Comme tout le monde s’en doutait, Christian Constantin, le Rockfeller valaisan à l’accent qui fleure bon le pain de seigle, ne construira pas de stade de football à Riddes. En compensation, le renard des surfaces commerciales pourra bâtir, ô surprise, une jolie zone dédiée au dieu Hermès, au lieu dit d’Ecône pour le plus grande joie des consuméristes de tous poils et, surtout, de son porte-monnaie. Au plus grand bonheur, également, des grenouilles de bénitiers du coin qui juraient l’harmonie architecturale impossible entre l’usine de production électrique de Nendaz  sise juste à côté,  ses pylônes haubanés, l’église au style « romane pour  ploucs enrichis »  et le temple du football valaisan. « Les agressions lumineuses, les nuisances sonores, les cris des supporters, auraient de toute évidence perturbé la vie de prière des séminaristes » parait-il…  Les marchands du temple, oui.  L’homo festivus, non.  Peut être même que se glissera dans la zone un Erotic-markt qui servira d’exutoire sexuel et libidinal à ces pauvres séminaristes qui doivent, pour l’instant, se contenter de  chastes reproductions d’images de sainte Thérese d’Avila en extase pour satisfaire leurs pulsions.

A Hérémence, la quiétude des habitants est  aussi menacée. Les cendres d’une célèbre prostituée berlinoise viennent d’y être déversées. Ce qui provoque l’ire de l’UDC locale qui, non seulement se voit narguée par les forces du politiquement correct, mais qui  craint également le développement d’un tourisme du macabre dans le village. Les prostituées, passe encore, mais en vie et en toute discrétion.

C’est vrai qu’à Hérémence, on a tout misé sur le tourisme puisque y subsiste  un méga-projet de bains thermaux avec ses immeubles typiques de l’arc alpin forts jalousés par les habitués de Thyon 2000.  En construisant les fameux thermes de Vals, le génial architecte Peter Zumthor s’était questionné sur la traduction en langage architectural  de toutes les acceptions et voluptés des montagnes et des pierres grisonnes.  A Hérémence, on s’en tape des conventions architecturales, tant qu’on peut y parquer pléthores d’étrangers et s’en foutre plein les fouilles… On attend d’ailleurs avec impatience  le retour de concessions hydrauliques et  la manne financière concomitante pour la finalisation du projet de statue géante du Christ qui pourrait veiller sur les bains thermaux. En même temps, Jésus marchait sur l’eau et pourrait faire un effort en parrainant le site.

Il y en a point comme nous… et heureusement…

Fernand, idole des stades

Cet article a été publié le lundi 10 janvier 2011 à 15 h 33 min et est classé dans le couteau entre les dents. Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0. Les commentaires et pings sont fermés.