Et moi je préfère le vin de bourgogne

Je ne sais rien que toute chose

Est morte avant d’avoir été

Et la souffrance de l’été

Au large des côtes moroses

La mer est morte au mois d’avril

Dans ses bijoux prostituée

L’attente immense de l’été

Aux yeux barrés de ses faux-cils

La mer est morte d’espérer

Et son cortège de corps nus

L’étincelance des peaux nues

Et les châteaux-forts ensablés

Front de mer ô front ravagé

De rides profondes ignobles

Ô courtisane des vieux globes

Ô mer immonde torturée

Cimetière affreux de mollusques

Aux coques vides écorchées

Oursins pourris poissons crevés

Odeur enivrante des muscs

Ô sainte horreur de l’eau salée

Orgel

2 commentaires pour “Et moi je préfère le vin de bourgogne”

  1. sardinaluileNo Gravatar dit :

    Je vous suis, cher comte. Votre poète ne connaissait sans doute pas les marées vertes, presque aussi répugnantes que les estivants aux poils graisseux. Vive la montagne, ses chèvres et leurs jolis bergers!

  2. eric felleyNo Gravatar dit :

    J’aime bien ce poème, notamment que la mer soit morte au mois d’avril.