Archive pour la catégorie 'Culture'

Conte de Noël

dimanche 13 décembre 2009

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Ce matin-là, il n’y eut qu’un cri dans tout le Paradis:
—Le bon Dieu est mal luné aujourd’hui. Malheur à celui qui contrarierait ses desseins!
L’impression générale était juste: le Créateur n’était pas à prendre avec des pincettes. À l’archange qui vint se mettre à sa disposition pour le service de la journée, Il répondit sèchement:
—Zut! fichez-moi la paix!
Puis, Il passa nerveusement Sa main dans Sa barbe blanche, s’affaissa—plutôt qu’il ne s’assit—sur Son trône d’or, frappa la nue d’un pied rageur et s’écria:
—Ah! j’en ai assez de tous ces humains ridicules et de leur sempiternel Noël, et de leurs sales gosses avec leurs sales godillots dans la cheminée. Cette année, ils auront… la peau! (suite…)

Sur l’art de préparer le cassoulet en Valais *

mardi 24 novembre 2009

Boltanski, c'est un russe, non ?

Eric Felley me grille la politesse sur Valais-mag en prônant un coming-out culturel en Valais.  Le Valais culturel est une sorte de théâtre de l’absurde où la pièce se jouerait dans un placard à balais avec  toujours les mêmes spectateurs.  Mais avec des comédiens pourtant souvent talentueux. Pour s’en rendre compte, il suffisait lors de ces derniers mois, de fréquenter les lieux de culture valaisan. Se rendre au Manoir de Martigny pour voir l’exposition de peintres hyperréalistes chinois. Ou de descendre quelques marches pour rejoindre les caves du lieu dit pour être confronté à une excellente programmation de musiques contemporaines malgré un soutien étatique marginal.  Et que dire des programmations du Petit Théatre de Sion et d’Interface qui ont récemment présenté de magnifiques représentations du « Cercle de Craie caucasien » de Brecht mis en scène par Julie Beauvais, du « Poisson-scorpion » de Bouvier, « Mais je suis un ange ! » de la compagnie Full Metal petal ou «  !  » de la compagnie Corpüs animüs. Et j’en passe, des meilleurs peut être, mais auxquels  je n’ai pas eu le privilège d’assister. (suite…)

Oskar est tout petit et Sommer n’est pas son prophète.

lundi 2 novembre 2009

Grégoire Sommer n’est pas ce qu’on pourrait appeler une pive dans son domaine. Il est historien des religions, spécialiste de l’islam,déjà, et docteur en rhétorique, en plus, ce qui n’est pas rien. À force d’entendre citer son travail à tout bout de champ par Oskar Freysinger  nous nous sommes dit qu’il fallait peut-être aller demander à la source en question ce qu’elle pensait de la brillante initiative contre les minarets et de la non moins brillante argumentation du président de l’UDC Valais. Après que nous l’ayons forcé à boire plus que de raison, obligé à porter un kilt écossais mauve et un chapeau à plume à une réunion du conseil d’administration du Groupe Mutuel et que nous ayons menacé sa famille et ses amis des pires représailles, il se laissa finalement convaincre de répondre à nos questions et, il faut le dire, c’est bien gentil de sa part.

(suite…)

Il court, il court le furet…

samedi 31 octobre 2009

Aussi puissant que la voix d’un muezzin sur son minaret, encore plus créatif que la loi usine à gaz sur le tourisme, le wall-painted animation de Blu Blu ou comment réenchanter l’espace urbain :

L’agenda culturel valaisan online

mardi 27 octobre 2009

Notons l’apparition sur le ouèbe d’un journal culturel valaisan, Valais-mag.  Site internet qui semble avoir comme but de proposer des articles de fond sur la vie culturelle valaisanne et qui a surtout l’immense mérite de rassembler dans un agenda  (par date et par thème) les évènements  culturels futurs . Et où il n’est fait aucune mention, pour le moment, des horaires des matchs du FC Sion, des combats de reines ou des sorties de la gym dame de Basse-Nendaz.  C’est bon signe. A suivre…

Fernand,  artiste raté

Chalet de Kalbermatten

samedi 17 octobre 2009

En cliquant sur le lien ci-dessus, vous lirez le rapport de la Commission fédérale des Monuments Historiques sur le chalet sus-nommé, condamné au déplacement en zone alpestre plus adaptée à son architecture, qu’ils disent, les crétins.

Bien entendu, la Commission défend d’y toucher; mais depuis quand suit-on en Valais les directives en matière de protection du bâti? Hein, je vous le demande.

Nos édiles abrutis considèrent qu’un chalet en bois n’a sa place qu’à la montagne, et prouvent du même coup leur parfaite ignorance du développement urbain de la ville : le chalet de Kalbermatten est un chalet urbain, comme il y en a eu beaucoup au début du XXe siècle; il est un témoin de l’extension de l’habitat en périphérie du centre ville et offre, avec son parc arboré, un ensemble cohérent et parfaitement intégré. Il n’a rien à faire à Ovronnaz.

Ces considérations ne pèsent pas lourd dans la balance économique. Une ville doit être dense et bétonnée. Bien sûr, les promoteurs vont nous garder le portail en fer forgé et un arbre centenaire, histoire de donner un peu de lustre à leur cochonnerie, avec le plein accord d’une architecte de ville incapable de penser un bâtiment dans l’intégralité de son contexte.

On peut détourner à notre compte la formule de Robert Hainard sur la nature: une vieille et belle maison, ça ne sert à rien, comme Mozart.

Gageons qu’il ne nous en voudra pas.

Orgel

Un ogre de moins

samedi 10 octobre 2009

Jacques Chessex publiait en janvier « Un juif pour l’exemple », récit de l’assassinat d’Arthur Bloch par un groupe de nazillons vaudois, à Payerne en 1942.

« Analyse d’un crime », documentaire tourné en 1977, revient sur cette histoire épouvantable.

C’est par .

Orgel, ich bin nicht ein Payernois

Et, en plus, il pleuvait…

vendredi 9 octobre 2009

Il y a des années comme ça où l’on a la furieuse envie de rester au lit. Et hier matin peut-être encore plus qu’un autre. C’est la radio qui m’a réveillé. Au programme du pseudo talk-show de la Première, le Grand8, toujours un peu les mêmes invités, les mêmes causeries convenues sur des sujets bavards. J’écoute vaguement, lové sous ma couette, les propos futiles qu’un vague sociologue débite sur le temps qu’il fait et sur ceux que nous vivons. On s’extasie encore et toujours sur les qualités indéniables de communication des affiches pourries de l’UDC. On vante, même si l’on n’est pas d’accord, entendons-nous bien, leurs incroyables talents de publicistes, ce don inné qu’ils ont pour créer le débat et provoquer le scandale qui fera parler d’eux.

(suite…)

Dense avec les lourds *

jeudi 24 septembre 2009

De bien jolies nouvelles dans le journal du jour : la démolition de la chapelle des Glariers a été ordonnée avant l’octroi de la subvention de 8,7 millions de francs pour l’extension du home. La gauche, peuplée de grands enfants naïfs, s’interroge : « et si des fois la subvention n’est pas accordée, hein, est-ce qu’on va reconstruire la chapelle? »

Mais bien sûr que non, enfin! Trêve de débats, nous dit Christine Schmidt. Tout le monde a voté l’octroi des subventions! Pas le choix, hein, le machin il est par terre. Et puis c’est pour nos vieux, alors, pas de pleurnicheries.

En Valais, c’est comme ça, mon brave monsieur : on casse d’abord, on discute ensuite.

Et puis, et puis… Il y a le chalet de Riedmatten (ou de Kalbermatten), pudiquement nommé par le journaliste « la bâtisse de bois », qui va partir démonté fleurir un coin de prairie à Ovronnaz, pour laisser la place à un beau locatif qui permettra à deux rapaces de s’enrichir davantage : l’indispensable marchand de meubles Descartes, dont le flair est célèbre (rappelons la somptueuse affaire d’escroquerie au change de devises dont il a été le pigeon) et de Lavallaz, le destructeur de son propre patrimoine familial rue de Lausanne (mais qui vit dans une maison du 17e, quand même, faut pas exagérer. Vous voulez pas que j’aille vivre dans les crottes que je construis, non?)

La Confédération avait  déclaré que cet ensemble architectural devait être maintenu dans son intégrité. On en a rien à foutre, des Bernois, qu’ils aillent se faire mettre. Ici, on bosse, on fait du blé. L’architecte de la ville Luyet n’a-t-elle pas elle-même décrété que seuls un arbre et le portail méritaient une mesure de protection? Quelle belle démarche scientifique que de protéger un portail sans se soucier de ce qu’il enclot!

Allez hop! Place au pognon!

Ah, j’allais oublier les arbres de la rue de Lausanne, qu’on va déraciner parce qu’ils perdent trop de fèves, ces ânes.

Et puis restez attentifs au sort de la maison Duval, qui a brûlé en mars dernier avenue Ritz et qui n’est toujours pas restaurée. La bâche de protection part en couilles, cela ne m’étonnerait pas qu’on la foute par terre un de ces quatre.

Orgel

* copyright graffito des chiottes de la Grenette

Le doc du week-end

samedi 19 septembre 2009

Tourné en 1978 en 16 mm par Jean Schmidt, « Comme les anges déchus de la place St-Michel » a été rapidement censuré à la télévision. La faute à un reportage, certes dur et sans concessions qui suit une caste d’intouchables,  d’autistes  sociaux du Lumpenproletarait dans leur toxicomanie, mais qui a le mérite de filmer les souffrances et misères quotidiennes de  personnages souvent déséquilibrés, en dehors des normes sociales et en prise à la violence symbolique d’une société qui les rejette et qu’ils rejettent.  Le documentaire n’est pas exempt de moments d’espoir symbolisés entre autres par la solidarité des protagoniste envers les habitants des immeubles voisins menacés d’expulsion par la mairie de Paris.

Le réalisateur s’est lui-même fortement investi dans le reportage et y est omniprésent. On le voit même, à certains moments, poser sa caméra pour interrompre une bagarre entre les anti-héros du reportage, deux frères en rupture.  Ça donne quelquefois un côté comique qui va jusqu’à faire douter de la véracité du documentaire avec l’impression de se retrouver dans une sorte de « C’est arrivé  près de chez vous » français. A ne  pas manquer.

Les autres parties sont ici.