des vaches dans des cabanes d’alpages insalubres. Et comme on est pas comme ces barbares de communistes chinois, on leur imposera juste, comme lecture, le programme de l’UDC Hérémence ainsi que la bible et, pour les plus enclins à la coopération ou à la délation d’éléments hostiles, de la prose freysingérienne.  Les romans de Charles Dickens et d’Emile Zola, dont le comité central soupçonne  fortement un parti-pris anti camps de concentration centre de travaux forcés, seront totalement prohibés et soumis à l’autodafé qui sera mis en place entre la prière des mâtines et le tour de chant de l’hymne national.  Et que les « droits-de-l’hommisme » ne viennent pas crier au scandale.  Ceux qui contestent sont des déviants, des réactionnaires qui ont probablement des choses à se reprocher. Qu’ils se méfient…

Fernand, en direct de son espace panoptique


Une bonne fessée et au lit

le 15 mars 2010, par Fernand, dans Non classé, Nos confrères, Pornographie enfantine

René « Rembarre » Berthod est scandalisé par le dernier combat de Jean Zermatten, qui veut bannir des moyens éducatifs, les mauvais traitements : « Et comme la fessée parentale paraît être le plus mesuré, le plus modéré et le mieux localisé des châtiments corporels, disons que ce haut fonctionnaire aimerait interdire aux parents l’usage de ceux-ci », dit il sur son blog. Salaud de fonctionnaire !

Pourtant il a raison René. Tous ces parents, ces professeurs, ces éducateurs qui ont perdu le goût de la verge, de l’art du spanking, c’est le début de la fin de la civilisation. Preuves historiques à l’appui. Tu prends l’exemple des grecs. D’un côté, t’as des chiffes molles athéniennes comme Platon, qui dans La République, écrit : « Formez vos enfants dans leurs études non par la contrainte, mais par des jeux, et vous pourrez mieux observer leurs résultats naturels ». En face t’as les spartiates. Plutarque, dans sa Vie de Lycurgue, écrit que les enfants  spartiates, surpris à voler, sont  « fouettés sans pitié »  et témoigne avoir vu lui-même des jeunes gens fouettés à mort au pied de l’autel de Diane.  Et ben j’ai vu un film historique intitulé 300, super-réaliste, où 300 spartiates tout musclés et éduqués à la férule, foutent une branlée à des dizaines de milliers de vilains perses imbibés de Valium et de barbituriques. Pendant ce temps-là, les athéniens peu habitués aux joies de la fessée copulent allègrement  entre genres semblables au mépris du danger perse. Lire le reste de cet article »

Des nouvelles du NF

le 11 mars 2010, par Fernand, dans Humour de gauche

ouf sauvés !

Contrairement à ce qui ressort du démenti de Jacques Lathion, il semblerait que le Nouvelliste soit bien passé aux mains d’Hersant. A l’intérieur de l’entreprise, c’est le darwinisme social qui prime.  Comme nous l’apprend notre confrère du Figaro, Vincent  Pellegrini s’accrocherait à son poste.  Les autorités d’Al-Azhar n’ont qu’à bien se tenir  !

Fernand, qu’on le vire ce Pellegrini.  (Manuel)

Victor Hugo, mon amour. Ah bon?

le 11 mars 2010, par Orgel, dans Culture

Victor Hugo mon amour. Le spectacle d’Anthéa Sogno, sorti de France – ce grand brûlot d’idolâtrie hugolienne – pour deux représentations (l’une à Sion hier soir, l’autre à Yverdon ce soir) n’a pas convaincu un public qui devrait pourtant être habitué à la médiocrité de la programmation du théâtre de Valère.

Victor Hugo et Juliette Drouet se sont aimés pendant cinquante ans, au cours desquels ils ont su maintenir une passion vive – au prix surtout des sacrifices de celle-ci, confite d’amour dans l’ombre secrète de celui-là. La correspondance abondante des deux amants recèle des merveilles ; voilà pour le matériau.

En ce qui concerne la mise en scène, il faut reconnaître que le décor et les costumes s’accordaient parfaitement à la salle, très Napoléon III ; on aurait pu se croire au théâtre des Variétés à la fin du second Empire, mais, malheureusement, on ne va plus au théâtre en habit. Boudoir de courtisane tendu de pourpre, costumes d’époque;  jusqu’aux bottines, il ne manquait pas un bouton de guêtre. Le parti pris audacieux de la représentation en costumes est dangereux : il ne souffre pas la moindre médiocrité. La redingote et le gilet de flanelle rouge exigent une gestuelle adaptée, une diction à la française parfaitement maîtrisée – il ne suffit pas de jouer le passé, il faut l’incarner tout entier, sinon c’est la glissade grotesque vers l’opérette. A noter également le jeu indigent des lumières.

Une mise en scène plus sobre – costumes contemporains discrets, mobilier épuré, toute ressemblance avec les protagonistes originaux farouchement combattue – aurait servi le texte bien davantage, dans la beauté intemporelle de la passion.

Les scènes d’amour sont un peu gênantes ; on s’embrasse à pleine bouche, on se tripote, on mime un coït pour coller à la réalité épistolaire – les mots crus ne manquent pas dans les originaux, certes – mais ça ne prend pas, si j’ose dire, avec ces acteurs déguisés. A moitié Offenbach, à moitié Zola, on a plutôt l’impression de voir Nana troussée par le comte Muffat.

Enfin, faut-il tout de même le dire, les acteurs ne sont pas à la hauteur de leurs prétentions. C’est la première fois que j’ai envie de rire à la lecture de Demain, dès l’aube. Le costume d’époque appelle la déclamation assumée des vers, la pleine acceptation de cette touche de grandiloquence de la poésie hugolienne, sans la maîtrise de laquelle on tombe impitoyablement dans le puéril ; vouloir ressembler à Victor Hugo demande la restitution d’une parcelle – même infime – de son génie. Pas de grandeur, pas de puissance, rien de l’exubérance érotomaniaque du vieux triton de Guernesey. On ne croit à rien pas un seul instant.

Pauvre Toto. Pauvre Juju.

Orgel, hugolâtre déçu.

Agression de valaisans par des vaudois !

le 10 mars 2010, par Fernand, dans Nos confrères

Les vaudois ont attaqués à la roquette et sans raisons

De gentils valaisans qui partent fêter leur 20ème anniversaire au casino de Montreux avec un « petit fût de bière » qu’ils ont pris avec eux dans le train, pas pour se saouler, parce qu’ ils « savent que pour rentrer au casino, hors de question d’être éméchés« , non, parce que ce sont de fins gourmets qui savent apprécier la Cronenbourg pas fraiche. Une rixe provoquée par de méchants locaux surement vêtus de casquettes Lacoste et qui attaquent sans raisons des touristes sur les pas de Dostoievski. Un article sur le sujet dans le Nouvelliste du jour. Lire le reste de cet article »

Les dégats de la privatisation

le 6 mars 2010, par Fernand, dans Culture

Parce que dehors il fait pas beau, que vous avez déjà visité 15 fois ce mois-ci la fondation Gianadda, que vous n’avez pas l’excuse de devoir aller acheter des cigarettes ou que vous prétextez une grève des CFF pour ne pas vous payer l’adaptation théâtrale de Bastien Fournier, que vous êtes fauchés comme les blé et ceux qui le travaille, que le bistrot du coin a pris feu ou pour toutes autres raisons et prétextes prêtant à rester chez soi, il y a une solution : visionner le Théma d’Arte sur les dégâts de la privatisation :

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le 5 mars 2010, par Fernand, dans Non classé

Ah  le salon de l’auto ! Ca me fait plaisir de voir que le matérialisme effréné et la transitivité économique n’ont pas encore eu raison de notre planète.   En effet, de belles âmes sont prêtes à débourser 14 francs pour aller mater des voitures dans une halle où faire 3 mètres à pied relève de l’exploit tant il  y a de monde.  Pour 3 francs 50 j’ai aussi droit à un défilé de belles carrosseries, avec une bière offerte : il suffit de se poser sur une terrasse de la Place du Midi et d’ouvrir les yeux. C’est parce que moi j’ai suivi des cours  d’économie politique et que je sais que l’utilité marginale de 14 francs est bien supérieure à l’utilité marginale de 3 francs 50, hein !

Avec 14 francs, tu pourrais en faire  des choses intéressantes . Comme par exemple assister à un spectacle comique au stade de Tourbillon avec les Mickey à Tintin. Payer un mois de loyer pour sa société d’import/export moldave à la rue des Remparts 10  à Sion chez Paul-André Roux.  Ou alors couvrir les frais de construction d’un minaret en papier mâché dans son jardin. Lire le reste de cet article »

Le temps de la concordance

le 4 mars 2010, par Croquignol, dans Brèves et nerveuses

Image 4

Est-ce que l’UDC respecte la concordance? Voilà une question qu’elle est bonne. Après tout, la concordance est une tradition séculaire dans la politique suisse. Ne pas la respecter, dénoterait une non-volonté flagrante d’intégration à la culture de ce pays.
Eh bien, après un long travail d’investigation, sortezdemachambre.ch peut y répondre: c’est non. Une preuve parmi d’autres se trouve sur le site de l’UDC hérémensarde. Leur président y écrit: «si l’UDC Hérémence n’aurais jamais créé un vrai débat au sein de la commune, nous n’en serions pas là aujourd’hui.»
Et voilà! Encore un triste exemple de la prose belliqueuse de l’UDC, accusant les autres politiciens d’être des incapables et les traitant comme des adversaires, plutôt que de les voir en partenaires. C’est dommage, car ce n’est pas comme ça que l’on fait avancer les choses. Et en plus, il y a une faute dans le texte de l’UDC. Il fallait écrire: «si l’UDC Hérémence n’aurait…».

Croquignol

Message personnel

le 2 mars 2010, par Alcazard, dans le couteau entre les dents, Nos confrères

chut

Cher Monsieur Gabbud,

Il m’est venu à l’esprit en découvrant ce lundi votre prose philosophique et le compte-rendu partial que vous donnez de deux interventions de présidents de partis que, peut-être, nous n’avions pas été assez clairs sur certains éléments et qu’une rapide et limpide mise au point s’imposait donc.

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La fable des lampistes, des vessies et des lanternes

le 23 février 2010, par Fernand, dans Brèves et nerveuses, Nos confrères

Navigation à vue sur l'autoroute...

Dans « Metropolis » le roman d’anticipation qui donnera naissance au chef d’œuvre de Fitz Lang, l’héroïne, Maria raconte à Freder, le héros, l’histoire de la Tour de Babel  et le fossé qui s’était creusé entre les mains et le cerveau du projet lors de sa construction. « Entre les mains et le cerveau, c’est le coeur qui doit être le médiateur » finira-t-elle par affirmer.  À l’état du Valais, il semblerait que les mains et le cerveau ne soient pas du tout connectés.  C’est du moins l’interprétation de la rédaction du Nouvelliste et du rédacteur en chef adjoint Jean-Yves Gabbud  (oui, oui encore lui. On va finir par s’en lasser) sur ce qui est  nommé « affaire de l’A9 ».

Quiconque a déjà travaillé dans une administration étatique aura vite compris qu’il est très peu probable que les fonctionnaires inquiétés n’eussent pu faire cela sans un ordre du chef de service ou du Conseiller d’État. Surtout à partir du moment où il n’y avait pas une volonté d’enrichissement personnel, comme ça serait le cas dans cette affaire. Ou du moins il est difficile d’imaginer qu’il  y ait quelqu’un dans la structure hiérarchique qui n’était pas au courant. L’opposition valaisanne (UDC et PS) a raison de s’inquiéter de cette possible dérive en parlant de « procès de lampistes ». Et d’ailleurs, dans un cas où ces pratiques se seraient faites sans assentiment hiérarchique, comme le relate le Nouvelliste,  il faut le dire clairement: le chef de service et le Conseiller d’État ont été particulièrement incompétents  et portent la faute politique de l’affaire. Des sommes de plusieurs dizaines de millions de francs en jeu qui seraient gérées par des subordonnés sans droit de regard: il y a de quoi s’inquiéter de la structure de l’office incriminé et du fonctionnement de la chaine de commandement. Lire le reste de cet article »