Chronique médicale du Valais: la grippe est là, la peste arrive

Samedi matin, comme d’habitude, je bois mon petit café en lisant le journal. Et là, tout à coup, ça sent la merde. Je regarde sous mes semelles: rien. Bon, je continue ma lecture et arrivé à la dernière page du Nouvelliste, l’odeur devient plus forte. Et je me dis, c’est peut-être l’odeur du cigare qui pue. Remarquez ça sent pas toujours mauvais le cigare, mais celui du mec à contre-jour assis sur son siège de cinéma, lui, il fouette plus que d’habitude. Je décide donc de mener une enquête plus approfondie.


Finalement, je trouve enfin l’origine de l’odeur au beau milieu de ma lecture. En effet, le rédacteur en chef y prône la peine de mort pour les tueurs d’enfants. Remarquez, j’aurais dû me méfier, y a pas longtemps, dans la même rubrique, c’était pour les pédophiles. Maintenant c’est les tueurs d’enfants (quoique dans son esprit, il ne doit pas avoir de différence). Demain, je suppose, ce seront ceux qui font pleurer les p’tits gn’enfants, et peut-être un jour, ceux qui ne sont pas d’accord de condamner à mort ceux qui font du mal aux p’tits gn’enfants. En fait, tout se justifie quant on s’attaque à eux: peine de mort, torture,…
Mais ne soyons pas de mauvaise foi, l’argumentaire se veut nuancé. La peine de mort, c’est pas pour les hommes qui assassinent leurs congénères, on n’est pas des sauvages, d’ailleurs on a cotisé à Amnesty quand on était jeune (ça c’était dans sa brève sur les pédophiles). Non, c’est seulement pour ces cinglés qui osent s’attaquer à des êtres innocents. Du genre de ce Belge qui a tué des nourrissons. Donc, des gens qui ne méritent pas d’être considérés comme des êtres humains, et qu’on peut et doit éliminer comme des parasites. (Je n’exagère pas, constatez vous-même: «Comment peut-on reconnaître le statut d’humain à quelqu’un qui, avec couteaux et hache, s’en prend à des nourrissons?» «Une telle affaire repose clairement, selon moi, la question de la peine de mort pour les assassins d’enfants.»).
Du coup, que dire. Déjà que les fous et les pédophiles sont bien des humains comme M. Fournier ou moi, tout comme Hitler était un être humain. D’ailleurs lui aussi se posait des questions sur le degré d’humanité de certains hommes.
De plus, si une société a le devoir de protéger les membres qui en font partie, elle montre son degré de civilisation dans la manière de le faire. Et aujourd’hui, notre État de droit a mis des moyens en place pour nous protéger. Ils ne sont pas infaillibles, mais rien n’est infaillible, et prôner la peine de mort nous montre surtout la dégénérescence de certaines sociétés. Dès lors, quant un journaliste si prompt à vanter les Lumières de notre civilisation occidentale défend la peine de mort, il se rapproche plutôt des intégristes islamistes, des communistes chinois ou des cowboys texans.

Balancez ce journal rempli de caca brun hors de ma chambre!

Croquignol, crypto-badinterien

5 commentaires pour “Chronique médicale du Valais: la grippe est là, la peste arrive”

  1. OrgelNo Gravatar dit :

    ça c’est envoyé! Bravo Croquignol et vive Badinter!

  2. FernandNo Gravatar dit :

    Je viens de prendre connaissance des réactions sur le blog de JFF :

    http://monpetitcinema.blog.lenouvelliste.ch/2009/01/29/drame-le-joker-et-la-peine-de-mort/#comments

    Notamment celle d’Uli Windisch. J’espère pour ce personnage qu’il s’agit d’une usurpation de pseudonymes. Dans le cas contraire ça serait affligeant que quelqu’un qui se dit sociologue ait ce genre d’arguments. Durkheim et Aaron doivent s’en retourner dans leur leurs tombes… En Suisse allemande on a inventé le terme « Pissoirsociologie » pour ce genre de réflexion…
    Après on s’étonne de la faiblesse des « sciences humaines » dans nos universités alors que ce genre de personnes y sont habilités à enseigner….

  3. OrgelNo Gravatar dit :

    Le commentaire de Pellegrini est particulièrement savoureux. « Je suis contre la peine de mort mais ça dépend des fois, en fait », dit-il, le sage. Il s’interroge sur la nature humaine du meurtrier d’Ylenia pour préciser un peu plus loin que cet « homme » s’est suicidé : ô le beau raisonnement. S’il s’est suicidé, c’est justement parce qu’il est un humain, eh, patate. Il est étonnant de constater que les mêmes qui ergotent sur la condition humaine du fœtus de 2 jours sont capables de nier cette même condition au fou ou au malade. Moi pas tout comprendre.

  4. BrigitteNo Gravatar dit :

    Ce qui me surprend, c’est que vous soyez surpris. JFF et ses chiens de garde – Tiens, Gabbud n’a rien dit ?, Jeanroro et brother non plus ? – sont logiques. Ils poursuivent dans la ligne éditoriale mise sur pied depuis un an et demi. Gens très à droite (bel euphémisme) de tous les pays, unissez-vous sous la bannière du NF.

  5. Pistache et cacahouèteNo Gravatar dit :

    Monsieur,
    vous dites: « si une société a le devoir de protéger les membres qui en font partie, elle montre son degré de civilisation dans la manière de le faire. » Ah oui, vraiment? Pouvez-vous de démontrer?
    l’Egypte, l’Iran, la Chine, le Japon ou les Etats-Unis n’auraient donc pas atteint le degré de civilisation de la Suisse, des valaisans, de vous-même???
    Permettez-moi d’en douter…