Archive pour février 2011

Des cahiers ouverts

jeudi 24 février 2011

Le SuperNano « Luxibus » de la Migros étant en rupture de stock, je me suis consolé en dérobant rageusement le « Migros Magazine » de la semaine lors de mon passage dans une succursale à l’enseigne orange. Une interview de Pascal Décaillet s’y étant glissée entre une page promouvant des « récipients en forme de cœur » et une proposition de voyage à Salzbourg comprenant une visite guidée de la brasserie Stiegl.

Comme d’habitude Décaillet y est parfait, citant la Suisse de 1848 et parsemant justement l’interview de mots en allemands que tout le monde ne comprend pas.  Petit bémol,  étonnement,  stupeur, tremblements, à aucun moment n’est cité Rerum Novarum.  Parce que le nouveau crédo de Pascal ça n’est plus d’envoyer les ouvriers au paradis en remerciement de leur obéissance  au patronat, non le Concile de Tolède de Décaillet lui a ouvert de nouvelles portes : l’hallali revanchard contre les médias publics. Il y aurait donc – je caricature (mais pas tant que cela)-, des entrepreneurs des médias qui osent prendre des risques, et dont Décaillet se pose naturellement en prototype qui seraient en opposition  aux animateurs et journalistes des médias publics, « des gens qui sont faits pour être salariés, qui sont contents au fond d’accomplir leurs heures, d’avoir leur week-end, et pas trop d’emmerdements. Des gens qui n’aiment pas le conflit, y compris avec leur patron. » (suite…)

Titreur d’élite au Nouvelliste

jeudi 17 février 2011

On trouve dans nos sociétés certains hommes de l’ombre qui sont prêts à plonger leurs mains calleuses  dans le cambouis, sans compter, pour la réussite de leur entreprise. Des éternels Jacques Foccart, tapis dans des bureaux anonymes. De ces jobs ingrats qui n’apportent pas la reconnaissance indue, celui de titreur  de presse est probablement l’un des plus méconnu. L’art de rédiger un titre accrocheur avec tout au plus 40 caractères à sa disposition  n’est pas donné à tout le monde. Les plus avertis connaissaient la dextérité intellectuelle propice aux jeux de mots  et chers aux  spécialistes du titre comme ceux sévissant au Canard enchaîné ou à Libération. On pouvait humer l’esprit facétieux  et habile du titreur du Matin. On découvre aujourd’hui celui qui gravite dans les étages du Nouvelliste. Autant la tâche de donner envie au lecteur de lire certaines plumes du journal  semble des plus ardue, autant l’exercice incitatif  semble des plus réussi pour notre esthète de l’écriture en gras. « Un mauvais texte peut être rattrapé par un bon titre » comme disait justement Paul-Loup Sulitzer.  Ainsi depuis une semaine ça n’est qu’explosions d’harmonies imitatives,  de métaphores pertinentes et de calembours dignes de Boby Lapointe. (suite…)

Les valeurs suisses : le test

lundi 14 février 2011

Hier, sur la RSR,  Jean-René Fournier, dans le cadre du rejet de  l’initiative sur les armes,  a expliqué au citoyen suisse que c’était « une victoire des valeurs suisses. » Toi aussi, lecteur, teste ta suissitude avec ce test psychologique :

Qu'est ce qui vous caractérise ?

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Si vous n’ avez pas répondu à l’affirmative à au moins l’une de ces énonciations, vous êtes probablement :

a) un mauvais suisse qui n’a pas intégré les valeurs nationales

b) un troll de l’internet qui veut saboter ce sondage

c) un employé du Mossad ou du Hezbollah

d) un illuminati mondialiste

La semaine prochaine, dans  cette même rubrique « la joyeuse campagne électorale du PDC« ,  Paul-André Roux nous fournira un exposé intitulé « Affirmation des valeurs chrétiennes et  évasion fiscale : l’exemple de  St-Pierre »

Fernand, qui a ressorti son mousqueton


Cachez ce sein…

lundi 7 février 2011

Malgré la vacance de la pensée qui frappe notre époque, malgré la vacuité intellectuelle qui en est le trait cardinal, malgré le stupre résultant de l’affaissement des valeurs,  des lueurs d’espoir tremblotent devant nous et nous font penser que les ténèbres du présent pourraient même être aussi éphémères que le règne de Louis XIX ou qu’une série de victoires du FC Sion. Pourtant,  l’érotisme débridé et l’acrasie libertaire semblaient  l’avoir emporté. Jusque dans les coteries les plus improbables et fondamentales de notre civilisation chrétienne. L’école publique par exemple.  Quelle affliction d’imaginer l’émoi de ces jeunes corps d’adolescents devant la  lecture par leurs professeurs du roman pornographique « les liaisons dangereuses » de Laclos avec son lot de cabrioles sexuelles et ses hymnes à la copulation. (suite…)