Philippe*

Le « Peuple Valaisan » me refusant cette semaine mon magnifique article sous le fallacieux prétexte d’un manque de place impromptu, je vous le livre en primeur et en exclusivité.

Depuis le début de la répression sanglante des tirs de roquettes des combattants du Hamas par Tsahal et le gouvernement israélien, on voit fleurir au petit bonheur des journalistes inspirés et certainement en mal de publicité qui nous servent à longueur d’édito des arguments aussi fallacieux les uns que les autres pour justifier, disent-ils, le droit qu’a Israël d’écraser une population civile pour se défendre. C’est sans nul doute une preuve que Tel-Aviv a su tirer les leçons de la débâcle militaire, politique et médiatique de son invasion du Liban en 2006. Depuis des mois, en effet, les diplomates israéliens préparent l’opinion internationale à l’intervention dans la bande de Gaza, présentent Israël comme victime et minimisent les pertes civiles à venir en rejetant la faute sur le Hamas qui se sert de la population gazaouite  comme bouclier humain.

Bien au chaud dans son bureau, le purgatif Philippe Barraud nous pond un texte ignoble que le NF a le mauvais goût de reproduire le samedi 10 janvier. Reprenant allègrement le système maintes fois éprouvé par son confrère Décaillet, il nous ressert un article de son blog à peine modifié, mêmes arguments, mêmes demies vérités et  même mépris sidérant pour la population palestinienne et ses défenseurs.  Pour lui, le brillant analyste politico-financier, seul le Hamas est responsable de l’impasse dans laquelle se trouve aujourd’hui la situation. Ce grand benêt oublie, sans doute à dessein, que c’est Israël qui a favorisé en son temps l’implantation du Hamas en territoire occupé (il était alors considéré comme une alternative à la trop laïque OLP),  que c’est Israël qui, en dépit de ses engagements,  maintient un blocus inhumain sur Gaza et que pendant la période de cessez-le-feu respectée par le Hamas, les raids israéliens ont fait, en trois ans, 1300 victimes. Et la disproportion des forces en présence ne le choque même pas, pas plus que les horaires choisis pour bombarder les dépôts de munitions situés près des écoles (11h30 !). Il se permet même, l’odieux, de reléguer les photos d’enfants palestiniens morts à une simple guerre de marketing entre belligérants. C’est à vomir. La photo du père portant son fils décapité qui a tant choquée les lecteurs du Matin Dimanche, incapables d’avaler leurs tartines de beurre-Cenovis au petit matin, ce n’est pas une image de propagande, mon nœusophile Philippe. C’est l’image exacte de la guerre, de la misère, de la peur, du désespoir et de la haine qu’elle engendre. Et toi tu te permets, par bêtise, par paresse, par cynisme ou poussé par tes sales petits intérêts égocentriques, de cautionner ce massacre.

Tais-toi!

Boris

*L’invité du 10 janvier 2009

Un commentaire pour “Philippe*”

  1. IsidoreNo Gravatar dit :

    Très juste. D’ailleurs, quand je lis qu’il écrit que « Le Hamas, il faut le rappeler inlassablement, est le premier responsable de la guerre qui ravage Gaza aujourd’hui », je suis à deux doigts de m’étouffer.

    Le premier responsable de la guerre qui ravage Gaza, c’est l’isolement imposé aux Gazaouites par Israël, les sequestrations de ressources dont ils sont victimes, le chômage que cela engendre et tout le toutim…

    Monsieur Barraud, vôtre opinion est à vomir !