Alors, voilà : il y a une semaine, l’agréable patron du merveilleux café de la Grenette (nous ne cesserons jamais de vanter leurs mérites réciproques) recevait un coup de téléphone de Madame Christine Schmidt, rédactrice au NF, responsable de la page « Valais central ». Suite à une communication de la police cantonale, elle venait s’informer courageusement, faisant fi des quolibets éventuels et des sarcasmes confraternels, du déroulement des événements à caractère raciste qui avaient marqué de façon tragique la vie du bistro et de ses pittoresques habitués  avant les fêtes de fin d’année. Bien que surpris (et on le comprend oh combien) de la lenteur avec laquelle l’information cheminait jusqu’à sa principale source de diffusion dans le  canton, l’admirable tavernier fournit avec bonne grâce les informations demandées, prenant même le soin d’envoyer par mail une copie de sa lettre de dénonciation au juge d’instruction ainsi que le lien vers l’article que notre excellent camarade Fernand avait posté en son temps sur ce site (dont Mme Schmidt semblait bizarrement ignorer l’existence).

Pour rappel, notons que suite à la lâche agression dans son établissement d’un habitué d’origine népalaise par une bande de voyous mal dégrossis, descendant probablement pour la première fois de leur fond de vallée, le tenancier s’était trouvé dans l’obligation citoyenne de dénoncer au juge d’instruction cet acte veule, violant ouvertement l’article 612 bis du code pénal. Il ne lui semblait en effet pas concevable qu’en un pays libre et démocratique, que dans un état de droit, on eût le loisir pour meubler un peu ses vendredis soirs ternes de bouseux, de descendre dans le premier café venu pour casser du nègre, du bougnoule ou du niakoué à l’envie. On explique donc clairement et poliment tout ça à la dame. Il y a déjà plus d’une semaine… Et depuis, rien. Que devient Christine Schmidt, je vous le demande ? Pas le moindre petit bout d’article, pas la moindre once d’annonce, pas un semblant de dépêche sur le sujet. Alors, forcement, chez nous, à « Sortez de ma chambre »,  on se perd en conjectures. Est-ce que c’est le fait que ce soit six Suisses et non six ressortissants d’origine balkanique (comme les nomment les journalistes incultes politico-géographiquement) qui rend cet événement moins important qu’une sortie de route à Evionnaz ? Est-ce parce que la victime de l’agression est de type asiatique que celle-ci ne vaut pas, au niveau rédactionnel, un publi-reportage sur une nouvelle compagnie aérienne qui rapproche Londres de Crans (moins de trois heures, France !) ? Nous n’osons en tout les cas pas croire que le lieu de l’attaque a une quelconque incidence sur la non diffusion de l’information par le seul quotidien de langue française du canton. JFF, même si on le brocarde de façon régulière, ne va pas s’abaisser à censurer une journaliste honnête à seule fin d’assouvir sa soif de vengeance.  Nous ne prêterons même pas cas aux allégations de certaines mauvaises langues qui laissent entendre sans aucune pudeur qu’un illettré, fan de vaches de la race d’Hérens et aux habitudes de dialogues musclés, soit à l’origine de cette descente de jeunes (tous originaires d’ailleurs du val d’Hérens). Tout ça parce qu’on l’aurait une ou deux fois égratigné dans nos écrits. Tsssss… Si nous soulignons avec affection le plaisir que nous éprouvons à voir notre mauvais esprit se répandre chez le commun, nous devons toutefois condamner ouvertement, avec vigueur et sévérité cette forme de calomnie infondée.Non, nous ne comprenons vraiment pas pourquoi le NF et ses rédacteurs refusent encore à ce jour de faire passer une information aussi importante. Cet oubli est cependant assez révélateur de la permissivité que rencontrent de plus en plus, de nos jours et au sein même de milieux que l’on aimerait cultivés, des idéaux aux relents nauséabonds que l’on  espérait oubliés à jamais.

Christine, bouge-toi les fesses et ponds-nous quelque chose.

Alcazard, pochetron gauchocrate