Archive pour la catégorie 'Culture'

Allo…Professeur Maboul ?

jeudi 24 juin 2010

Vous voulez avoir l’air moins con lors de discussions de bistrots et vous taper des top-modèles tchèques en extase devant votre incommensurable culture tel Philaminte devant Trissotin ? Vous voulez savoir comment préparer le fameux flan saviésan aux quetsches. Vous vous êtes toujours demandé si Saint-Maurice d’Agaune avait possédé un I-phone ? Vous voulez connaitre la couleur de slip préférée de Monseigneur Lefebvre ? Vous n’êtes pas certain que le FC Sion ait gagné un jour un match contre le FC Zurich ?  Vous recherchez la période de l’Histoire valaisanne qui vit une majorité socialiste au gouvernement ? Vous avez croisé un boa constructor sur les hauts de Vollèges et ça vous étonne ? Vous voulez reconstituer l’historique des contrôle de vitesse sur la route Aproz-Riddes pour le  mois de mai 1973 ? (suite…)

Triste et vieux réveil

mardi 15 juin 2010

Il est des matins moroses où l’angoisse poisseuse vous tire du lit dès l’aube. Ainsi ce matin, transpirant dans mes draps moites, me revint à l’esprit l’idée inexorable de ma fin proche et de la décrépitude qui la précèdera.

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Fellini Fabulator

samedi 15 mai 2010

Une fois n’est pas coutume et comme Valais-mag n’a toujours rien fait, saluons ici la merveilleuse et large politique culturelle à visée quasiment internationale de la ville de Sion. Suite au succès monumental de l’expo Fellini au Jeu de Paume de Paris la municipalité s’est soudainement rendu compte du bijou d’archive qui dormait au fond d’un bunker du Lycée Collège des Creusets. Du coup ils ont décidé de faire pareil à Sion. En plus modeste évidemment.

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Essai de vulgarisation sociologique

vendredi 14 mai 2010

Tout étudiant de première année en sciences humaines est initié au merveilleux monde de la sociologie par un cours de méthodologie. Il est généralement invité à acheter un livre de base sur le sujet qui explique le b.a-ba du dispositif intellectuel et cognitif à adopter devant un fait social. L’un de ces dispositifs, par exemple, est de signaler ses sources pour éviter de tomber dans la discussion de bistrot. Par exemple, dans le cas explicité ci-dessus, « Manuel de recherche en sciences sociales » par Luc Van Campenhoudt et Raymond Quivy, qui reste un livre de référence dans le domaine. (suite…)

Bal tragique en Valais

mardi 20 avril 2010

Comme le chantait justement Mouloudji, tout fout le camp.  Aujourd’hui le Nouvelliste annonce la prochaine disparition de « Sunrise » le mythique combo bien connu des amateurs de baloches qui n’avait  d’égal  dans la profession que Scotch ou Vincent Bumann. Cette disparition semble sonner le glas du bal traditionnel, cette confrontation dansante des sexes tout fébriles selon une discipline dramaturgique établie, bourrée de langages corporels et de sous-entendus implicites. Le bal, ce lieu où les jeunes filles en fleur intériorisaient le fait que le curé  du village n’était pas l’unique personne qui pouvait leur mettre la main à la culotte et apprenaient ce qui était encore  très politiquement incorrecte: la notion de partenariat contractuelle multiple en enchainant tour à tour des danses  libidineuses  dans les bras de divers partenaires malintentionnés mais qui savaient se confesser après avoir mis en cloque la cousine Yvette. Faut pas exagérer, ces gens-là allaient quand même pas danser avec des saviésans qu’elles ne connaissaient pas et qui légitimaient certainement et de manière véhémente le vol d’un bouc appartenant à  la famille deux siècles plus tôt. (suite…)

Victor Hugo, mon amour. Ah bon?

jeudi 11 mars 2010

Victor Hugo mon amour. Le spectacle d’Anthéa Sogno, sorti de France – ce grand brûlot d’idolâtrie hugolienne – pour deux représentations (l’une à Sion hier soir, l’autre à Yverdon ce soir) n’a pas convaincu un public qui devrait pourtant être habitué à la médiocrité de la programmation du théâtre de Valère.

Victor Hugo et Juliette Drouet se sont aimés pendant cinquante ans, au cours desquels ils ont su maintenir une passion vive – au prix surtout des sacrifices de celle-ci, confite d’amour dans l’ombre secrète de celui-là. La correspondance abondante des deux amants recèle des merveilles ; voilà pour le matériau.

En ce qui concerne la mise en scène, il faut reconnaître que le décor et les costumes s’accordaient parfaitement à la salle, très Napoléon III ; on aurait pu se croire au théâtre des Variétés à la fin du second Empire, mais, malheureusement, on ne va plus au théâtre en habit. Boudoir de courtisane tendu de pourpre, costumes d’époque;  jusqu’aux bottines, il ne manquait pas un bouton de guêtre. Le parti pris audacieux de la représentation en costumes est dangereux : il ne souffre pas la moindre médiocrité. La redingote et le gilet de flanelle rouge exigent une gestuelle adaptée, une diction à la française parfaitement maîtrisée – il ne suffit pas de jouer le passé, il faut l’incarner tout entier, sinon c’est la glissade grotesque vers l’opérette. A noter également le jeu indigent des lumières.

Une mise en scène plus sobre – costumes contemporains discrets, mobilier épuré, toute ressemblance avec les protagonistes originaux farouchement combattue – aurait servi le texte bien davantage, dans la beauté intemporelle de la passion.

Les scènes d’amour sont un peu gênantes ; on s’embrasse à pleine bouche, on se tripote, on mime un coït pour coller à la réalité épistolaire – les mots crus ne manquent pas dans les originaux, certes – mais ça ne prend pas, si j’ose dire, avec ces acteurs déguisés. A moitié Offenbach, à moitié Zola, on a plutôt l’impression de voir Nana troussée par le comte Muffat.

Enfin, faut-il tout de même le dire, les acteurs ne sont pas à la hauteur de leurs prétentions. C’est la première fois que j’ai envie de rire à la lecture de Demain, dès l’aube. Le costume d’époque appelle la déclamation assumée des vers, la pleine acceptation de cette touche de grandiloquence de la poésie hugolienne, sans la maîtrise de laquelle on tombe impitoyablement dans le puéril ; vouloir ressembler à Victor Hugo demande la restitution d’une parcelle – même infime – de son génie. Pas de grandeur, pas de puissance, rien de l’exubérance érotomaniaque du vieux triton de Guernesey. On ne croit à rien pas un seul instant.

Pauvre Toto. Pauvre Juju.

Orgel, hugolâtre déçu.

Les dégats de la privatisation

samedi 6 mars 2010

Parce que dehors il fait pas beau, que vous avez déjà visité 15 fois ce mois-ci la fondation Gianadda, que vous n’avez pas l’excuse de devoir aller acheter des cigarettes ou que vous prétextez une grève des CFF pour ne pas vous payer l’adaptation théâtrale de Bastien Fournier, que vous êtes fauchés comme les blé et ceux qui le travaille, que le bistrot du coin a pris feu ou pour toutes autres raisons et prétextes prêtant à rester chez soi, il y a une solution : visionner le Théma d’Arte sur les dégâts de la privatisation :

Le Louvre du père Salamolard.

mercredi 3 février 2010

Une belle tradition catholique

L’hebdomadaire satirique romand « Vigousse » nous l’apprenait la semaine dernière, la une du NF du 15 janvier montrant une victime du tremblement de terre d’Haïti sortie des décombres n’a pas plu au père Michel Salamolard. Et pour cause: on y devinait en plus de la douleur, la souffrance et le dénuement le plus total un petit bout de petite culotte. Dans un courrier enflammé, le bon père blanc fustigeait donc notre Jean-François pour son indécence crasse et son manque de respect incompréhensible. Il lui proposait entre autre de recadrer un brin la photo.

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Grande peur à Interface

vendredi 22 janvier 2010

C’est proprement scandaleux.  La septième édition des Scènes valaisannes devait montrer au monde la richesse du Valais de la création culturelle. Programme ambitieux que nous avons soutenu sans retenue ici-même. Mais, c’est la mort dans l’âme que nous devons constater son échec. La preuve par cette vidéo visiblement prise au théâtre Interface de Sion qu’un spectateur outré nous a fait parvenir. On y perçoit un instrumentaliste pratiquant la contrebasse avec une… brosse à dent en guise d’archet.

Manque de moyens financiers qui empêchent l’achat d’accessoires musicaux vitaux,  médiocrité de l’enseignement dans les hautes écoles de musique du canton, mauvais apprentissage du  pizzicato, nous autres spectateurs et amoureux de la Musique sommes en droit d’attendre des explications de la part de M. Roch sur ce désastre  qui nous est servi comme vitrine de l’art en Valais. Il est temps de se réveiller et de revenir aux choses sérieuses : l’art sacré et chrétien !  Et honte à vous aussi M. Pignat !

Fernand, l’oeil et l’oreille, surtout

Plus c’est cher la piquette, plus t’en vends

mercredi 16 décembre 2009

Le bon vin à Giroud décoré avec gout

En Valais, on a pas de pétrole mais on a des idées. Du moins certains Valaisans. Prenez par exemple le publireportage du Nouvelliste du jour sur la cave à vin Giroud. Une exemple de savoir-faire valaisan. Le problème est simple. Les crétins de consommateurs de pinard n’achètent pas le vin à 20 francs. Dominique Giroud a une solution cohérente : augmenter le prix à 75 francs. Même à la haute école commerciale de St-Gall, on y avait pas pensé. Faut dire que chez les académiciens, on applique les modèles économiques néo-classiques de l’Homo oeconomicus qui voient dans le consommateur un être rationnel, dans un marché efficient. Et ben non. Tout faux. Giroud est en train de montrer de manière insidieuse que le libéralisme, c’est de la merde. (suite…)