Il est à noter, une fois de plus, que le Valais sait s’exporter.   Après l’exportation de goitreux,  d’abricotine Morand, de vin rouge, de vin blanc, de williamine, d’eau-de-vie de pommes, d’eau-de-vie de plantes,  d’abricots et de viande séchée,  c’est notre concept bien rodé de « népotisme »  qui fait fureur à l’étranger.

Jean Sarkozy, 23 ans,  encore en deuxième année de droit à la Sorbonne, et cela depuis 4 ans,  vient d’être nommé à la tête de l’EPAD qui gère l’aménagement du quartier des affaires de la Défense à Paris.  Position jugée suspecte tant il est vrai que la connivence entre milieu immobilier parisien et caisses noires de partis fut des plus ténue par le passé. Il fut même un temps où la pose d’une brique était facturée à des milliers d’Euros pendant que des morts votaient à la mairie de Paris.   En Valais, pas question de morts, au contraire. Comme le révèle la plaisanterie, nous possédons les fonctionnaires les plus rapides du monde :  le boulot  au service des contributions  se termine à 17h00 et à 16h30, le fonctionnaire est déjà sur son parchet de vigne à Ormône, sulfateuse au dos afin d’atomiser la pernicieuse oïdium, tant honnie des vignerons du cru.

Pas grave… dans les services de l’Etat et autres organisations para-étatiques, tout le monde se connaît. C’est le néopatrimonialisme à la valaisanne.  Tous cousins, membres des mêmes fanfares, du même parti, possesseurs d’un abonnement en tribune au stade de Tourbillon, de parts d’alpage à Nendaz. Ils se délocalisent une fois l’an à Martigny pendant la foire du Valais, sinon, ils squattent la terrasse de la brasserie du Grand-Pont, afin de parler de l’organisation de la future fête de famille et des relations de travail. Des  histoires de famille, donc.  Et quelquefois même en anglais, môssieur,  en  plaçant par ci par là  des mots compliqués comme « civil servant, consignment note, organisational performance, head office, breadth of impact, leadership in social work, inequality and multidisciplinary collaboration » pour faire croire aux béotiens qui passeraient par là qu’à l’Etat du Valais, on  a intégré le concept de New public management (NPM) et que c’est du sérieux.  Quiconque a une automobile et s’est déjà rendu au service-auto à Sion sait que c’est une vaste fumisterie.  Faire la queue trois heures durant dans la file « Automobile et permis de circulation » alors qu’il n’y a personne au guichet « Remorques de plus de 2 tonnes » et que la préposée aux dites remorques pousse des glapissements de joie parce qu’elle a battu son record au Solitaire,  ça peut être dangereux pour les citoyens les plus nerveux, comme c’est mon cas.

Enfin, il y a des inconvénients. Au niveau marché matrimonial, ça comporte des risques.  Parce que Fournier (*nom fictif) qui après le boulot va boire des verres avec sa secrétaire Fournier (*nom fictif) et la stagiaire Fournier (*nom fictif) ,  si ça reste correc’ , passe encore. Mais, à l’heure actuelle avec toute la promiscuité des lieux de travail, ces frottis-frottas incessants, ces jeunes filles en fleur, ces robes tourbillonnantes, ces  bretelles légères qui tombent de dessus l’épaule et la chute de l’esprit chrétien, ça finit vite par des histoires de grossesses, de mélanges d’allèles identiques et de tares héréditaires.  La consanguinité, quoi. Et le risque que fiston ne puisse pas reprendre la relève dans les services de l’Etat.

Fernand, jamais coopté

Cet article a été publié le lundi 12 octobre 2009 à 17 h 15 min et est classé dans Humour de gauche, News. Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0. Les commentaires et pings sont fermés.