Dense avec les lourds *

De bien jolies nouvelles dans le journal du jour : la démolition de la chapelle des Glariers a été ordonnée avant l’octroi de la subvention de 8,7 millions de francs pour l’extension du home. La gauche, peuplée de grands enfants naïfs, s’interroge : « et si des fois la subvention n’est pas accordée, hein, est-ce qu’on va reconstruire la chapelle? »

Mais bien sûr que non, enfin! Trêve de débats, nous dit Christine Schmidt. Tout le monde a voté l’octroi des subventions! Pas le choix, hein, le machin il est par terre. Et puis c’est pour nos vieux, alors, pas de pleurnicheries.

En Valais, c’est comme ça, mon brave monsieur : on casse d’abord, on discute ensuite.

Et puis, et puis… Il y a le chalet de Riedmatten (ou de Kalbermatten), pudiquement nommé par le journaliste « la bâtisse de bois », qui va partir démonté fleurir un coin de prairie à Ovronnaz, pour laisser la place à un beau locatif qui permettra à deux rapaces de s’enrichir davantage : l’indispensable marchand de meubles Descartes, dont le flair est célèbre (rappelons la somptueuse affaire d’escroquerie au change de devises dont il a été le pigeon) et de Lavallaz, le destructeur de son propre patrimoine familial rue de Lausanne (mais qui vit dans une maison du 17e, quand même, faut pas exagérer. Vous voulez pas que j’aille vivre dans les crottes que je construis, non?)

La Confédération avait  déclaré que cet ensemble architectural devait être maintenu dans son intégrité. On en a rien à foutre, des Bernois, qu’ils aillent se faire mettre. Ici, on bosse, on fait du blé. L’architecte de la ville Luyet n’a-t-elle pas elle-même décrété que seuls un arbre et le portail méritaient une mesure de protection? Quelle belle démarche scientifique que de protéger un portail sans se soucier de ce qu’il enclot!

Allez hop! Place au pognon!

Ah, j’allais oublier les arbres de la rue de Lausanne, qu’on va déraciner parce qu’ils perdent trop de fèves, ces ânes.

Et puis restez attentifs au sort de la maison Duval, qui a brûlé en mars dernier avenue Ritz et qui n’est toujours pas restaurée. La bâche de protection part en couilles, cela ne m’étonnerait pas qu’on la foute par terre un de ces quatre.

Orgel

* copyright graffito des chiottes de la Grenette

7 commentaires pour “Dense avec les lourds *”

  1. FernandNo Gravatar dit :

    On va pas leur souffler de détruire la basilique de Valère pour construire un port en haute mer, ils pourraient s’en inspirer….

  2. FernandNo Gravatar dit :

    Et pour la maison Duval, on pourrait la raser et construire dessus un tout beau bistrot à la mode « lounge ». Parce que le bar à saucisses de Régis à coté, il parait qu’il va fermer définitivement… Déjà que Nouga, le chien, a semble-t-il trépassé cette année…

  3. OrgelNo Gravatar dit :

    J’ai justement entendu parler d’un projet immobilier qui couvrirait l’emplacement du bar à saucisses et de la maison Duval…

    Valais année zéro

  4. FernandNo Gravatar dit :

    Pour ceux qui ne verraient pas l’endroit :

    http://www.sion.ch/new_site/pages/tourisme/images/old/complet.htm

    1ère ligne, 6ème image.

    Le bar à saucisses, l »‘escalier » et le théatro comico n’y étaient pas encore…

  5. CretchNo Gravatar dit :

    Concernant la chapelle, mon père (qui aurait téléphoné au président) m’a dit que l’église n’avait pas de valeur historique mais que les vitraux par exemple avaient été retirés pour décorer la nouvelle bâtisse

  6. sardinaluileNo Gravatar dit :

    Faut pas rêver quand même les gars: Sion ne sera (plus) jamais Carcassonne. Et puis les touristes ont une belle rue pavée à parcourir en long et en large, c’est formidable!

  7. OrgelNo Gravatar dit :

    Mon cher Cretch, c’est bien cela le fond du problème urbanistique valaisan : on démolit petit à petit, d’abord des bâtiments qui n’ont prétendument pas de valeur historique, puis les joyaux restants sous le prétexte qu’ils ne sont plus dans leur cadre d’origine (cf. la maison de la place centrale à Martigny, à la place de l’actuel bloc Adecco, pour laquelle on a scrupuleusement suivi ce raisonnement stupide – qui a valu à la commune de Martigny l’amende grotesque de 10’000.- francs). Ce sont ce grignotage et le manque de protection patrimoniale à grande échelle qui sont un scandale. L’exemple du chalet de la rue des Collines est exemplaire à ce titre. Les édiles n’ont toujours pas compris qu’un patrimoine bâti n’a de valeur qu’in situ; le déplacement d’un chalet ou de vitraux ne sont que des manoeuvres destinées à calmer des consciences de plus en plus échaudées par ces massacres de spéculateurs.
    Après, on nous bassine avec Valais Tourisme et toutes ces sornettes, alors qu’une gestion intelligente du paysage urbain depuis les années 50 aurait généré sans effort une affluence considérable de visiteurs, puisque les villes de la plaine étaient des joyaux admirablement préservés.

    Je sens que je m’énerve et que je vais m’exiler à Sarlat, tiens.