La radio nous l’a annoncé ce matin, le ministère public appuyé par quatre courageux et valeureux citoyens relancent la plainte pénale contre Marcel Maurer qu’un juge un peu hâtif et certainement pas assez PDC avait classée sans suite. Qu’a-t-il donc bien pu se passer entre le Président nouvellement élu et son beau-papa pour que les vaillants élus PDC se réveillent de leur torpeur post-branlée de douze et montent aux barricades comme un seul homme? Renseignements pris (on est géographiquement plutôt bien placé),  nous sommes en mesure de clarifier certains éléments.

Ainsi donc le beau-papa de Marcel rêve de construire sur un terrain appartenant à la commune de Sion un vilain immeuble dans le style de la région pour pouvoir mettre plein de gens à habiter dedans. On discute, on réfléchit, on re-discute et on s’entend sur un prix pour le misérable lopin. Et puis on re-réfléchit et on dit à son beau papa que le prix c’est bien mais c’est quand même un peu beaucoup pour ce que c’est. Cinq cent mille boules de moins, environ ça serait mieux non? Marcel dit qu’il va voir. Il en parle à un copain de parti avant la séance du conseil municipal qui statuera sur le sort dudit lopin. Et oui, Marcel comme c’est de la famille, il ne peut pas en plus donner son avis sur le sujet et il ne peut pas non plus assister à la petite sauterie. Déjà qu’il a fait baisser le prix. Alors c’est l’autre, le grand là, qui fait l’article. Le conseil municipal est ravi, il dit oui tout plein, accepté le prix dérisoire. Mais voilà que pendant l’apéro qui suit, on ne sait comment (peut-être alertés par des chefs de service consciencieux et besogneux, qui sait?), les vertueux conseillers municipaux conservateurs se rendent compte que le beau-père, il était prêt à raquer cinquante briques de plus. D’où dénonciation Inspection des finances et à son Conseiller d’État, un petit comptable d’Entremont, qui dénonce au pénal. Le juge considère que voilà, c’est pas bien du tout mais que c’est pas pénal et classe l’affaire. Le conseil municipal a, quant à lui, déjà bloqué  la vente . C’est tout. Enfin c’est tout. C’est sans compter avec les quatre revanchards qui n’ont toujours pas digéré leur désastreuse défaite des dernières municipales.

Mais moi, là, je dit: « Bravo! Bien! Heureusement que le PDC s’est ramassé lamentablement il y a onze mois et des poussières! Quel bonheur! » Qui sinon les dragons de vertu du glorieux vieux parti auquel appartenaient André Filipini, Jean Dorsat, Ignace Rey et Xavier Bagnoud auraient pu dévoiler à la face du monde les honteuses manipulations de la nouvelle présidence. Mais il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin! Nous, on a toujours pas compris comment on avait pu filer un tel pognon à Sion et Lumière. Y’a pas un vice de procédure là? Et puis, comment le terrain qui doit accueillir l’ex-futur halle polyvalente des Îles  s’est-il soudain retrouvé hors zone agricole? Et pourquoi le rapport de la Commission fédérale des Monuments Historiques sur le chalet Kalbermatten s’est retrouvé au fond d’une corbeille municipale? Et pourquoi les rénovations de l’ancien hôpital (la pouponnière valaisanne) ont mis tant de temps à débuter? Hein, on se le demande nous.

Depuis bientôt un an les rumeurs d’alcôve vont bon train dans la capitale: le PDC qui détient encore la majorité absolue au conseil municipal fait barrage à tous les projets présentés par la municipalité radicale. Les chefs de service, PDC également, freineraient joyeusement des quatre fers.  Aucun dossier important n’avance, sauf, bien entendu, ceux pouvant nuire à Marcel. Je vous le dis: il n’en est rien. Quatre conseillers municipaux neutres et impartiales veillent au bonheur de leurs concitoyens. Non comptant de sauver les administrés d’une perte sèche de cinquante plaques, ils poursuivront Maurer jusqu’à Strasbourg s’il le faut, non mais.

Après on le pendra en place publique et tout redeviendra normal: PDC.

Alcazard, pas vertueux, lui

Cet article a été publié le jeudi 5 novembre 2009 à 15 h 07 min et est classé dans News. Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0. Les commentaires et pings sont fermés.