Une fois n’est pas coutume
jeudi 22 janvier 2009A lire l’excellent billet de l’invité du jour du Nouvelliste
A lire l’excellent billet de l’invité du jour du Nouvelliste
Il y a deux cent seize ans hier matin 21 janvier, on raccourcissait menu Louis Auguste de France sur la place de la Révolution, à Paris.
C’est dommage. Ce n’est pas très poli, d’abord. Ensuite, la guillotine est un très vilain instrument. Quand on pense qu’il y a encore 30 ans on actionnait toujours le couperet en France, ça fiche un peu la nausée.
Je fais partie de ceux qui commémorent chaque année, dans le secret des mes alcôves, l’exécution de Louis XVI. On peut être surpris, mais au-delà du sentiment d’horreur que suscite chez moi toute exécution capitale, je trouve celle-ci particulièrement grave, car elle découle d’un principe, ce qui est toujours dangereux. Principe selon lequel il faut mettre à mort un innocent pour accéder au mieux-être, ce qui relève tout simplement du domaine sacrificiel – et j’ai toujours eu de la peine avec les sacrifices de toutes sortes.
Alors, voilà : il y a une semaine, l’agréable patron du merveilleux café de la Grenette (nous ne cesserons jamais de vanter leurs mérites réciproques) recevait un coup de téléphone de Madame Christine Schmidt, rédactrice au NF, responsable de la page « Valais central ». Suite à une communication de la police cantonale, elle venait s’informer courageusement, faisant fi des quolibets éventuels et des sarcasmes confraternels, du déroulement des événements à caractère raciste qui avaient marqué de façon tragique la vie du bistro et de ses pittoresques habitués avant les fêtes de fin d’année. Bien que surpris (et on le comprend oh combien) de la lenteur avec laquelle l’information cheminait jusqu’à sa principale source de diffusion dans le canton, l’admirable tavernier fournit avec bonne grâce les informations demandées, prenant même le soin d’envoyer par mail une copie de sa lettre de dénonciation au juge d’instruction ainsi que le lien vers l’article que notre excellent camarade Fernand avait posté en son temps sur ce site (dont Mme Schmidt semblait bizarrement ignorer l’existence).
Pêché dans Eloge pour une cuisine de province suivi de la vie promise (Poésie/Gallimard, 2000) de l’indispensable Guy Goffette :
Quatre murs quatre et jamais un de plus
A croire que l’homme a l’œil équarri de naissance
Pour aller mieux, lisez Guy Goffette.
Orgel les bons tuyaux
On raconte que Sacha Guitry, à la fin de la Première Guerre mondiale, s’est précipité chez un orfèvre pour lui commander une baignoire en or massif. « Assez de privations! », hurlait-il au museau de ceux qui, interloqués, s’interrogeaient sur le bien-fondé de sa décision. Ce n’était rien d’autre qu’un acte gratuit (fort coûteux cependant); le Lafcadio de Gide s’amusait lui aussi, au nom de cette liberté surréaliste, à précipiter les gens à travers les portières des trains en marche, tchouk tchouk.
Maurice Chappaz est décédé aujourd’hui. C’était avant tout un poète ayant, avec le Valais, une relation mystique et fusionnelle. Un Valais qu’il avait si bien décrit dans Le Portrait des Valaisans ou le Chant de la Grande Dixence. Mais il était aussi un auteur pourvu d’une vision politique, très marginale à l’époque, sur les relations entre l’homme et la nature. Un des précurseurs de ce qu’un certain Valais (de plus en plus minorisé) appelle encore aujourd’hui les talibans de l’écologie.
Pêchée sur le site de Jean-Ro, cette parfaite ignominie : le philosophe contempteur de l’anarchie post-soixante-huitarde ne se rend pas compte que même les horloges chrétiennes de Romainmôtier ne parlent plus latin depuis la date abhorrée!
Quelle horreur!
Orgel, omnia vulnerant, ultima necat
Le dernier papier de Vincent sur son blog vaut son pesant de cacahouètes, grillées à sec, ce sont les meilleures. Enfin, ce n’est pas un article, mais comme à l’accoutumée une citation digne, selon lui, d’intérêt.
Un professeur d’université – gage de clairvoyance intellectuelle, c’est bien connu – propose dans la revue chrétienne d’ouverture « Sources » d’apporter un bémol à la prétendue florissante civilisation hispano-mauresque. J’ai le souvenir d’un René Berthod citant lui aussi un « scientifique de haut vol » pour tourner en dérision les responsabilités humaines dans le réchauffement climatique. Ce sont pourtant les mêmes qui fustigent les intellos, d’habitude suppôts de la gaucherie internationale. Comme quoi il y a de bons et de mauvais intellos, apparemment.
Deux suissesses de 14 ans contraintes de pratiquer des fellations à des garçons, dont huit viennent des Balkans, et cumulent pour certains des peines judiciaires. Ouh le bel argument, à trois semaines des votations, pour apporter de l’eau au moulin de l’UDC ou du risible comité Liberté et Indépendance, qui s’autoproclame «horspartie» (sic) – il est vrai qu’il faut assez peu de couilles pour trembler d’effroi devant les Roumains et les Bulgares (qui, doit-on le rappeler, ont un pays, une histoire, une langue, des traditions, des familles, des soucis, des fous rires, et qui pour la plupart sont bien mieux chez eux qu’en Suisse, peu connue pour sa désinvolture et sa joie de vivre).
Ah, le bel exemple de pensée puttalienne auquel nous avons eu droit ce matin. Jean-Ro profite en effet honteusement de la mort accidentelle d’un jeune skieur sous une avalanche pour déverser son fiel haineux sur, dans le désordre : les d’jeun’s, la modernité et la recherche incessante de fun qui anime cette jeunesse écervelée, décadente et acnéique.