Orgel aime la chair fraîche
Deux suissesses de 14 ans contraintes de pratiquer des fellations à des garçons, dont huit viennent des Balkans, et cumulent pour certains des peines judiciaires. Ouh le bel argument, à trois semaines des votations, pour apporter de l’eau au moulin de l’UDC ou du risible comité Liberté et Indépendance, qui s’autoproclame «horspartie» (sic) – il est vrai qu’il faut assez peu de couilles pour trembler d’effroi devant les Roumains et les Bulgares (qui, doit-on le rappeler, ont un pays, une histoire, une langue, des traditions, des familles, des soucis, des fous rires, et qui pour la plupart sont bien mieux chez eux qu’en Suisse, peu connue pour sa désinvolture et sa joie de vivre).
Pour revenir aux couilles, justement, cette affaire d’abus sexuel de Fribourg est commentée dans Le Temps du jour. Le procureur Michel Lachat semble regretter que son époque fût moins permissive : « Ma génération a été tenue par une certaine discipline », dit-il. « Il y a eu Mai 68. On voit où cela a conduit ». Encore un vieux schnoque traumatisé par ce fameux printemps, comme Jean-Ro le fitlozof. Qu’ont-ils donc à chercher quarante ans en arrière la source de tous leurs maux ? Il est curieux de voir que leur aptitude à se référer à l’Histoire s’arrête à 68, et qu’il leur est impossible de retourner 70 ans en arrière pour condamner les campagnes d’affichage de l’UDC, par exemple, pures filles pourries des idéologies ignobles de l’entre-deux-guerres. C’est la faute à 68-euh, c’est la faute à 68-euh. Nous – qui sommes nés, pour la plupart des rédacteurs de ce blog, après ce grand traumatisme européen – n’en parlons que très peu, de Mai 68. Parce que quand on a eu 20 ans en 1990, pour faire simple, on sait bien à quel point les belles utopies de nos pères ont été brisées par la réaction, par la finance et par la médiocrité des affairistes. Alors pourquoi tant de hargne, chez les natifs des années 40 ? Je ne vois qu’une explication psychanalytique : ils regrettent amèrement, maintenant qu’ils sont vieux et qu’ils traînent une bite molle derrière eux, de n’avoir pas dénoué leurs cravates quand il était encore temps, et d’avoir continué à se rendre bien sagement dans leurs offices au lieu de lutiner la repasseuse du quartier.
Quand Michel Lachat était un adolescent mal dans sa viande, le libertinage des gamins était un fait de société ; on jouait à touche-pipi, on baissait la culotte de sa cousine pour voir son zizi, et je ne vais pas vous expliquer ce qu’on faisait d’autre. Quand le papa de Michel Lachat était lui-même un enfant, on accompagnait le fiston au bordel pour lui montrer ses premiers poils de fesse. Nous, nous avons atteint la majorité sexuelle en plein sida. Bonjour la licence sexuelle ! Bonjour la liberté de forniquer ! Alors j’aimerai assez que ces vieux cons arrêtent de nous bassiner avec leurs fantasmes inassouvis. Ils n’avaient qu’à baiser quand il était encore temps.
Maintenant, pour revenir à nos moutons, il serait bien qu’on nous dise rapidement si le cas de Fribourg relève du viol ou du touche-pipi, avant de tartiner des articles indigestes. Dans le premier cas, qu’on condamne. Dans le second, qu’on nous foute la paix.
14 ans, c’est trop jeune! Notre société est-elle malade dans son corps à ce point qu’elle juge condamnable ce que la nature encourage! On peut procréer à 14 ans mais on ne doit pas sucer la bite des copains! Par contre, être mère à 13 ans, ça ne choque personne : il y a un enfant, c’est beau, c’est la plus jeune mère de Suisse, on pleure dans les chaumières, on s’attendrit, on envoie par paquets de mille des couches-culottes à ces braves enfants, on retrouve dans leur histoire des relents de conte de fées.
Jeunes filles qui me lisez, n’accordez pas vos faveurs à un Kosovar. Faites-vous faire un enfant par un Suisse, fût-il Suisse allemand. C’est bien plus respectable. Au moins, vous passerez dans le journal, mais dans la catégorie People, pas dans celle des criminels et des graines de voyous.
Orgel, comte fleurette
janvier 16th, 2009 à 9 h 45 min
Les commentaires publiés hier, sans aucun rapport avec la teneur de ce billet, ont été supprimés.
janvier 16th, 2009 à 18 h 43 min
Vous avez mal lu, cher comte. Mon dernier message n’avait rien d’une critique de haute tenue, mais il était en rapport avec votre prose.
Je suis très vexée.
janvier 17th, 2009 à 11 h 29 min
J’acquiesce !
janvier 17th, 2009 à 11 h 40 min
Je suis navré d’avoir vexé qui que ce soit. Mais il me paraissait assez peu intéressant de laisser un seul individu phagocyter l’attention autour de ses diatribes insanes. Dans l’enthousiasme du moment j’ai peut-être eu effectivement la main un peu lourde. Avec mes excuses,
Bien à vous
Orgel