Comme à Delphes en -234

Des activistes d’extrême-gauche opposés au World Economic forum (WEF pour les intimes) ont fait exploser des engins pyrotechniques dans un hôtel de Davos.   « La lumière luit dans les ténèbres, mais les ténèbres ne l’ont point reçue. »  Des égarés qui n’ont pas compris que le WEF c’est les Soviets plus des bons de souscription.  Que derrière le trader en costard et économiste du Mont-Pélerin se cachait un coeur qui frétille et un cerveau  qui produit.  Que  Novartis, Cargill et Coca-Cola  ne veulent que ton bonheur.

Il faut savoir s’indigner (merci papy Hessel) devant les poncifs des militants de la gauche radicale. Non, le WEF, ça n’est pas le botellón du riche. Non le WEF ça n’est pas le marché matrimonial privilégié des attachées de presse de groupes multinationaux. Non, le WEF ça n’est pas la réunion hivernale de fans de polo. Non le WEF, c’est tout autre chose. C’est tout un esprit de labeur pour appréhender le monde de manière rationnelle et scientifique comme sait l’être le libéralisme postcapitalistique.  Le WEF, c’est surtout les plus grands économistes et penseurs de notre siècle qui questionnent nos sociétés et guident nos pas.  Le WEF jouit  donc d’un travail préparatoire minutieux et, cette année,  l’organisation de Klaus Schwab a livré aux bons peuples du monde entier un très sérieux « Rapport sur la compétitivité mondiale 2010-2011 » en guise de mise en bouche avant ladite réunion.

Que nous dit ce rapport  qui compare de manière affutée et catégorisée  la compétitivité à travers le monde ? Et bien il nous affirme que la Suisse est le pays économiquement le plus compétitif du monde. Mais attention, il ne s’agit pas de s’endormir sur ses lauriers puisque des pays émergents sont en embuscade.  Des pays comme la Tunisie, particulièrement bien classée en 2010 et 2011 et dont le rapport annonce qu’elle «  a été classée 5ème [sur 139] dans le domaine  de la gestion des dépenses publiques, 15ème en ce qui concerne la confiance dans les politiciens, et 20ème dans la transparence des décisions prises par le gouvernement.  » Le rapport du WEF a également souligné que «la Tunisie possède de bonnes performances en ce qui concerne l’efficacité des institutions publiques, le climat de sécurité et de stabilité qui règnent dans le pays (classé 14ème)« . Bref, un pays dynamique où il fait bon vivre.

On ne comprend donc vraiment pas pourquoi ces cons là se sont révoltés et ont renversé leur régime alors qu’ils vivaient dans un pays paradisiaque. On ne saurait expliquer autrement cela que par une gratuite et nauséabonde envie du peuple tunisien d’embêter les économistes du WEF.  Par précaution et sagesse, on va quand même attendre l’analyse de F.-X. Putallaz sur le sujet. Analyse qui pourrait bien nous démontrer, chiffres à l’appui, qu’il s’agit des effets négatifs de pratiques (en recrudescence) de l’aide au suicide dans ce pays du Maghreb.

Fernand, l’homme révolté


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