Histoires de reines

Depuis des mois, les activités et faits sociaux dignes de couvertures médiatiques se faisant rares, le mariage du prince William avec la roturière Kate Middleton a été un heureux événement dans la grisaille printanière du journalisme d’investigation. Un prince qui se marie le  week-end de la mort du Grand Méchant (GM – Ben Laden de l’evil league of fame), c’est un scénario Disney presque parfait. Il n’y a plus qu’à attendre qu’un conseiller national PDC nous ressorte des histoires de loups qui mangent des enfants et c’est tout Charles Perrault qui y passe.

Même les philosophes ont été subjugués par la cérémonie de mariage, François-Xavier Putallaz nous vendant dans le Nouvelliste de mardi la grâce de la mariée : « Par opposition, les gestes saccadés, eux se suffisent à eux même . Ils se présentent comme des atomes isolés les uns des autres, émiettés, sans rapport aucun  avec celui qui vient après. Une juxstaposition de traits, comme dans une ligne brisée. »  Rien à voir avec l’onanisme. En français de chez nous, on  traduit cela par: « Je me suis maté le mariage à la TV. Kate Middleton, elle est sacrément bonne. Mate voir un peu son cul, bordel ! » Pour d’autres, Pippa Middleton, la sœur de la mariée, en proposait un plus adéquat, le meilleur de la famille glycine. (A l’époque quand c’était pas la dictature du politiquement correct  des khmers écolos, on parlait plus de « promotion canapé  » que de plantes vertes.)  On s’égare mais ça fait plaisir de parler quelquefois un peu de cul et de couilles sur ce blog.

On a les reines qu’on mérite. En Angleterre, Kate. En Valais, elles pèsent 600 kilos, voire plus, sont noires avec une bouche bien trop grande.  Mais ça n’empêche pas du tout les politiciens de tous bords d’aller leur flatter la croupe en mai. Parce que non seulement en pleine période électorale le FC Sion se qualifie pour la finale de la coupe et oblige nos candidats à se mêler à des types avinés qui perdent des week-end entier à gueuler sur des arbitres, mais en plus il doivent se taper, désormais d’appellation nationale contrôlée , la  fête de la race d’Hérens (très bon en viande séchée aussi). Tout est d’ailleurs fait pour  rendre l’évènement incontournable. Dans le Nouvelliste du jour par exemple, deux pages  étant consacrées aux pronostics de la finale  et  aux présentations des candidates à la sonnette suprême. Un petit air de cahier central de l’Illustré lors de concours de Miss suisse romande, mais en « Walliser style », la chemise d’armailli collée au corps et l’odeur de purin qui nous prend à la gorge en plus.

Dans un même temps, l’exercice imposé aux candidats démontre un certain courage. Je le sais; j’ai testé pour vous, cher lecteur, les combats de reine. Depuis, ma vie a changé. Je me suis pris d’empathie pour Jean-Yves Gabbud.  Et , je peux vous l’assurer, ça n’est pas tous les jours facile d’être Jean-Yves Gabbud.  Déjà, se lever un dimanche matin pour aller dans le trou-du-cul du monde ( Val d’Anniviers ), faut le vouloir et ça démontre un sens de l’abnégation et du devoir très aiguisé. Puis, se taper, des heures durant, des vaches qui se battent, ça entre dans le domaine de l’épique pour le spectateur. T’en as vu un, de combat, t’as vite compris  le principe. Les vaches, c’est tellement cons que ça  a pas compris- même les boxeurs l’ont compris- qu’une bonne taloche dans la gueule avec les membres supérieurs, c’est relativement plus efficace que le coup de boule. En plus, sans l’effet de surprise, c’est mission impossible. Et c’est pas tout, t’as ce qui a tout autour, dans les combats de reine. L’anthropologue Alfred Métraux s’étant même suicidé après une tentative d’étude sociologique sur le monde de la vache d’Hérens. Non mais t’as vu les spécimens qui entourent l’arène ? Ca permet d’être optimiste dans l’avenir de la race humaine ? T’as vu les noms qu’ils donnent à leurs bêtes ? Bandit, Tania, Tulipe, Fangio et j’en passe et des plus ridicules !

Non franchement, c’est à déconseiller. Effet de groupe, syndrome de Stockholm, mouton de Panurge, je ne vois pas d’autres explications.  Une capitulation devant le politiquement correct que devraient éviter certains comploteurs contre le Valais.

Fernand,  grosse mise sur Princesse (756 kilos )

6 commentaires pour “Histoires de reines”

  1. Jean-John RoduitNo Gravatar dit :

    Je mise tout sur Tania dans la troisième catégorie. Belle bête.

  2. FernandNo Gravatar dit :

    14 litres de lait Mossieur! Ca n’est pas rien !

  3. La fille en roseNo Gravatar dit :

    Oui, ces démonstrations d’ego bovins, c’est de très mauvais goût. On se demande d’ailleurs bien comment une vache nommée ‘Bulldozer’ peut prétendre au titre de reine des prés.

  4. La fille en roseNo Gravatar dit :

    Quant à moi, une fois dans l’année, j’aime bien. Ce n’est pas forcément la plus mastodonte, ni la plus hargneuse qui gagne. Et les combats sont loin de tous se ressembler, pour qui a l’œil aiguisé.

  5. Jean-John RoduitNo Gravatar dit :

    L’oeil s’émousse malheureusement aussi vite que se vident les bouteilles de johannis.

  6. La fille en roseNo Gravatar dit :

    N’allez tout de même pas en accuser ces pauvres bêtes !

    En même temps, j’ai le souvenir ému d’avoir vu dans ces circonstances mon géniteur faire une couplette dont je ne le croyais plus capable depuis belle lurette. Le johannis semble donc avoir d’autres effets plus surprenants encore )