Vincent Pellegrini gobe n’importe quoi

Le dernier papier de Vincent sur son blog vaut son pesant de cacahouètes, grillées à sec, ce sont les meilleures. Enfin, ce n’est pas un article, mais comme à l’accoutumée une citation digne, selon lui, d’intérêt.

Un professeur d’université – gage de clairvoyance intellectuelle, c’est bien connu – propose dans la revue chrétienne d’ouverture « Sources » d’apporter un bémol à la prétendue florissante civilisation hispano-mauresque. J’ai le souvenir d’un René Berthod citant lui aussi un « scientifique de haut vol » pour tourner en dérision les responsabilités humaines dans le réchauffement climatique. Ce sont pourtant les mêmes qui fustigent les intellos, d’habitude suppôts de la gaucherie internationale. Comme quoi il y a de bons et de mauvais intellos, apparemment.

Bref. Le Moyen Âge espagnol n’a pas été idyllique, tout du moins jusqu’à la Reconquista. Pourquoi? Parce que « ce que nous rencontrons est une convivence constamment menacée qui reposait sur la tolérance accordée aux minorités religieuses et culturelles par le bon vouloir de la majorité qui détenait le pouvoir. » Entendez par majorité les musulmans, et par minorité les chrétiens et les juifs. Voilà que cinq cents ans plus tard on s’interroge sur l’état de santé des Espagnols du Moyen Âge, tout simplement parce que les musulmans d’alors apportent du grain à moudre à la grande minoterie réactionnaire : les bougnouls ont toujours été des méchants.

C’est à mourir de rire. Cette citation s’applique un peu mieux à l’Occident chrétien, passé maître dans l’art du pogrom et dans la répression des minorités (on pourrait citer, mais la liste est longue, les massacres des juifs au XIVe, la Croisade contre les Albigeois… et toutes ces horreurs ad nauseam). Ce qu’il y a de plus drôle, c’est que les juifs espagnols ont justement trouvé refuge en terre d’Islam, et ce dès la fin de la Reconquista, quand les rois catholiques, bien assis dans leurs victoires, ont décidé de poursuivre leurs épurations à tous ceux qui ne sentaient pas les saintes huiles. Franchement.

Vincent Pellegrini, vous n’êtes pas un historien, me semble-t-il. Ce n’est pas grave. Nos professeurs nous encourageaient à fournir trois sources distinctes avant d’énoncer le moindre postulat historique. On ne vous a pas appris ça à l’école de journalisme?

Orgel, calife de carnaval

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