Pause-café

« …assurer une présence des éducateurs de rues en soirée et le weekend. » Voilà ce que propose, entre autres mesures rigolotes, l’UDC par la voix de son président Oskar Freysinger. On imaginait bien, en apprenant la fusillade de dimanche à Martigny, que la droite – qui refuse la tenue d’un registre des armes – allait se déchaîner pour réclamer des mesures de durcissement aussi fantaisistes qu’inefficaces. Du genre, caméra de surveillance… Comme si c’était un feu de poubelle auquel on a eu droit ce dimanche. Oui, on s’en doutait, on la sentait venir.  Mais là moi, je me suis quand même laisser un peu surprendre. Il ne suffit plus à l’UDC  et à la droite en général, de réclamer à corps et à cris la réduction des budgets des services sociaux, ils veulent maintenant envoyer les travailleurs sociaux au front, à la tuerie, là où ça pète. Qu’on voie une fois pour toutes si c’est pas toutes des lopettes et s’ils aiment vraiment leur boulot. L’idée de se débarrasser des fonctionnaires pour enrayer le déficit de l’État n’est pas nouvelle en soi, c’est cette possibilité de le faire de façon définitive qui est proprement révolutionnaire. Bravo, chapeau!…

Mais, au delà de la plaisanterie facile, ce que cette nouvelle a surtout de révoltant, c’est qu’elle révèle le profond mépris et l’ignorance du travail social en général chez un élu du peuple, président de parti et membre de la fonction publique: ce à quoi le travailleur social est utile se trouve bien en amont. C’est pas le weekend, quand ça tire de toutes parts, qu’il faut  envoyer les éducateurs de rue à la mine. C’est toute la semaine, et en grand nombre, qu’il faut qu’ils rencontrent les gens, pour éviter les ghettos, l’isolement, le communautarisme et pour éviter surtout que des gens sortent armés le soir.

Cette proposition relève une fois encore de la tactique politique de l’UDC qui, faute d’avoir des idées ou de connaître les dossiers, manœuvre pour influer sur l’opinion publique. Tout en occupant encore et toujours le terrain en proposant n’importe quoi, elle place ses pions pour réclamer face à l’inefficacité de la mesure, la suppression définitive des éducateurs de rue.

S’il en reste…

Alcazard, gagneuse en terrasse

3 commentaires pour “Pause-café”

  1. TapagoilleNo Gravatar dit :

    Sur ce sujet, vous pouvez lire notre page d’histoire sur le Valais paisible de notre enfance, lorsque c’était un flic bourré qui descendait un joueur du FC Sion yougoslave.

  2. Anne Darbellay, conseillère générale ADG MartignyNo Gravatar dit :

    Yves Ecoeur, Chef de Groupe ADG à Martigny, a parlé de vautours et de charognards qui se jettent sur une tache de sang pour grapiller quelques voix lors de prochaines élections. Le moment est plus que mal choisi pour faire de la politique « politicienne ». Un homme est mort à Martigny et il s’agit de ne pas l’oublier en claironnant à qui veut l’entendre que la ville doit se reprendre, qu’il faut mettre des caméras de sécurité, blablabla… Martigny a mis en place, avant cet événement tragique, des mesures telles que: augmentation du nombre de policiers communaux, engagement d’un délégué à l’intégration, éducateurs de rue, initiatives diverses dans les écoles de la ville pour l’intégration des enfants et parents,… Je tiens ici à dire clairement que les autorités de la ville, les corps de police communaux et cantonaux ainsi que les juges ont fait leur travail avec les outils que le parlement national et le gouvernement fédéral leur ont donné. Merci donc à nos conseillers nationaux de s’atteler à la tâche avant de crier au loup…

  3. FernandNo Gravatar dit :

    A lire aussi :

    http://ragnar.bleublog.lematin.ch/archive/2010/05/25/chronique-du-temps-tranchee-elle-sera.html