Scandales politico-financiers, perte de confiance du citoyen envers la classe politique : il existe encore certaines personnes qui croient qu’il est temps de réconcilier politique et éthique.   Des gens qui pensent, par exemple, qu’un Pierre Mendès France pourrait servir de référence en matière de  responsabilité dans la sphère politique.  Et  puis, il y a ceux qui ont toujours préféré le Florentin, l’art du couteau dans le dos, chemisette au vent, Macchiavelli en bibliothèque : « les grands hommes appellent honte le fait de perdre et non celui de tromper pour gagner. » Ad augusta per angusta.  La fin justifie les moyens. ( Ce à quoi Camus avait malicieusement rétorqué : « Mais qu’est-ce qui justifiera la fin ? »)

Parmi les thuriféraires du Prince, Jean-Romain Putallaz  qui, dans son billet d‘invité du jour du Nouvelliste, nous explique,  calmement, que le monde se divise en catégories. Non pas ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent mais :

1) les imbéciles

2) les plus ou moins imbéciles ou plus ou moins intelligents

3) les intelligents

C’est un résumé de ma part mais comme je m’adresse ici aussi à nos lecteurs de la catégorie 1, je simplifie. Jean-Romain qui, lui,  appartient évidemment à la catégorie 3 nous apprend donc que les politiciens de centre droit (qui appartiennent évidemment tous à la catégorie 3) doivent imiter leurs adversaires agrariens et servir aux gens de la catégorie 1 des discours simplistes car ceux-ci sont des imbéciles. Ça reste cohérent.

Jean-Romain qui sait  pertinemment que  (ou qui flatte – c’est ma théorie du complot) le lecteur-type du Nouvelliste appartient à la catégorie 2, ceux des mi-imbéciles ou mi-intelligents, se permet donc de glisser quelques références dans son texte. Comme il appartient à la catégorie 3 et qu’il sait, que citer Marshall McLuhan est plutôt un acte propre aux discussions avec des alter-égos de la catégorie 3, il se restreint à citer Schopenhauer dont tous les membres de la catégories 2 connaissent le nom et l’existence. Schopenhaueur, de la catégorie 3, qui , dans son opuscule, l’art d’avoir toujours raison,  nous explique que les personnes de la catégorie 3 ont le droit de mentir, d’insulter, de tirer de fausses conclusions  ou d’être malpolis et cela, particulièrement avec les gens des catégories 1 et 2 qui n’ont évidemment pas lu Schopenhauer.  Et Jean-Romain nous explique que les gens de la catégorie 1, mais aussi (ça c’est une interprétation personnelle) ceux de la catégorie 2 vont non seulement gober à tout cela mais en plus, vont probablement  « rechercher des compromis, des alliances, (…) mettre de l’eau dans leur vin de campagne » alors que les autres en face mentent éhontément selon les principes de Schopenhauer, de la catégorie 3, celle des intelligents.  C’est pas très sympa, mais c’est comme ça !

Si vous n’avez rien compris, c’est que vous appartenez probablement à la catégorie 1 , c’est la faute à l’école socio-constructiviste et nous vous suggérons  d’écrire à Jean-Romain Putallaz qui vous fera aimablement  parvenir  un dessin illustrant sa pensée.

Fernand, probablement catégorie 2

PS. Petit essai technique. Veuillez répondre à ce sondage afin que nous puissions nous faire une idée sur la rhétorique à adopter face à nos lecteurs :

Cet article a été publié le vendredi 10 décembre 2010 à 13 h 17 min et est classé dans le couteau entre les dents. Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0. Les commentaires et pings sont fermés.