
Quelle est cette chose, et à quel usage sera-t-elle bientôt dévolue?
1- le futur musée d’archéologie ? (puisque celui de la rue des Châteaux est fermé pour cause de non-rentabilité) : proche de la gare, il accueillera les touristes et les scientifiques attirés par le patrimoine archéologique richissime du canton;
2- la fondation Marguerite Burnat-Provins ? (puisque aucune structure digne de ce nom ne rend hommage aujourd’hui à cette artiste exceptionnelle) : proche de la gare, il accueillera les touristes et les amateurs d’art, attirés par cette figure extravagante et richissime du patrimoine artistique cantonal;
3- une structure d’accueil de la petite enfance ? (puisque on a l’habitude par ici d’homologuer des crèches en sous-sol, comme au Ritz, par exemple) : proche de la gare, elle accueillera les enfants des travailleurs pendulaires;
4- des ateliers d’artistes, une salle d’expo, de concerts ? (spéciale dédicace au collectif qui a rendu la vie à ce lieu depuis 2008)
5- un petit restau sympa ?
Vous n’y êtes pas du tout, eh, les ringards.
Cette chose est destinée à devenir un gros tas de ruines.
Voilà qu’en plein centre de Sion existe encore un bâtiment industriel des années 30, parfaitement conservé, dans son état d’origine jusqu’aux plus petites lampes d’atelier, jusqu’aux couleurs d’époque; d’une puissance architecturale étonnante, ce bâtiment appartient à la mémoire collective de tout le canton. Un architecte intelligent et responsable (j’en connais, si si) pourrait faire de ce lieu une merveille.
Et voilà qu’on va le foutre par terre, pour permettre à de gros ploucs de s’enrichir de façon obscène en construisant des horreurs – dans le cadre de la refonte totale du quartier de la gare de Sion, métropole internationale de 28’000 pékins (quand même)
Sion présente le triste privilège de ressembler à une ville reconstruite après-guerre, mais sans avoir connu la guerre. C’est pas mal, non? Pas de plan Marshall, merci bien; en Valais on se débrouille tout seul.
Orgel, mono-maniaque