Archive pour la catégorie 'La poésie acratopège'

AculturàSion

mercredi 29 juillet 2009

Deux nouvelles contradictoires pour la culture en Valais dans le Nouvelliste du jour.  Premièrement, la bonne, avec l’éclosion d’une nouvelle vedette de la littérature valaisanne en la personne d’un certain Oskar Freysinger qui a remporté haut la main le concours de poésie du festival R.-M. Rilke.  Un style léger, aérien, sobre, classieux qui fait irrémédiablement penser à celui d’ Ernst Moritz Arndt. Mais qu’est ce qu’on attend pour l’exporter hors du canton ? (suite…)

Il ne pleut pas qu’en Normandie, d’abord

vendredi 17 juillet 2009

Chalet chalet d’enfer Chalet de bois fendu

Volets clos ajourés comme un valet de cœur

A celui qui comprend la langue des perdus

Parle tout doucement mon chalet de ta peur

D’abriter des pendus

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Maison lasse maison le vent te rendra folle

La griffure à tes yeux amuse un cerisier

Dans les bras des sureaux à quelle farandole

La nuit quand sagement tout le monde est couché

S’encanaillent les trolls

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Eclairage blafard des pendages de pierre

La lune perd là-bas toute sa poésie

Rayons miel de la mort et de l’âge-poussière

Il me prend quelquefois d’orgastiques envies

D’éteindre ta lumière

Orgel

Honfleur – vous me dites si je vous emmerde

jeudi 16 juillet 2009

Je revois Ce n’est rien Au tournant de la route

La mer grise perlée coiffée de trombes d’eau

Et les toits ruisselants Que le ciel était beau

Drap de soie déchiré par les pluies du mois d’août

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Pourquoi cette douleur qui m’étouffait là-bas

Devant les volets clos Les portes entrouvertes

Des notes de piano jetées par la fenêtre

La lessive oubliée à son balcon de bois

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Je revois cette rue L’enseigne du tabac

Le paquet de gauloises serré dans la poche

Les mégots rallumés à l’invite des porches

Des marins détrempés accéléraient le pas

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Le silence était d’eau dans Sainte-Catherine

La voûte de la nef ressemble à un bateau

Mon voisin s’étonnait et quelqu’un dit tout haut

Les gens sont par ici charpentiers de marine


Orgel

Sonnet gastronomique

mardi 14 juillet 2009

Quand parfois las du temps et des vaches qui pissent

Je sombre anéanti au milieu des bouquins

Il m’arrive parfois d’en choisir quelques-uns

Qui parlent de mangeaille et de bœuf au pipisse

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Alors dans ma cuisine en vague anachorète

Je coupe j’assaisonne j’étuve et je cuis

Et le crépitement fait écho à la pluie

A trois heures messieurs je bouffe une blanquette

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Et là tout doucement sans rien dire à personne

La porte refermée Coupé le téléphone

Quand dehors le grésil arrache des ombelles

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Aux branches alourdies des sureaux empourprés

Je rigole tout seul et je bois pour pousser

Un flacon poussiéreux de château beychevelle

Orgel

Et moi je préfère le vin de bourgogne

mercredi 1 juillet 2009

Je ne sais rien que toute chose

Est morte avant d’avoir été

Et la souffrance de l’été

Au large des côtes moroses

La mer est morte au mois d’avril

Dans ses bijoux prostituée

L’attente immense de l’été

Aux yeux barrés de ses faux-cils

La mer est morte d’espérer

Et son cortège de corps nus

L’étincelance des peaux nues

Et les châteaux-forts ensablés

Front de mer ô front ravagé

De rides profondes ignobles

Ô courtisane des vieux globes

Ô mer immonde torturée

Cimetière affreux de mollusques

Aux coques vides écorchées

Oursins pourris poissons crevés

Odeur enivrante des muscs

Ô sainte horreur de l’eau salée

Orgel