Club House

le 23 avril 2009, par Alcazard, dans le couteau entre les dents, Nos confrères

Un aimable lecteur du Nouvelliste a eu le bonheur de voir sa lettre de véhémentes protestations publiée dans le courrier des lecteurs. Il s’insurgeait avec passion contre la réaffectation des gouilles de Granges – haut lieu de rencontre de la jeunesse dépravée et des anarcho-écolos en Birkenstocks – en mare à canards pour le golf dix-huit trous bien rangé et coupé propre sur la nuque et les oreilles. Il nous dresse un tableau touchant de cet espace de liberté, d’égalité et de fraternité totale et absolue qui a disparu sous les coups sans scrupules des pelles mécaniques, soldats aveugles du grand capital. Narrant avec poésie la folle vie que l’on devine sienne aux heures heureuses que vous octroient la jeunesse et le ventre plat, en ces lieux que la lutte des classes avait jusque là épargnés, il vilipende avec courage l’arrivée en ce paradis à la portée de tous d’un terrain de jeu élitiste accessible aux seuls souliers cloutés.

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Quand Yves fait de la géopolitique…

le 21 avril 2009, par Fernand, dans Non classé, Nos confrères

Du temps où il travaillait comme journaliste  au « Washington Times », le journal de la secte Moon, Yves Nidegger en a gardé quelques vieilles habitudes. Premièrement, celle d’écrire  avec un style à l’américaine. Les personnes bienveillantes pourront comparer sa prose brève, coupée, nerveuse et épurée à celle de  l’immense Cormac Mc Carthy. Les mauvaises langues répliqueront que l’auteur de « La route » et de « No Country for Old Men » emploie délibérément ce style afin de renforcer l’image d’un monde proche du néant que ses romans décrivent et que l’écriture de Nidegger relève plutôt d’une mauvaise connaissance des codes grammaticaux et stylistiques francophones. Pourtant, il me semblait que même dans le canton de Genève où l’école est tant décriée, les élèves de primaire apprennent le classique  usage de la formule « sujet – verbe – COD ( ou COI) » qui semble faire défaut au conseiller national UDC.  Ça doit donc être intentionnellement voulu et nous ne pouvons que nous féliciter de cette simplification dans la manière d’écrire la langue française. Reste à savoir si ça va plaire à Maître Bonnant… Lire le reste de cet article »

Des dames de fer dans le Vieux Pays

le 20 avril 2009, par Fernand, dans Divers et variés

« In the morning, i took a fast train to Geneva. We rattled through a succession of charmless industrial towns – Sierra, Sion, Martigny – place that seemed to consist almost entirely of small factories and industrial workshops fringed with oildrums, stacks of wooden pallets and other semi-abandoned clutter. I had forgotten that quite a lot of Switzerland is really rather ugly. And everywhere there were pylons » *

Voila l’image du Valais que se font les millions de lecteurs anglo-saxons du best seller de Bill Bryson (qui traversa en train notre canton), « Neither here, nor there »  : un champ de pylônes et de baraques déglinguées. Et voila qu’on veut encore nous imposer la construction d’une ligne électrique à très haute tension allant de Chamoson à Ulrichen. Des pylônes qui pourront avoir une hauteur de 90 mètres supporteront les nouvelles lignes électriques. C’est l’équivalent d’un immeuble de 20 étages ou de la longueur d’un terrain de football. Lire le reste de cet article »

L’humour du week-end

le 18 avril 2009, par Fernand, dans Brèves et nerveuses

Pour me faire pardonner auprès des fans de foot que l’article précédent aurait choqués.

Homo footabilis valaisanus

le 18 avril 2009, par Fernand, dans Culture, Divers et variés

Le FC Sion a donc réussi l’exploit de se qualifier pour la finale de la coupe suisse de football qu’on appelle désormais Swisscom Cup. (Cénovis Pokalwettbewerb aurait été, je trouve, plus décent).

Autant l’avouer tout de suite, je n’aime pas le foot et ne comprends vraiment pas ce qui peut motiver des homos sapiens à subir ce sport. Comment concevoir que des gens payent pour assister au pathétique spectacle de types en shorts qui se battent pour un ballon alors qu’il suffirait, pour que tout le monde soit content, de distribuer un ballon à chaque joueur ?

On va me rétorquer que c’est parce que je n’ai pas développé le sentiment d’appartenance au club, sentiment construit dans un rapport d’opposition à l’altérité qui prend la forme d’une guerre ritualisée où est exacerbé l’insistance emphatique sur des différents belliqueux emprunté à l’histoire et à la mobilisation communautaire en construction.(copyright Malinowski). Malinowski de mon cul, oui ! Comme si l’être humain avait besoin de se retrouver coincé dans un stade avec des hurluberlus vociférants qui croient que Charles Mingus est l’ailier droit du Torpedo Moscou pour se sentir appartenir à quoi que ce soit ! Lire le reste de cet article »

Que philosopher c’est apprendre à mourir

le 14 avril 2009, par Orgel, dans News

Rembarre-à-tribord, qui jouit d’un sursaut de célébrité, quo usque tandem, nous informe sur son blog de la prochaine sauterie organisée par le Mouvement Chrétien Conservateur Valaisan (pourquoi mouvement?), le 24 avril prochain à l’Hôtel des Vignes d’Uvrier. On pourra manger et boire des choses, mais surtout entendre, à défaut d’écouter, le « délicieux » Marc Bonnant, dont la causerie portera sur le thème : « la langue française, une espèce en voie de disparition? »

Doit-on laisser débattre de cet épineux problème un homme qui, de son propre aveu, évolue en plein XVIIe siècle? Qui n’a pas d’email pour ne pas pactiser avec le Siècle, mais qui alimente un blog, cependant. Qui a un léger problème d’Oedipe avec sa maman, et dont toute l’enfance n’a été qu’un long et laborieux exercice de style, pour ne pas fâcher Maman, justement.
Encore un fâcheux qui parle de disparition où il faut lire évolution. Qu’il utilise son français d’opérette au prétoire, soit. Mais qu’il nous saoule sur la disparition d’une langue qui n’a jamais existé que dans les constructions alambiquées de son cerveau, non, dis-je. Sus aux dinosaures! Sus à ceusses qui veulent nous faire croire que l’on parlait comme lui au XVIIe siècle, quelle horreur! N’ont-ils jamais lu Corneille et Racine, ces emplâtrés de l’hémisphère droit, pour décerner médaille sur diplôme à un homme qui barjaque un baragouin d’antichambre chlorotique de ministère de la IIIe république? Et Bossuet? Ah non, hein. Je sens que je m’énerve.

En voilà du français du XVIIe, non, de la fin du XVIe encore :

Quand je viens de la ville, et que seul je me voy

Dans la veufve maizon, qui me pleure et lamente,

Nous pleurons à l’envi: puis au lieu de l’absente,

Nous plaignons nostre mal les murailles et moy.

Dézolé jusqu’au bout et rongé d’un esmoy,

A mes yeux esplorez tout ce qui se presente

Pour mon cueur martyré, c’est une Hydre nuizante,

Dont les chefs renaissans me consomment d’effroy.

Mais quand je viens pensif, pour entrer en ma chambre,

C’est lors que je n’ay nerf, veine, muscle, ni membre,

Qui ne craque du mal qu’on ne peult secourir.

Aussi dy-je, exalant d’une chaude fournaize

Les flammes de mon dueil, O Seigneur qu’il vous plaize

Ou m’oster la memoire, ou me faire mourir!

(Christofle du Pré, Les larmes funebres (1577), édition critique par Pierre Martin, Droz 2004)

ça me vous t’a une autre gueule que la prose du Maître, non?

Alors qu’il parle au moins comme du Pré, notre bon Bonnant, puisqu’il ne veut pas admettre que le français est en perpétuelle évolution. Et alors là, d’accord, respect, comme y disent les d’jeunes.

Orgel

Le billet d’humeur du billet d’humeur du billet d’humeur. (Part I)

le 13 avril 2009, par Fernand, dans Brèves et nerveuses, Nos confrères

Nous donnons ici, semaine après semaine, une note sur 20 pour le billet que Rembarre s’acharne à nous imposer sur son blog. C’est une notation à la française où à 0 se situe le niveau gausciste, à 10 commence l’acceptable et à 20 se finit l’excellence lefebvriste.

Nous comptons donc :

6 points pour l’intégrisme catholique

6 points pour l’anti-féminisme primaire

6 points pour la xénophobie ambiante et le négationnisme

2 points pour la lourdeur du style

L’article hebdomadaire est de petite cuvée. Pas de charges contre « les amazones » qui veulent envoyer les hommes aux fourneaux, pas de critiques acerbes contre le clergé qui a baissé ses culottes face au modernisme, rien contre les franc-maçons qui peuplent l’administration cantonale, pas un mot sur l’autorité fédérale qui veut imposer l’islam aux Valaisans. Rien. Nada. Juste une petite référence à « l’authenticité valaisanne » qu’il se garde bien d’expliquer.  Tout ceci lui vaut donc la note de 6/20 à titre d’encouragement.  Peux mieux faire, Rembarre, peux mieux faire…

Fernand, bien triste en ce week-end pascal. Resquiescat in Pace Vincent

Plainte pénale

le 9 avril 2009, par Alcazard, dans Divers et variés, News

On me signale que j’ai été trop loin dans mes propos lors de la rédaction de mon article « Bruit de bottes », écrit en réaction à une chronique de Monsieur Uli Windisch. Après relecture du dit article, force m’est de constater que la plainte pénale déposée contre le représentant officiel du blog par Maître Léonard A. Bender, représentant de Monsieur Windisch, n’est pas dénuée de fondement.

Si je ne partage pas les idées de Monsieur Windisch il ne m’est pas permis, et à raison, de le qualifier de la manière dont je l’ai fait. Il est de toute première importance, dans un débat pluriel et démocratique de garder une certaine retenue. Le dialogue ne peut en effet pas se résumer à des propos injurieux. On ne peut, ni ne doit combattre un adversaire idéologique en le rabaissant et en attentant à son honneur.

Je prie donc Monsieur Windisch, dont je reconnais ici la pleine honorabilité, de bien vouloir m’excuser pour le tort que mes propos peu amènes auraient pu lui causer.

Paradise Lost

le 8 avril 2009, par Croquignol, dans le couteau entre les dents, News

Il paraît que le G20 a décidé de s’attaquer aux paradis fiscaux. Du coup les banquiers suisses, les politiques et la presse se plaignent; car notre pays est intégré sur la liste grise de ces paradis, alors que d’autres n’y sont pas (Nevada, Jersey, Macao, Hong Kong,…).
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L’enchantement du monde !

le 8 avril 2009, par Fernand, dans Culture, Divers et variés, Nos confrères

A toute époque les voyages ont inspiré les gens de lettre. On parle même d’écrivains-voyageurs. La Suisse a d’ailleurs une grande tradition dans le genre. De Blaise Cendrars à Nicolas Bouvier en passant par Rodolphe Toepfer, Charles Ferdinand Ramuz, ou  Maurice Chappaz, ils furent nombreux à universaliser la dimension littéraire de leurs oeuvres.

On ferme un instant les yeux et on imagine Ella Maillard et Annemarie Schwarzenbach sous morphine déambulant dans les étroites ruelle de Cheberghân. On pense à Nicolas Bouvier réparant par ses moyens sa Fiat Topolino sur les routes de Chiraz pendant que les mots qui formeront L’usage du monde se bousculent dans sa tête. On le revoit désargenté et malade dans un hôtel du Sri Lanka, attendant son rapatriement.  On imagine la douleur qu’a du ressentir Cendrars lors qu’il s’est fait amputer d’un bras. On imagine une vie éloignée de contingences matérielles où il n’est question que de steppes russe, d’opium afghan, de routes de la soie, de mosquées samanides, de brigands baloutches, de joueurs de bouzkachi et de virées libertaires à la limite de son être. Lire le reste de cet article »