Jean-Romanimalcule

Alors qu’hier encore, JFF se glorifiait sur les ondes de la radio-nationale-qui-cause-la-France d’offrir à son lectorat des billets d’invités de tous les bords politiques (ceusses de gauche ne se rendant même pas compte qu’ils servent d’alibi, les pauvres), l’invité du jour n’est autre que Jean-Romain, bien connu pour ses idées progressistes flamboyantes.

Que nous dit-il, du haut de sa BMW qu’il pilote parfois sans plaques, non mais quelle horreur, dans le déni le plus total des lois? Il nous dit qu’une des idées qui ont prévalu durant les années 1960, 1970 et 1980 est que vous pouviez faire n’importe quoi, que rien n’était mal pourvu que vous vous en sortiez. Jean-Romain est peut-être philosophe, mais il n’est en tout cas pas historien, ni fin psychologue. Traumatisé par le slogan « Interdit d’interdire » qu’il est incapable de conceptualiser et d’appréhender dans toute la complexité de son contexte, il nous dresse un tableau sombre de ces années permissives. Le fort durcissement de la répression : fumée, chiens, voitures, chauffards, imprescriptibilité, vient à temps d’après lui pour nous serrer la vis et briser net, enfin, le tout-est-permis.

Ben voyons. Je crois que les jeunes gens que l’on a arrachés à la quiétude de leur jeunesse pour les envoyer faire la guerre en Algérie apprécieront d’apprendre a posteriori toute la latitude et la permissivité dont ils jouissaient alors, mais sans le savoir. Rajoutons à cela les objecteurs de conscience et leurs mois de taule, les femmes condamnées pour avortement illégal, la censure gaulliste et j’en passe et des moins rigolotes.

Jean-Romain voit trois décennies de permissivité. Il n’a pas tout à fait tort, mais il place le mal du mauvais côté : la licence absolue est à chercher du côté de la finance, des entrepreneurs véreux, des hommes d’affaire sans scrupules. Oui, alors, pour ces gens-là vraiment, rien n’était mal pourvu qu’ils s’en sortissent.

Trente ans de débauche et de piétinement des enseignements chrétiens. On croit rêver. Ce n’est surtout pas à nos pères, qui essayèrent tant bien que mal de gérer le traumatisme de la guerre en poursuivant un idéal d’égalité et de bonheur terrestre, que l’on doit le pseudo-marasme actuel. Mais bien à ces fauves sans scrupules qui profitèrent de la reprise économique d’après-guerre pour construire, polluer, détruire et saccager les moindres rêves des gens de bien.

Le marasme, je ne le vois pas. Je ne vois qu’un retour à la normalité, au partage, à la micro-économie peut-être, à tous ces échanges humains que l’on observe dans les sociétés non farcies d’argent. Je vois une prise de conscience réelle des enjeux écologiques, je vois un homme meilleur, en vérité, je vous le dis.

Je n’ai pas peur du tout pour mes enfants, bien au contraire. Et je leur souhaite tout le mal que Jean-Romain stigmatise dans ses édifices branlants où il cherche désespérément, comme enfouie dans les sables, une morale qui n’a jamais existé que dans les mauvais livres.

Sortez de mon slogan, et jouissez sans entraves (celui-là n’était pas mal non plus, Jean-Romain)

Orgel, optimiste béat

5 commentaires pour “Jean-Romanimalcule”

  1. FernandNo Gravatar dit :

    Les portugais vivaient tellement mieux sous Salazar dans les années 70. C’était un bon chrétien porteur des fondements métaphysiques de la morale chers à Jean-Romain. En plus les trains étaient à l’heure à l’époque…

  2. FernandNo Gravatar dit :

    Sinon je conseille ce site où il est question d’évangéliser à coup de gaz :

    http://www.cma-fr.org/pages.php?id=6.1

  3. OrgelNo Gravatar dit :

    Salut Fernand. Site prodigieux, par ma foi ! Les trains arrivaient aussi à l’heure en Espagne, mais jusqu’en 1975, je crois. Après c’était le beuzier.

  4. sardinaluileNo Gravatar dit :

    Prodigieux, vraiment! et modulable ad libitum: la bible du zoophile, la bible du promoteur véreux, la bible du joueur du FC Sion, celle de la ménagère de moins de 50 ans… du prosélytisme ciblé, très prometteur.

  5. manfrino arianeNo Gravatar dit :

    C’est un vrai régal que de lire cela. Même si je me suis exilée en Roumanie, je reste très attachée au Valais et je tiens à soutenir tout ceux qui ne courbent pas l’échine devant la prose nauséabonde diffusée par le NF. Désolant!