Archive pour juillet 2009

La rime en 2009

jeudi 30 juillet 2009

Oskar Freysinger vient de remporter le concours de poésie du festival Rilke de Sierre, pour lequel j’avais pourtant commis la pièce suivante :

Pouët pouët

Fait le poète

En arrachant avec ses gants

Et son couteau

Les ligaments

Très importants

Qui tiennent la

Tête à son cou.

Ma puissance évocatrice n’a pas été reconnue ; je suis donc contraint à l’exil.

La critique du poète est délicate ; on s’entend presque toujours répondre « faites-en donc autant, eh, patate ».

(suite…)

Programme du week-end aux Arcades de la Grenette

jeudi 30 juillet 2009

Pour fêter dignement la fête natinale helvétique, un choix de musiques d’ailleurs.  Le vendredi 31 juillet, la bannière étoilée sera hissée pour une soirée teintée de country, de folk et de blues avec les Dreamcatcher.  Dans la culture amérindienne, un dreamcatcher est un objet artisanal servant de passerelle entre l’Homme et le Grand Esprit à travers les rêves. Les musiciens  sont genevois, sinon ils auraient su que de telles pratiques païennes conduisent bien souvent au bucher en Valais.

Le samedi 1 août,  honneur à la musique klezmer avec la prestation des Nuits de Bessarabie

Ces solistes de l’Orchestre de la Suisse romande nous feront découvrir la tradition des musiques populaires ashkénazes. Un magnifique voyage musical en Europe centrale et de l’est.  Des anciens juifs communistes, c’est sûr !

AculturàSion

mercredi 29 juillet 2009

Deux nouvelles contradictoires pour la culture en Valais dans le Nouvelliste du jour.  Premièrement, la bonne, avec l’éclosion d’une nouvelle vedette de la littérature valaisanne en la personne d’un certain Oskar Freysinger qui a remporté haut la main le concours de poésie du festival R.-M. Rilke.  Un style léger, aérien, sobre, classieux qui fait irrémédiablement penser à celui d’ Ernst Moritz Arndt. Mais qu’est ce qu’on attend pour l’exporter hors du canton ? (suite…)

Cependant il m’arrive d’avoir des désirs plus doux

dimanche 26 juillet 2009

Cependant il m’arrive d’avoir des désirs plus doux

des désirs d’ondine tiède sur ma peau.

La fièvre s’est faite image de feuilles crissantes sous mon pas

et cet emportement des secondes et des heures qui se succèdent sans concertation

devient ruisseau errant entre des fougères.

Mais l’orage est là qui veille :

une palpitation une plainte à peine audible un déplacement d’air

suffit à me faire bondir hors de ce cercle

où s’étiolait ma conscience

Vital Bender



Jean-Yves chez les Soviets

samedi 25 juillet 2009

Jean-Yves lit...

Ainsi donc, Jean-Yves Gabbud a lu un livre autre que le rapport annuel sur les combats de reines. Le tout nouveau livre d’Eric Felley sur la campagne aux élections cantonales de ce printemps « La loi de la jungle » a retenu toute l’attention du rédac en chef adjoint et a fait perler à son front besogneux des perles de sueur malodorante.

(suite…)

Programme du week-end au festival de la Grenette

jeudi 23 juillet 2009

Ce week-end, le festival des Arcades de la Grenette s’internationalise. Se produiront donc sur la plus belle scène de Sion, un Anglais et un Français.  Oubliés, Azincourt, Crécy, Patay, Tourcoing, Trafalgar et Waterloo, la réconciliation franco-britannique sera fêtée sur les planches (les pierres centenaires, plutôt) de la Grenette.

Honneur aux vaincus avec, le vendredi 24 juillet, la prestation de JeHan, le cow-boy cathare.  « Faites les tous jouer, il n’en restera plus qu’un ! » avait vociféré Arnaud Amaury, le légat du pape  face aux Albigeois.  Et ce survivant de la chanson trouvère, c’est lui, le sieur Jehan Cayrecastel, un amoureux de la poésie de Bernard Dimey et qui a eu l’honneur de collaborer avec Aznavour, Nougaro et Wolinski. Une grosse voix rocailleuse qui sent le Sud et une guitare en bois d’arbre pour raconter quelques histoires de fesses dont il a le secret.

Le samedi 25 mars, ce sera au tour du mancunien Mark Kelly qui a la malheur de ne pas aimer le football  et le mauvais temps. Il a  donc demandé l’asile politique en Suisse où il s’évertue à s’inspirer de musiques de pauvres, comme le  reggae et le funk.   Honni soit qui mal y pense, comme disait Georges Best !

Fernand,  Young God post-Woodstock

Ps. Ce vendredi, le café de la Grenette servira, dès 10h30, de stamm à Eric Felley qui y présentera en première mondiale son nouveau livre « La Loi de la jungle« .  La campagne des élections cantonales valaisannes de 2009 comme si vous y étiez…

L’adieu aux clous de cercueil

jeudi 23 juillet 2009

Depuis le 1er juillet, il est interdit d’en griller une dans son bistrot favori. On ne peut même plus fumer un cigare au club Rilke, vous rendez-vous compte.

Bientôt, les souvenirs des troquets enfumés nous apparaîtront en noir et blanc, aussi désuets que ces salles de cinéma ou Papa fumait gauloise sur gauloise.

Un siècle, cette manie dangereuse aura duré un peu plus d’un siècle. Depuis les cigarettes prescrites aux asthmatiques par les toubibs de la fin du dix-neuvième jusqu’aux dernières tumeurs du soufflet, en passant par les paquets de troupe distribués aux troufions des deux guerres et aux appelés, on peut dire que le XXe aura été tabagique. Il est à souhaiter que le XXIe ne le soit plus – mais il y a fort à parier que la cigarette n’existe plus dans 30 ans.

Pour nous, c’est pas de bol. Combien d’entre nous partiront encore du poumon ? Tant pis. Pauvres humains sacrifiés, gouttes d’eau stupides dans l’océan des siècles. On aurait pu naître à Athènes au Ve siècle, ou à Florence au XIVe. Mais non. Nous sommes nés dans le siècle massacreur du souffle et de l’énergie vitale.

C’est un peu long et décousu comme introduction, je vous l’accorde. Je voulais surtout conseiller la lecture du livre d’Odile Lesourne, « le grand fumeur et sa passion », publié en 1984 et réédité aux PUF. L’auteur s’interroge sur le nombre très restreint des psychanalyses initiées par le fait de fumer, alors que chaque fumeur devrait logiquement courir chez un psy. De ce constat premier découle une étude passionnante sur le fumeur, et cette théorie hardie selon laquelle le fumeur, grand angoissé par la mort, croit la maîtriser en se l’inoculant peu à peu.

Un beau passage sur Freud, mort de sa passion, qui préférait la souffrance infligée par son cancer à la moindre tentative d’abstinence. Le frère de Sigmund était mort jeune par strangulation; il n’y a qu’un pas à franchir pour corréler ce traumatisme fondateur à la pratique du tabagisme de Freud, dans une quête éperdue de la suffocation, avec cette volonté inconsciente de se punir d’être le survivant, et dans le paradoxe sublime de la peur de mourir.

Le tabagisme révèle des êtres complexes, déchirés entre l’auto-mutilation et l’amour de la vie. Voilà ce que les non-fumeurs ne comprendront jamais.

A lire : Odile Lesourne, Le grand fumeur et sa passion, PUF

Orgel, kof kof

La cosmogonie valaisanne

mercredi 22 juillet 2009

Une découverte majeure attend les archéologues de demain : le poteau sacré des Mayens de Gillou.

A la Révolution, les nouveaux départements français avaient reçu leurs limites selon des critères spatio-temporels : on devait pouvoir faire l’aller-retour à cheval du chef-lieu jusqu’à n’importe quel point frontière du département, dans la journée.

Les Grecs vénéraient à Delphes l’Omphalos, planté là par Zeus; ce bout de nombril légitimait à leurs yeux la suprématie grecque sur le monde.

A Rome, on peut encore voir sur le Forum un autre centre du monde, espèce de cercle dallé de noir. Quiconque marchait dessus était mis à mort dans l’instant (tous ceux qui m’ont marché sur le nombril sont morts aussi, du reste)

Le centre du monde, c’est comme les vraies épines de la vraie couronne du seul vrai Jésus : il y en a assez pour tapisser la Voie Lactée.

En Valais, aucune raison idéologique n’a persidé à cette glorieuse érection. On a mis un poteau là où c’est que c’est le centre, et pis c’est tout.

Beati pauperes spiritu.

Orgel, au centre duquel est aussi planté un mât

Humour d’été

lundi 20 juillet 2009

Ça n’était pas que de la résistance passive…

Il ne pleut pas qu’en Normandie, d’abord

vendredi 17 juillet 2009

Chalet chalet d’enfer Chalet de bois fendu

Volets clos ajourés comme un valet de cœur

A celui qui comprend la langue des perdus

Parle tout doucement mon chalet de ta peur

D’abriter des pendus

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Maison lasse maison le vent te rendra folle

La griffure à tes yeux amuse un cerisier

Dans les bras des sureaux à quelle farandole

La nuit quand sagement tout le monde est couché

S’encanaillent les trolls

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Eclairage blafard des pendages de pierre

La lune perd là-bas toute sa poésie

Rayons miel de la mort et de l’âge-poussière

Il me prend quelquefois d’orgastiques envies

D’éteindre ta lumière

Orgel