Au Nouvelliste, on semble réinventer la formule de Tancredi Falconeri, le héros littéraire de Tomasi di Lampedusa : « Il faut que tout change pour que tout reste comme avant« .  Le Nouvelliste vient donc de changer de propriétaire en passant en main d’un groupe conservateur français, Hersant.  Dans un communiqué  de presse, celui-ci affirme  vouloir « assurer la pérennité du quotidien et la continuité de la ligne éditoriale« . Pour contribuer à la continuité de la ligne éditoriale, sera donc mis en place « un comité éditorial présidé par M. Jean-Marie Fournier ». En cherchant rapidement sur internet une définition de « Comité éditorial » on tombe sur la suivante:  « le comité éditorial vérifie dans la mesure du possible la qualité des articles proposés par les contributeurs ». C’est donc plus ou moins la définition qui fut celle de commissaire politique en Union soviétique qui nous est donnée là.  Mais en Hoch-französich (ou Schriftfranzösich), on appelle cela « membre du comité éditorial ». En valaisan, on appellerait cela « un rabatteur du troupeau ». Ce qui plaira forcément plus à JMF.

Mais ne nous abaissons pas à appeler cet organe « Commissariat politique à la mode soviétique » sans en connaitre le fonctionnement  et en sachant, selon des rumeurs de fond de bistrot, qu’un rédacteur invité du Nouvelliste spécialisé dans la lutte anti-bolchévique ferait peut être partie dudit comité. On oserait quand même pas et on va patienter en attendant les rebondissements et évolutions des semaines à venir. Mais on est quand même particulièrement optimiste pour l’avenir du journalisme en Valais et en Suisse romande quand on vient d’apprendre  que Christophe Passer (ex-rédacteur en chef libertin de l’Illustré et grand reporter sur Second Life)  va rejoindre l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel où il y côtoiera Peter Rothenbuehler (rédacteur en chef animalier au Matin: chiens et chats écrasés, cochonnes et chattes diverses) au sein des ateliers rédactionnels de la formation journalistique. On s’en réjouit déjà.

Fernand, journaliste de chambre à coucher

Cet article a été publié le mercredi 30 juin 2010 à 10 h 36 min et est classé dans Nos confrères. Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0. Les commentaires et pings sont fermés.