Programme du week-end au festival de la Grenette

le 23 juillet 2009, par Fernand, dans Culture

Ce week-end, le festival des Arcades de la Grenette s’internationalise. Se produiront donc sur la plus belle scène de Sion, un Anglais et un Français.  Oubliés, Azincourt, Crécy, Patay, Tourcoing, Trafalgar et Waterloo, la réconciliation franco-britannique sera fêtée sur les planches (les pierres centenaires, plutôt) de la Grenette.

Honneur aux vaincus avec, le vendredi 24 juillet, la prestation de JeHan, le cow-boy cathare.  « Faites les tous jouer, il n’en restera plus qu’un ! » avait vociféré Arnaud Amaury, le légat du pape  face aux Albigeois.  Et ce survivant de la chanson trouvère, c’est lui, le sieur Jehan Cayrecastel, un amoureux de la poésie de Bernard Dimey et qui a eu l’honneur de collaborer avec Aznavour, Nougaro et Wolinski. Une grosse voix rocailleuse qui sent le Sud et une guitare en bois d’arbre pour raconter quelques histoires de fesses dont il a le secret.

Le samedi 25 mars, ce sera au tour du mancunien Mark Kelly qui a la malheur de ne pas aimer le football  et le mauvais temps. Il a  donc demandé l’asile politique en Suisse où il s’évertue à s’inspirer de musiques de pauvres, comme le  reggae et le funk.   Honni soit qui mal y pense, comme disait Georges Best !

Fernand,  Young God post-Woodstock

Ps. Ce vendredi, le café de la Grenette servira, dès 10h30, de stamm à Eric Felley qui y présentera en première mondiale son nouveau livre « La Loi de la jungle« .  La campagne des élections cantonales valaisannes de 2009 comme si vous y étiez…

L’adieu aux clous de cercueil

le 23 juillet 2009, par Orgel, dans Divers et variés

Depuis le 1er juillet, il est interdit d’en griller une dans son bistrot favori. On ne peut même plus fumer un cigare au club Rilke, vous rendez-vous compte.

Bientôt, les souvenirs des troquets enfumés nous apparaîtront en noir et blanc, aussi désuets que ces salles de cinéma ou Papa fumait gauloise sur gauloise.

Un siècle, cette manie dangereuse aura duré un peu plus d’un siècle. Depuis les cigarettes prescrites aux asthmatiques par les toubibs de la fin du dix-neuvième jusqu’aux dernières tumeurs du soufflet, en passant par les paquets de troupe distribués aux troufions des deux guerres et aux appelés, on peut dire que le XXe aura été tabagique. Il est à souhaiter que le XXIe ne le soit plus – mais il y a fort à parier que la cigarette n’existe plus dans 30 ans.

Pour nous, c’est pas de bol. Combien d’entre nous partiront encore du poumon ? Tant pis. Pauvres humains sacrifiés, gouttes d’eau stupides dans l’océan des siècles. On aurait pu naître à Athènes au Ve siècle, ou à Florence au XIVe. Mais non. Nous sommes nés dans le siècle massacreur du souffle et de l’énergie vitale.

C’est un peu long et décousu comme introduction, je vous l’accorde. Je voulais surtout conseiller la lecture du livre d’Odile Lesourne, « le grand fumeur et sa passion », publié en 1984 et réédité aux PUF. L’auteur s’interroge sur le nombre très restreint des psychanalyses initiées par le fait de fumer, alors que chaque fumeur devrait logiquement courir chez un psy. De ce constat premier découle une étude passionnante sur le fumeur, et cette théorie hardie selon laquelle le fumeur, grand angoissé par la mort, croit la maîtriser en se l’inoculant peu à peu.

Un beau passage sur Freud, mort de sa passion, qui préférait la souffrance infligée par son cancer à la moindre tentative d’abstinence. Le frère de Sigmund était mort jeune par strangulation; il n’y a qu’un pas à franchir pour corréler ce traumatisme fondateur à la pratique du tabagisme de Freud, dans une quête éperdue de la suffocation, avec cette volonté inconsciente de se punir d’être le survivant, et dans le paradoxe sublime de la peur de mourir.

Le tabagisme révèle des êtres complexes, déchirés entre l’auto-mutilation et l’amour de la vie. Voilà ce que les non-fumeurs ne comprendront jamais.

A lire : Odile Lesourne, Le grand fumeur et sa passion, PUF

Orgel, kof kof

La cosmogonie valaisanne

le 22 juillet 2009, par Orgel, dans Culture

Une découverte majeure attend les archéologues de demain : le poteau sacré des Mayens de Gillou.

A la Révolution, les nouveaux départements français avaient reçu leurs limites selon des critères spatio-temporels : on devait pouvoir faire l’aller-retour à cheval du chef-lieu jusqu’à n’importe quel point frontière du département, dans la journée.

Les Grecs vénéraient à Delphes l’Omphalos, planté là par Zeus; ce bout de nombril légitimait à leurs yeux la suprématie grecque sur le monde.

A Rome, on peut encore voir sur le Forum un autre centre du monde, espèce de cercle dallé de noir. Quiconque marchait dessus était mis à mort dans l’instant (tous ceux qui m’ont marché sur le nombril sont morts aussi, du reste)

Le centre du monde, c’est comme les vraies épines de la vraie couronne du seul vrai Jésus : il y en a assez pour tapisser la Voie Lactée.

En Valais, aucune raison idéologique n’a persidé à cette glorieuse érection. On a mis un poteau là où c’est que c’est le centre, et pis c’est tout.

Beati pauperes spiritu.

Orgel, au centre duquel est aussi planté un mât

Humour d’été

le 20 juillet 2009, par Fernand, dans Humour de gauche

Ça n’était pas que de la résistance passive…

Il ne pleut pas qu’en Normandie, d’abord

le 17 juillet 2009, par Orgel, dans La poésie acratopège

Chalet chalet d’enfer Chalet de bois fendu

Volets clos ajourés comme un valet de cœur

A celui qui comprend la langue des perdus

Parle tout doucement mon chalet de ta peur

D’abriter des pendus

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Maison lasse maison le vent te rendra folle

La griffure à tes yeux amuse un cerisier

Dans les bras des sureaux à quelle farandole

La nuit quand sagement tout le monde est couché

S’encanaillent les trolls

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Eclairage blafard des pendages de pierre

La lune perd là-bas toute sa poésie

Rayons miel de la mort et de l’âge-poussière

Il me prend quelquefois d’orgastiques envies

D’éteindre ta lumière

Orgel

Le mot du jour

le 17 juillet 2009, par Fernand, dans Nos confrères

Le mot du jour est « Flagornerie« .

Nom commun dont la définition pourrait être celle d’ une flatterie servile ou grossière ou une louange faite de façon intéressée.  Les djeunes racailles de banlieue qui aiment pas la France parleraient plutôt de « léchage de culs ».

Terme fort  usité pour parler des courtisans des cours royales du XVIIème siècle.  Le roy de France et de Navarre  a perdu sa couronne, mais, au XXIème siècle, certains en abusent encore pour qualifier les militants royalistes et maurrassiens de fond de vallée alpine.

Est-ce là les prémisses estivales d’un retour en grâce  du saint homme et de ses articles éclairés par le Très Haut et la Tradition au sein du journal cantonal bien-aimé ?

« Si j’estois grand enlumineur de mes actions, à l’adventure rembarrerois je bien ces reproches« (Montesquieu)


Fernand, ami des Lumières

Programme du week-end des Arcades de la Grenette

le 16 juillet 2009, par Fernand, dans Culture

Le vendredi 17 juillet, le festival aura l’honneur d’accueillir des Français de France. Parisiens, même. Mais avec une extravagance toute particulière et  très originale pour des hexagonaux : ils semblent maitriser un peu l’anglais puisque ils chantent dans la langue de Victoria Beckham.  Mais le côté franchouillard revient vite au galop car ce sont des adeptes de folk comme Léonard Cohen ou Bob Dylan et que l’on sait pertinemment que ces derniers ont tout pompé sur Joe Dassin, comme le 80% des artistes de la perfide Albion et de ses colonies nord-américaines.  En première partie, Lafayette Young et sa guitare en bois. Il sera suivi du duo Pierre & Marie et ça, ça fait très frenchy comme nom.

Le samedi 18 juillet, ça sera au tour d’ Actualité toujours, un groupe qui s’adonne à la reprise de chansons françaises.  On ne sait pas qui sait. On ne sait pas ce qu’ils chanteront. On ne sait pas combien ils seront.  On sait juste qu’ils seront là grâce a du copinage avec le patron (clientélisme). Et avec un peu de chance, on aura droit aux standards de Dalida, de Michel Sardou et de Dick Rivers. Ne m’appellezzzzz plus jamais Francceuhhhhh,  la Francccceuhhhh elle m’a laissé tomber…

C’est toujours gratuit et il y a toujours de la raclette servie par des gens admirables et dévoués à la cause.

Fernand, mauvais musicien

Bienvenue chez les Valaisans (III)

le 16 juillet 2009, par Fernand, dans Culture

Troisième et dernière partie de la saga estivale intitulée « Récit de voyage en terre valaisanne au XIXème siècle. » Quelques extraits :

« La dissolution des mœurs que vous  remarquerez dans notre malheureuse ville (NDLA : Sion) , poursuivit-elle avec une sainte colère, a pour principale cause la religion catholique.  Voyez ces nombreux couvents qui nous entourent : c’est de là que vient tout le mal.  Les religieux qui les peuplent, prêchent à tue-tête les charmes de la solitude, et leurs cellules sont presque toujours désertes;  ils parlent contre la bonne chair et leurs caves et leurs buffets regorgent de mets succulents et de vins délicats; ils menacent du courroux céleste les jeunes filles qui écoutent des paroles amoureuses , et souvent, par leur conduite déréglée, ils donnent un démenti à leurs préceptes. C’est vraiment, je vous l’assure, une perversité épouvantable que celle de ces chrétiens en soutane, qui, par le fait sont au dessus des lois, et font, si impudemment, de la morale. Nous sommes perdu dans ce canton, si un beau jour le feu ne dévore pas toutes ces Babylones impures que vous nommez couvents et que nous appelons, nous,  cavernes d’hypocrites. »

in  J.-M, Giraudeau,  « L’Italie,  la Sicile, Malte, la Grèce, l’archipel, les iles ioniennes et la Turquie. Souvenirs de voyage. 1835

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Honfleur – vous me dites si je vous emmerde

le 16 juillet 2009, par Orgel, dans La poésie acratopège

Je revois Ce n’est rien Au tournant de la route

La mer grise perlée coiffée de trombes d’eau

Et les toits ruisselants Que le ciel était beau

Drap de soie déchiré par les pluies du mois d’août

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Pourquoi cette douleur qui m’étouffait là-bas

Devant les volets clos Les portes entrouvertes

Des notes de piano jetées par la fenêtre

La lessive oubliée à son balcon de bois

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Je revois cette rue L’enseigne du tabac

Le paquet de gauloises serré dans la poche

Les mégots rallumés à l’invite des porches

Des marins détrempés accéléraient le pas

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Le silence était d’eau dans Sainte-Catherine

La voûte de la nef ressemble à un bateau

Mon voisin s’étonnait et quelqu’un dit tout haut

Les gens sont par ici charpentiers de marine


Orgel

Sonnet gastronomique

le 14 juillet 2009, par Orgel, dans La poésie acratopège

Quand parfois las du temps et des vaches qui pissent

Je sombre anéanti au milieu des bouquins

Il m’arrive parfois d’en choisir quelques-uns

Qui parlent de mangeaille et de bœuf au pipisse

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Alors dans ma cuisine en vague anachorète

Je coupe j’assaisonne j’étuve et je cuis

Et le crépitement fait écho à la pluie

A trois heures messieurs je bouffe une blanquette

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Et là tout doucement sans rien dire à personne

La porte refermée Coupé le téléphone

Quand dehors le grésil arrache des ombelles

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Aux branches alourdies des sureaux empourprés

Je rigole tout seul et je bois pour pousser

Un flacon poussiéreux de château beychevelle

Orgel