L’hallali médiatique contre Esther Waeber-Kalbermatten a bel et bien débuté. On s’en doutait depuis la semaine passée, à partir du moment où le Nouvelliste s’était mis à publier sur son site web un sondage de haute tenue que n’aurait par renié Emile Coué : « Dans le prochain Conseil d’Etat, il pourrait bien y avoir deux nouveaux visages. Lequel de ces tickets est le plus vraisemblable selon vous ? »  Avec réponse à choix  mentionnant naturellement deux fois sur trois notre barde saviésan UDC à catogan. Sondage à l’utilité journalistique et politologique nulle (on ne se demande même plus quel est le journaliste à la base de ce genre de sondages) mais qui a le mérite de mettre la pression sur la conseillère d’Etat socialiste et de faire passer l’idée que Freysinger est  un candidat crédible (sic) pour le Conseil d’Etat et pour une meilleure collégialité en son sein (re-sic).

La collégialité, ça serait justement le problème d’Esther Waeber. Il aura fallu attendre quelques jours avant que le rédacteur en chef -adjoint, Jean-Yves Gabbud,  dans une chronique qui devrait d’ailleurs s’intituler « Michel Rothen m’a dit« , nous sorte cette histoire de rupture de collégialité de la part de notre ministre de la justice.  L’affaire du siècle.  JYG est passé à côté de l’affaire Ignace Rey, de l’affaire de l’autoroute A9, etc, mais là, on se dit qu’ il a enfin flairé un scandale qui va ébranler la République.  On attend impatiemment les révélations qui vont s’ensuivre et, c’est le regard illuminé et exalté qu’on ouvre le Nouvelliste du jour. « La ministre de la Justice au pilori » comme titre, c’est bien parti.  Au pilori… On se remémore Théoda de Corina Bille et ses échafauds au Pont-du-Rhône…Le stade de foot de Kaboul…   Les « derniers jours d’un condamné » d’Hugo… Les joueurs de foot de l’équipe de Corée du nord faisant repentance… Au pilori…comme celui de Georges Oltramare… On se dit que cette fois c’est la fin et que la (au moins) démission de la ministre de la justice est pour bientôt.

Désillusion totale en lisant l’article, écrit par Pascal Guex, où l’on comprend tant bien que mal qu’il s’agit d’une nouvelle loi, que les libéraux-radicaux trouvent que ça va pas assez vite, que les PDC du centre pensent le contraire, qu’Esther aurait été trop gentille avec Bernard Rappaz en suivant l’avis du TF. Bla, bla, bla. On y apprend en outre que la ministre serait « coupable […] d’avoir mis la Commission de justice et le Parlement sous une pression malsaine.  » Les pauvres chéris…    On comprend aussi  que l’UDC  n’est pas contente mais blâme plutôt  le prédécesseur de Waeber-Kalbermatten.  Prédécesseur qui n’était autre que Jean-René Fournier, actuel conseiller aux Etats PDC ,qui n’a absolument rien branlé  d’autre durant ses mandats au Conseil d’Etat que d’abattre et d’empailler un loup, et cela, peut être même de manière illégale.   Mais visiblement en Valais, et contrairement à l’adage virgilien, la fortune sourit à ceux qui ne font rien puisque ce même Nouvelliste appelait encore il y a peu Jean-René Fournier « l’homme fort du gouvernement » ou « le Gouverneur » malgré un bilan plus que mitigé .   Deux poids, deux mesures, vous avez dit ?

Fernand, en arrêt-tabac et donc de mauvaise humeur

Cet article a été publié le mercredi 8 septembre 2010 à 14 h 24 min et est classé dans le couteau entre les dents. Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0. Les commentaires et pings sont fermés.