La fable des lampistes, des vessies et des lanternes

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Dans « Metropolis » le roman d’anticipation qui donnera naissance au chef d’œuvre de Fitz Lang, l’héroïne, Maria raconte à Freder, le héros, l’histoire de la Tour de Babel  et le fossé qui s’était creusé entre les mains et le cerveau du projet lors de sa construction. « Entre les mains et le cerveau, c’est le coeur qui doit être le médiateur » finira-t-elle par affirmer.  À l’état du Valais, il semblerait que les mains et le cerveau ne soient pas du tout connectés.  C’est du moins l’interprétation de la rédaction du Nouvelliste et du rédacteur en chef adjoint Jean-Yves Gabbud  (oui, oui encore lui. On va finir par s’en lasser) sur ce qui est  nommé « affaire de l’A9 ».

Quiconque a déjà travaillé dans une administration étatique aura vite compris qu’il est très peu probable que les fonctionnaires inquiétés n’eussent pu faire cela sans un ordre du chef de service ou du Conseiller d’État. Surtout à partir du moment où il n’y avait pas une volonté d’enrichissement personnel, comme ça serait le cas dans cette affaire. Ou du moins il est difficile d’imaginer qu’il  y ait quelqu’un dans la structure hiérarchique qui n’était pas au courant. L’opposition valaisanne (UDC et PS) a raison de s’inquiéter de cette possible dérive en parlant de « procès de lampistes ». Et d’ailleurs, dans un cas où ces pratiques se seraient faites sans assentiment hiérarchique, comme le relate le Nouvelliste,  il faut le dire clairement: le chef de service et le Conseiller d’État ont été particulièrement incompétents  et portent la faute politique de l’affaire. Des sommes de plusieurs dizaines de millions de francs en jeu qui seraient gérées par des subordonnés sans droit de regard: il y a de quoi s’inquiéter de la structure de l’office incriminé et du fonctionnement de la chaine de commandement.

Le « commissaire politique » Jean-Yves Gabbud a beau jeu de s’en prendre aux fonctionnaires. Personne n’en sera surpris. Mais sa défense du « chef du département concerné qui a rapidement rendu l’histoire publique » nous laisse quand même songeur. Tant qu’on y est, pourquoi ne pas remettre une médaille à l’ancien conseiller d’Etat responsable du département  incriminé ? On a bien remis un prix Pulitzer à  Jack Kelley qui bidonnait ses articles. Plus rien ne nous étonnera…

Fernand, jamais payé à l’avance pour ses articles


3 commentaires pour “La fable des lampistes, des vessies et des lanternes”

  1. ZérozérosixNo Gravatar dit :

    «Si Gabbud a dit»…

    Quel mauvais esprit, Fernand, quand même…

    Si Gabbud a dit que ça n’avait «rien à voir avec l’affaire Savro», c’est que «ça n’a rien à voir avec l’affaire Savro»…

    Si Gabbud a dit que «Les médias qui aiment colporter des clichés sur le Valais ne manqueront certainement pas d’établir le parallèle, même si les personnes accusées ne se sont pas enrichies personnellement et même si la perte financière pour la caisse cantonale est minime et se résume aux intérêts des montants versés par anticipation», c’est que «Les médias qui aiment colporter des clichés sur le Valais» sont tous des malhonnêtes…
    c’est que «les personnes accusées ne se sont pas enrichies personnellement» et ont fait ça simplement par amour du travail bien fait (et le travail bien fait doit sans doute être bien payé même quand il n’est pas fait)…
    c’est enfin que «la perte financière pour la caisse cantonale est minime et se résume aux intérêts des montants versés par anticipation» (ce qui est effectivement minime quand on sait que les montants versés par anticipation ne se montent qu’à 40 millions de francs ce qui ne représente que 4 millions de francs d’intérêts sur 2 ans)…
    et de toute façon, si Gabbud l’a dit, c’est d’autant plus vrai que les factures n’ont pas été payées avec l’argent du canton mais avec celui de la Confédération…

    et enfin, si Gabbud a dit que «ça a un côté presque rassurant» que l’on paie 40 millions de francs pour des travaux non effectués, c’est que «ça a un côté presque rassurant» que l’on paie 40 millions de francs pour des travaux non effectués…

    Alors, Fernand, quel mauvais esprit quand même… quand Gabbud a dit… Gabbud a dit…

    Tout ce cirque parce que Boris refuse de te payer d’avance… un peu mesquin tout ça…

  2. DarayNo Gravatar dit :

    Faisons fi des lamentations des politicards pleurnicheurs et admettons que nos amis haut-valaisans ont fort bien compris la leçon avec la Berne fédérale à savoir prendre le fric quand il est encore disponible dans le budget annuel en cours. C’est toujours ça de pris.
    Ils devraient recevoir une médaille en or récompensant cette idée toute droite tirée du parfait petit anarchiste : fait du tord à ton voisin aussi longtemps qu’il est riche.

  3. FernandNo Gravatar dit :

    Zut. C’est tout moi ça. Par simple esprit de contradiction, j’écoute pas assez ce qu’on me dit…