Hans-Rudolf Merz et les leçons de la crise…

Le très sérieux et toujours excellent site ContreInfo publiait il y a  quelques jours une retranscription en français du témoignage d’un ancien économiste en chef du FMI devant le parlement américain en avril 2009.   Simon Johnson  était convié par le sénat pour expliquer aux parlementaires US les causes de la crise financière.  L’économiste,  qu’on ne soupçonnera pas de gauchisme, y a présenté une analyse où il dénonce l’insidieuse prise de contrôle de la finance sur les élites politiques américaines.  Il accuse notamment  les politiques d’être devenus les complices bienveillants de l’entreprise de dérégulation qui a permis des gains mirobolants, tout en accumulant les risques. Il remet surtout en cause  l’idée que ce qui est bon pour la finance est bon pour les USA, idée fort répandue aux Etats-Unis. Mais pas qu’aux USA…

En Suisse cette idée semble toujours d’actualité au vu des derniers évènements. Ce qui est bon pour l’UBS est bon pour la Suisse, semble-t-il. Enfin, c’est ce que croit notre ministre des finances Hans-Rudolf Merz. Ce dernier vient de proposer un « deal » au gouvernement américain : la signature d’un nouvel accord fiscal contre l’arrêt de la procédure judiciaire américaine contre l’UBS. La presse américaine à condamné fermement  et Barak Obama a botté en touche la proposition de Merz, bien évidemment.

Que la Confédération ait déboursé plusieurs milliards de francs afin de sauver l’UBS, personne, mis à part quelques dogmatiques UDC, ne le conteste, mais au nom de quoi les citoyens suisses devraient « éponger » les malversations des cadres d’un établissement bancaire privé ? De quel droit M le Conseiller fédéral Merz fait-il ce mélange des genres (privé-public) à l’éthique plutôt douteuse ? Est-ce que le fait que le nouveau PDG de l’UBS, M. Kaspar Villiger soit un ancien conseiller fédéral radical qui justifie cette tentative d’accord ?

Dans tous les cas, on connait le nouveau titre phare du capitalisme financier  pour l’été prochain: « Privatisation des bénéfices, socialisation des pertes » et ça n’a pas l’air de gêner beaucoup de monde…

Fernand, qui est pour la socialisation de ses dettes

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