Le grand recyclage


Ah, il est loin le temps béni où le peuple fervent et fier savait se dresser derrière une bannière pour épouser la juste cause d’un homme. Il est loin le temps où le vibrant appel  d’un juste en colère voyait se mobiliser une foule solidaire prête à en découdre. C’en est bien fini du temps des luttes salvatrices contre le péril extérieur du dehors. Aujourd’hui, l’homme moderne, confit dans son confort trompeur, rêve et consomme mais ne combat plus. Pourtant, il reste encore et toujours des combats à mener, des injustices à dénoncer, des craquées de veuves et des pétées d’orphelins à défendre.  Notre peuple de vaillants montagnards au regard bleu et aux bras musculeux, bien qu’il subisse encore et toujours le joug des bourreaux étrangers et dominateurs, ne sait plus voir le licou qui entrave ses actions.

L’heure n’est plus à la rigolade, Valaisans mes frères: malgré sa pression constante sur le personnel roulant de la grande régie, les wagons CFF  entre Lausanne et Sion sont toujours déplorables, leur état d’insalubrité est alarmant et il y est toujours impossible d’écouter Carlos sur son I-pod. Rien, rien n’a été entrepris pour sauver le confort des voyageurs valaisans.

Mais aujourd’hui, un an, deux mois et six jours après, François-Xavier Putallaz renouvelle son historique harangue du 4 mars 2009. Pour ceux qui avaient lamentablement loupé le premier jet du juste courroux du professeur découvrent en ce jour le parfait recyclage de l’article précédent. Les autres, nombreux, redécouvriront avec plaisir les passages qui firent de ce texte de révolte magnifique un standard du genre. Redécouvrez avec bonheur le magnifique passage sur le bruit assourdissant (en notant au passage que l’auteur a changé de marque de lecteur mp3). Riez en relisant le truculent épisode du contrôleur à fort accent germanique. Vibrez de terreur à l’évocation toujours effrayante des toilettes ouvertes sur la voie. Consternez-vous enfin  avec l’auteur sur l’inégalité de traitement entre les nantis de Suisse allemande et les pauvre habitants du Vieux-Pays.

Mais une réédition ne serait pas une réédition sans la kyrielle de bonus qui l’accompagne. Pour pimenter un rien ce nouveau cri du cœur d’homme blessé, Monsieur Putallaz lâche à ses lecteurs une exclusivité: puisque toute discussion semble impossible et que les contrôleurs refusent de répercuter plus haut ses griefs plus que fondés, le professeur ira là où vont tous les déçus de cette pseudo-démocratie, il prendra une fois pour toute la tangente, se roulera dans la fange  et  sombrera dans le terrorisme. La prochaine fois, il prendra un billet de seconde et voyagera en première! Ils vont voir! Voilà ce qui arrive quand on pousse les gens à bout! Voilà! St-Maurice et Gaza, même combat! Comment? Des contrôleurs innocents risquent d’être victimes des foudres divines de Monsieur Putallaz? Ah mais il fallait y penser avant! Ils ont voulu la guerre ils l’auront!

Non, Monsieur Putallaz a tout à fait raison de s’en prendre au personnel. C’est en sapant le moral de la base qu’on gagne les guerres. Moi même cela fait des années que j’insulte copieusement les caissières de la Migros pour que cesse, à chaque printemps, le scandale des asperges du Pérou. Et bien j’ai gagné: cette année on trouve enfin des asperges valaisannes sur l’étal!

Bon j’ai été un peu aidé par un volcan islandais….

Alcazard, Doudou di’don


3 commentaires pour “Le grand recyclage”

  1. FernandNo Gravatar dit :

    C’est le début de l’anarchie. Ça commence comme cela. Des incivilités dans les wagons. Des faits mineurs. Des remarques désobligeantes. Et ça finit par du grand banditisme. Qui vole un oeuf, vole un boeuf. C’est de la sagesse populaire et il faut savoir condamner toute cette pensée gauchisante qui cherche à tout expliquer par des« excuses sociologiques » telles que l’insalubrité des trains. Et ça n’est pas tomber dans le jeu de l’UDC que de dire cela, c’est de la sociologie !

    Il faut savoir être ferme devant ces appels à outrepasser la loi. On reconnait bien là l’héritage malsain de mai 68. Les conventions sociales sont foulées au pied. Il faut ré-inculquer le sens des valeurs à ces gens-là.

  2. CretchNo Gravatar dit :

    Les bancs d’église ça devrait lui plaire pourtant. Puis tant mieux s’il y a du bruit, car écouter de la musique sur un mp3 autant pourrave que l’iPod sans doute avec le casque livré avec, c’est un crime méritant de passer devant le TPI

    Il s’emmerde tellement à Philanthropos ou quoi?

  3. sardinaluileNo Gravatar dit :

    Je pense que l’outré monsieur se broute sur l’effet d’une telle cause. Les wagons pourraves ne sont pas destinés à insulter le Valaisan – habitué à bien pire je le jure sur la matze – mais à décourager les intrusions intempestives d’étrangers – même courageux et surtout s’ils savent penser avec autre chose qu’un crucifix.