Des jours tranquilles au PDCVR

Le PDC VR désignera donc son nouveau président en septembre 2009. Aucun candidat n’étant sorti du bois jusqu’à présent, le parti a publié un communiqué xyloglossique que n’aurait pas renié le florentin Niccolo Macchiavelli : « Etre à la tête du plus grand parti du Valais n’est pas un poste anodin et il est réaliste de prendre le temps de la recherche d’une personnalité convaincue, rassembleuse, créative et disponible. »

C’est vrai que ce manque total d’ambition pour un poste si prestigieux et attrayant est étonnant. Car conformément à l’article 5 des statuts du parti, le président « représente » le parti sur le plan politique. Que demander de mieux ? C’est toujours gratifiant de représenter le parti en assistant gratuitement au festival des fanfares DC à Liddes ou à Chermignon. On a quand même les meilleures fanfares  du continent et des milliers de gens à travers le monde nous envient les stands-saucisse de ces fêtes si raffinées.
Il y a certes quelques inconvénients dans ce rôle de représentation comme celui d’être désigné comme bouc émissaire. Surtout que dans quatre ans le président devra vraisemblablement assumer personnellement la fin de la majorité démocrate-chrétienne en Valais après des temps immémoriaux de règne sans partage. Mais qu’est cela face à la chance de pouvoir assister au premier rang à un concert de l’Echo des Glaciers de Vex et de pouvoir faire montre de son art de discourir en usant de métaphores intelligentes entre monde musical et monde politique (« le PDCVR doit composer sa partition et jouer ses propres notes. ») ?

Mais le président a d’autres attributions que l’on retrouve dans les articles 21, 26 et 32 des statuts du parti : il a l’honneur de présider le congrès du parti, le conseil de parti ainsi que le comité exécutif.
Les mauvaises langues s’appuieront sur les études réalisées en sociologie des organisations par l’honorable Michel Crozier (et familles alliées) pour affirmer que la hiérarchie effective d’une organisation politique ne correspond pas souvent au pouvoir réel au sein du parti. Je leur répondrai qu’au sein du PDCVR l’ambiance est justement au beau fixe et que le président pourra compter sur des troupes obéissantes et rassemblées en ordre derrière la hiérarchie. Aucun crédit à donner à ceux qui pensent qu’il y a une lutte de clans entre rivaux aux sobriquets à connotation sicilienne comme « le Citizen Kane de Veysonnaz », « le Long des 4400 », « l’ours de Bagnes » ou « Pinot Noir de Salquenen ». Par ailleurs, les négociations futures en vue de répartir les postes électifs (ou non) avec les autres branches de la famille démocrate-chrétienne valaisanne s’annoncent sous les meilleurs hospices. Il semblerait que les jaunes du Haut-Valais soient très heureux de jouer les porteurs d’eau. Ça n’est là d’ailleurs que respect des paroles de Jésus Christ rapportées par Matthieu dans le nouveau testament ( 23,11) : « Mais le plus grand de vous sera votre serviteur. »  ( Tiré de la traduction française de la bible par Darby (sic!) 1850 -1890).

Ils furent des dizaines de milliers à postuler à l’offre de gardien sur l’ile paradisiaque d’Hamilton,  job considéré comme le « plus beau job du monde » et personne pour celui de président du PDCVR. Quelle bande d’ingrats !

Fernand, pas candidat cette fois

6 commentaires pour “Des jours tranquilles au PDCVR”

  1. FaustrollNo Gravatar dit :

    Et pour le Conseil Fédéral, vous songez à postuler?

  2. CroquignolNo Gravatar dit :

    C’est pas bien d’insister sur l’âge canonique des démocrates chrétiens. Ils ne sont pas tous à l’hospice.

  3. BrigitteNo Gravatar dit :

    Rien à voir avec ce qui précède. Juste pour le plaisir: de qui est cette belle phrase?

    « D’autre part, il faut en Suisse des cantons bilingues, biculturels, et montrer que différentes langues, cultures, religions, mentalités, etc. peuvent continuer à vivre ensemble et que la logique de la purification, par exemple ethnique, n’est pas inévitable. »

    C’est Ueli le grand dans le NF du jour. Magnifique, n’est-il pas. Tant au niveau de la forme que du contenu. Merci à Jean-François Fournier de nous avoir fait connaître ce grand écrivain. Le Valais aurait pu manquer le sociologue Windisch. Il ne s’en serait pas remis.

  4. KevinNo Gravatar dit :

    Vu la difficulté de ce poste de président qui n’amène strictement que des emmerdes, je prends les paris qu’il reviendra pour la première fois de l’Histoire à une femme!!!!!!

  5. FernandNo Gravatar dit :

    @Faustroll. Après ma déconvenue pour le poste à la direction du CA de la BCV, je vais viser plus bas : le conseil municipal de Savièse.

    @Brigitte. Ueli c’est l’Emile Coué de la sociologie…

    @Kevin. Que ça ne m’étonnerait pas…

  6. FaustrollNo Gravatar dit :

    @Fernand: Alors c’est ce que je pensais, vous êtes bien candidat au CF. Ceux qui se défendent de l’être sont ceux qui en rêvent le plus…
    Votre échec à la BCV ne menace en rien votre candidature: on peut très bien s’être pris un four dans son canton et ne pas abdiquer ses ambitions fédérales…