Petit traité d’études genre pour féministes de tout poil

Ça faisait un moment  que nous avions délaissé notre collègue blogeur Rembarre. De nombreux lecteurs s’en étonnaient et nous demandaient de ses nouvelles.  Ils vont être exaucés : le Rembarre d’octobre est un cru prometteur avec un nouvel arôme de bonbon acidulé macéré dans de l’alcool d’abricot. Cette fois, le professeur entremontant a éclairé nos lanternes sur l’un de ses sujets de prédilection :  le rôle des femelles en société. Extrait :

« Il nous avait pourtant semblé que la rude histoire de l’homme commençait par le geste d’une épouse offrant à son mari un frugal repas. Plus tard, il nous revient que c’est à son fourneau que Rebecca fit l’histoire et assura le droit d’aînesse à Jacob son préféré. Deux mille ans d’enseignement chrétien nous présente constamment une famille monogame où l’épouse est mère et maîtresse de maison, tandis que l’homme se voue à des travaux extérieurs.« 

Rebecca ! Le fantasme de générations de mâles virils et poilus.  Rebecca, fille de Betouel et petite fille de Milka, célèbre chocolatière active dans le Néguev .  Issue d’une famille pauvre qui n’avait pas les moyens de se payer des canalisations en  eau potable et qui devait donc envoyer la fille de la famille, ladite Rebecca,  en chercher au puits communautaire autogéré (Genèse, chapitre 24, verset 15). La petite y croisa un jour le serviteur d’Isaac, un gros bourgeois fainéant, qui voulait la prendre pour épouse mais qui ne daigna même pas se rendre sur place pour y rencontrer sa promise car ce jour là se disputait à Jéricho  la finale de la coupe  de soule entre  le Makabi Tel Aviv et  Bethléem, que nul homme sensé n’aurait manqué. Mais Rebbeca n’était pas vraiment  une inconnue pour Isaac, puisque issue de la famille de son père . Sa cousine, en somme. (chapitre 24,verset 38) Ce qui favorise les tares héréditaires chez la progéniture mais qui  était considéré à l’époque comme un fait social relativement fréquent dans les milieux sectaires. Le serviteur offrit des présents au frère et au père  de Rebecca (verset 54). Quelques olives, de la verroterie, du toc contre une bête de trait  multifonctionnelle : le marché  matrimonial était conclu.

La première rencontre  entre Isaac et Rebecca fut magique. Enfin.. on en est pas sûr car Rebecca était voilée (verset 65) et la marchandise fut dur à évaluer pour l’acheteur. Mais il  y avait un autre problème : Isaac était déjà un très vieux monsieur de 40 ans (chapitre 25, verset 20-21) qui avait de la peine à bander et sa femme ne tombait toujours pas enceinte. Une femme qui fait la vaisselle c’est bien, mais son rôle sur terre c’est quand même de procréer. Même si c’est pas sa faute, c’est quand même sa faute à la femme. L’histoire de l’humanité nous l’a  suffisamment appris. Bien que ne connaissant pas encore le viagra, ils eurent recours au pharmacien local, le bon Dieu, qui,  pour des raisons encore obscures, les aida . Ils eurent deux enfants, des jumeaux, qui plus tard allaient foutre un sacré merdier en Judée. Puis d’autres. beaucoup d’autres.

Les débuts furent difficiles pour Issac qui n’osait pas révéler au monde entier que Rebbeca était sa femme. Il déclarait partout que c’était sa sœur (chapitre 26, verste 6) et que, s’il disait la vérité, on allait surement le tuer. Un cas idéal-typique de  psycho-pathologie appelé, à l’heure actuelle,  « délire paranoïaque« .

La vie de Rebecca sur terre était pourtant particulièrement épanouie : fourneau-popo-dodo… Les  enfants grandirent et, un jour,  trouvèrent femmes à marier. Les promises étaient des dévergondées étrangères et Rebecca se laissa aller, pour la première fois de sa vie, à une confidence à Issac : « Je suis déjà assez dégoûtée de la vie à cause de mes belles-filles hittites. Si Jacob épouse à son tour une fille de ce pays, je perdrai ma dernière raison de vivre ! » (chapitre 27, verset 46). Les hittites, faut les frapper. (jeu de mot pour anglophones –>chapeau)

Malgré cela, Rebecca finit son existence avec le profond sentiment d’avoir réussi sa vie de femme au fourneau et fut  enterrée dans un tombeau à Hébron (chapitre 49, verset 31) . Elle eut droit à des obsèques nationales et à un discours apologique lors de son inhumation, prononcé par Yasser Arafat, encore jeune et fringant à l’époque . Un monument nommé « la femme à la spatule de cuisine inconnue » a  été érigé sur les lieux afin de rappeler aux femmes du monde entier leur devoir de femmes sachant combler sans esclandres les hommes de la planète .

Après qu’elles viennent pas nous faire chier avec leur problèmes de vernis à ongle et de coiffeur et qu’elles aillent chercher les bières au frigo parce que l’équipe de Suisse de foot est qualifiée pour le mondial en Afrique du Sud. Tu vois comment ?

Fernand, exégète officiel de la bible à la grenette

Un commentaire pour “Petit traité d’études genre pour féministes de tout poil”

  1. sardinaluileNo Gravatar dit :

    Y’a pas à dire, vous êtes trop forts, vous les hommes.
    (Je fais juste une petite pause avant de récurer la salle-de-bains… J’y retourne.)