De l’art du sondage utile et son utilisation…

Bientôt chez Longchamp de Gfs

Encore un magnifique éditorial dans le Nouvelliste du jour. Passons sur les affirmations  péremptoires du début : « Pour une fois, un débat sur une question sociale peut se baser sur des faits et non seulement sur une idée philosophique. » Éternelle ritournelle tactique qui tente de faire croire qu’il y aurait une gestion politique vidée de toute idéologie et purement technique. Je pensais au moins que les journalistes avaient remarqués que tout fait social est interprétable. Enfin bon, je ne suis pas journaliste et je pense qu’il doit s’agir d’une méthodologie inspirée de la  fameuse « sociologie sans idéologie » venue tout droit de la faculté des sciences économiques de l’université de Genève…

Passons sur les expressions utilisées par notre second rédacteur en chef-adjoint favori. Des expressions terribles comme  « envoyer au travail« .  On n’ose quand même pas croire que Jean-Yves Gabbud puisse sous-entendre par là que les personnes à l’aide sociales soient des fainéants qui adorent survivre et qu’il faudrait les obliger à travailler…  Certainement un « enculage » de mouches de ma part, qui, n’étant pas un homme de lettre, pensais naïvement qu’employer les termes « aider à la réinsertion  professionnelle » pouvait être moins dégradant pour les personnes visées.  Ou alors c’est encore la « sociologie sans idéologie » qui veut que les les mots n’aient pas de sens. Je ne sais pas, je ne suis pas journaliste et mauvais sociologue.

Mais revenons plutôt sur l’argument ultime de Jean-Yves Gabbud  :  « l’opinion publique » est avec lui puisque puisque « si l’on en croit le sondage mené sur le site internet du «Nouvelliste», 87% des répondants sont favorables à l’idée de Philippe Nantermod. »  Ah oui ? Moi qui pensais encore naïvement que la proposition Nantermod prévoyait  juste d’obliger le requérant à l’assistance sociale à 1 mois de travail obligatoire avant de toucher ses allocations  et que la loi valaisanne sur l’Intégration et l’Aide sociale actuelle prévoyait déjà de « mettre les demandeurs d’aides sociales au travail. » Alors que le sondage du Nouvelliste demande clairement : « Faut-il mettre les demandeurs d’aide sociale au travail? » Ça doit être encore moi, qui par méchanceté, imagine à tort, qu’un journaliste tente de légitimer son point de vue en s’aidant d’un sondage des plus litigieux..

Il faut, dans tous les cas, féliciter les citoyens qui ont répondu « oui ». Parce qu’il y a quand même 139 personnes qui ont osé répondre « non » à la question. Des gens qui trouvent qu’il y  a des humains qui se réalisent harmonieusement et pleinement dans leur vie à ne rien foutre, en gagnant des misères et en matant de vieux « Derrick » à longueur de journée sur TSR 2 et que c’est bien comme cela. D’ailleurs parmi les « neinsagers », on retrouvera surement une partie des fameux 250 demandeurs d’aides sociales valaisans qui doivent voler la connexion internet de leurs voisins afin de lutter pour leur droit à ne rien foutre. Salauds de pauvres, ils piquent les subventions aux vaches d’Hérens  !

Pour le prochain sondage du Nouvelliste, j’ose susurrer à M. Gabbud  une question intéressante : « Faut-il récompenser les chiens dangereux qui mordent des enfants ? » Il pourra ainsi  nous livrer un brillant éditorial sur l’initiative pour des avocats pour les animaux avec des faits et pas uniquement des idées philosophiques . Et le tout, légitimé par l’opinion publique !

Fernand, qui va aussi lancer un sondage : »Faut-il livrer gratuitement des déodorants aux rouquins? »  Comme cela il pourra  justifier la réintroduction d’ aérosols à gaz comprimés polluants …


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Faut-il mettre les demandeurs d’aide sociale au travail?

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