Homo footabilis valaisanus

Le FC Sion a donc réussi l’exploit de se qualifier pour la finale de la coupe suisse de football qu’on appelle désormais Swisscom Cup. (Cénovis Pokalwettbewerb aurait été, je trouve, plus décent).

Autant l’avouer tout de suite, je n’aime pas le foot et ne comprends vraiment pas ce qui peut motiver des homos sapiens à subir ce sport. Comment concevoir que des gens payent pour assister au pathétique spectacle de types en shorts qui se battent pour un ballon alors qu’il suffirait, pour que tout le monde soit content, de distribuer un ballon à chaque joueur ?

On va me rétorquer que c’est parce que je n’ai pas développé le sentiment d’appartenance au club, sentiment construit dans un rapport d’opposition à l’altérité qui prend la forme d’une guerre ritualisée où est exacerbé l’insistance emphatique sur des différents belliqueux emprunté à l’histoire et à la mobilisation communautaire en construction.(copyright Malinowski). Malinowski de mon cul, oui ! Comme si l’être humain avait besoin de se retrouver coincé dans un stade avec des hurluberlus vociférants qui croient que Charles Mingus est l’ailier droit du Torpedo Moscou pour se sentir appartenir à quoi que ce soit !

En plus dans le cas présent de la coupe suisse, je ne vois pas ce que la Valais a, à y gagner.

Premièrement c’est du pain béni pour les CFF qui vont pouvoir justifier le fait que leurs vieux wagons tout pourris circulent en Valais. Et ils ont raison, c’est légitime. Essayez d’imaginer un train de supporters en route pour le Stade de Suisse ! (on aurait quand même pu l’appeler “Stade Alain Delon” afin de remercier les évadés fiscaux qui enrichissent notre pays) Vous croyez quand même pas que ces gens vont se mettre à jouer au Trivial Poursuit durant les deux heures que dure le trajet ? Non, ils vont tout casser, alors autant les mettre dans des wagons à bestiaux non climatisés !

Deuxièmement, c’est pas une finale de coupe suisse qui va démentir la réputation millénaire de goitreux et de crétins des Alpes qui nous colle au cul. Les bagarres survenues après le match de demi-finale opposant le FC Sion à Lucerne ne font que confirmer cette triste réputation. Car en effet, en Valais, on exporte trois choses : Couchepin, le vin à Giroud et les supporters du FC Sion. Après, il ne faut pas s’étonner qu’on soit la risée du pays !

Enfin le pire : cette gigantesque réunion de supporters et ses retombées sont bien connues des sociologues des manifestations. La rencontre a un effet multiplicateur sur la logique du marché matrimonial. Avec une mixité inhabituelle pour les spécimens présents, ajouté à une certaine promiscuité et à un certain climat de jovialité induit par l’évènement et l’alcool, il y a un propension à développer des attitudes de fornication. Et qui dit «fornication», dit “copulation”, dit “procréation” et dit «reproduction”. C’est comme dans le film “Alien”, ces gens là se reproduisent et mettent au monde des mammifères (supportus valaisanus) qui, à leur tour iront encourager l’équipe de foot locale. C’est dramatique et il faut s’en inquiéter !

Fernand, qui a eu de la chance avec le temps !

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