Jeudi premier janvier 2009. Je suis exténué. J’ai passé deux heures en voiture à lutter contre la neige, et, surtout, contre les automobilistes vaudois qui semblent croire qu’en cas d’intempérie, il est interdit de passer la deuxième vitesse sur l’autoroute. Surtout qu’en plus, la soirée du 31 a été un bide. Je me suis retrouvé dans un club d’une ville du Mittelland pour fêter dignement la nouvelle année. Des centaines de personnes m’ont copié, dont des dizaines de Black; et pas un qui vendait des extas ou de la coke! Rendez-vous compte! Si même les personnes d’origine africaine ne dealent plus, comment va faire la jeunesse suisse pour s’amuser un peu lors des froides nuits d’hiver ?

Heureusement, pour mon retour en Valais, il  y  avait le Nouvelliste pour me réconforter. Surtout la page 19. On a donné la parole à une certaine Marie-Claire Zufferey, présidente des femmes UDC du Valais romand.  La Simone de Beauvoir de l’UDC Valais nous donne donc un cours ex cathedra de féminisme. Passons sur les passages de franche rigolade ou elle critique le « pissoirpoet » Freysinger, le charismatique Filliez, les « collabos immigrationistes » (sic) ou les méchants qui ne veulent pas arracher le voile des musulmanes, pour ce consacrer sur la substantifique moelle de l’article. Dame Zufferey commence donc par citer quelques camouflets infligés aux femmes politiques lors d’élections. Mais ne vous inquiétez pas pour le deuxième sexe. Rien de bien grave pour Marie-Claire, puisque « un espoir surgit » pour les femmes en politique. Roulement de tambours. Tadadam. Vous l’aurez bien sur compris, cet espoir pour les femmes c’est… Ueli Maurer. Rien que ça.  Et pourquoi donc Ueli der Knecht est-il le messie du féminisme valaisan ? Tout simplement parce que « Ueli a participé en 2006 à un débat organisé par les femmes de l’UDCVR » Eh ben! Fallait oser le faire. Quel acte admirable dans la lutte pour l’égalité des sexes! A faire pâlir de jalousie les sufragettes du début du XXième siècle. Bravo Ueli.

Surtout que le brave Ueli le comique (Moi aussi je peux faire du Pascal Décaillet), c’est quand même le type qui a déclaré qu « à l’instar des animaux, la femme doit rester au foyer et s’occuper des enfants » et qu' »il ne connaissait pas de femme, à l’heure actuelle, qui puisse être cheffe de l’armée. » Si, comme le disait Louis Aragon, la femme est l’avenir de l’homme, à l’UDCVR les femmes semblent déjà bel et bien avoir surclassé les hommes en matière de réflexions grotesques.

Fernand, ni pute, mi soumis

ps. Bon an à vous !

Cet article a été publié le jeudi 1 janvier 2009 à 19 h 29 min et est classé dans Brèves et nerveuses, News. Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0. Les commentaires et pings sont fermés.