Vincent*

Et hop, on remet ça. Le Nouvelliste, qui d’habitude est assez prompt à  condamner ces sales jeunes aux tenues bariolées qui, faisant fi des bulletins de condition d’enneigement, se lancent comme des fous sur les pentes non balisées, nous sert une belle première page sur l’enterrement, tout en solennité et en ferveur, des brillants séminaristes qui ont péri sous l’avalanche de Cleuson. Déjà samedi ils avaient reporté, et sur une pleine page encore, le récit plein d’émotion qu’un survivant avait laissé sur le net, prouvant encore une fois quelle haute considération a JFF pour le journalisme d’investigation. Mais, en ce lundi matin, c’est Vincent Pellegrini qui se plie brillamment à l’exercice. Pour une fois, l’actualité lui offrait un grand pot de pathos à tartiner pour enduire ses articles. Il n’allait pas se gêner non plus.

Deux pages avec des jolies photos pour lui permettre une fois encore  de faire une propagande éhontée de la messe en latin et de la finesse liturgique d’avant Vatican II. Il nous assène en premier lieu et pour bien justifier une telle débauche de moyens pour la couverture d’un fait d’hiver, un petit encart sur la belle sacralité des gestes liturgiques et le dépouillement du chant grégorien. C’est joli et ça sent l’encens. Il est bien fini le temps où les oiseaux se cachaient pour mourir.

Après ce bref intermède tout en recueillement, il remet la compresse avec une interview de M. Fellay, sur ce qui fait depuis plus de trois semaines le sujet de tous ses articles : la levée de l’excommunication des quatre curés ordonnés évêques par M. Lefebvre. Encore une fois, par son éclairage unilatéral des faits il tente de nous faire croire que les divergences qui sont nées de ce décret papal viennent de l’intolérance crasse qu’auraient les médias et une partie de l’église contre les enfants de chœur en dentelle et leur ignorance du latin. Les propos négationnistes de Williamson et la tolérance qu’elles rencontrent au sein de la fraternité ? Une bagatelle, d’ailleurs M. Fellay a demandé « un délai raisonnable sur la question de la Shoah » à son évêque qui par ailleurs étudie sérieusement la question.

Ce délai raisonnable va certainement permettre à Willamson d’estimer qu’il y a de fortes chances pour que les chambres à gaz aient réellement existées, qu’il y a probablement bien eu six millions de juifs morts pendant la seconde guerre mondiale et que ces morts ne sont pas uniquement dues, selon toute vraisemblance, au manque d’hygiène et aux conditions déplorables de détention.

Après ces réflexions d’une grande sincérité, Monseigneur se penchera sérieusement sur les questions de l’évolution des espèces, de la rotondité de la terre et  de sa place dans l’univers.

Boris
*Lundi 16 février 2009

4 commentaires pour “Vincent*”

  1. Le "tout petit Pellegrini"No Gravatar dit :

    Salve Boris,

    Argumentum tuum dolosum est. Non sum homo econensis.

    Vincentius, tuus sed furibundus

  2. BorisNo Gravatar dit :

    Mon cher Vincent,
    La ferveur louable que vous mettez à défendre Monsieur Seize vous honore mais vous aveugle. Reconnaissez donc que la fraternité de Monsieur Dix n’est pas qu’une congrégation de boys-scouts en jupe et qu’il y abonde en son sein de bien viles pensées qu’on croyait à jamais oubliées.
    Que vous aimiez les fanfreluches et les dentelles ne fait certes pas de vous un homme d’Ecône, mais votre point de vue est par trop unilatéral et vos condamnations des propos de Williamson bien faibles.
    À part ça, vous m’avez fait rire, passez un de ces quatre, vous avez gagné un grand verre de pisse d’âne tiède, comme certains de mes peu aimables collègues s’entêtent à définir l’excellente bière valaisanne dont je suis un honorable dealer officiel.

  3. Le "tout petit Pellegrini"No Gravatar dit :

    Cher Boris,
    Vous avez dit que dans mon interview de Mgr Fellay j’étais unilatéral. J’avoue presque en confesse que j’aurais furieusement aimé l’être, c’est-à-dire rédiger à sa place les réponses. Pour aller dans le sens de Benoît 13 + 3 qui est mon idôle comme vous l’avez très bien senti contrairement à d’autres qui me suspectent toujours d’être un éconard. Mais comme ma déontologie m’interdit de rédiger les réponses à la place des gens que j’interviewe, j’ai retranscrit fidèlement dans le journal les réponses que Mgr Fellay m’a données… Et je vous avoue que je suis sorti de cette interview déprimé. Mgr Fellay, c’est pas Claude Roch, c’est pas la concordance. Je pense, cher Boris, que l’oecuménisme sera plus facile avec vous et j’accepte volontiers votre invitation altermondialiste à boire une bière de chez nous plutôt qu’une autre transportée par camion sur des centaines de kilomètres, voire par hélicoptère. Je dois enfin m’excuser de n’avoir toujours rien fait sur Darwin comme vous m’en priez instamment, mais je suis débordé. Cependant, comme votre demande insistante ne m’a pas laissé de marbre, j’ai mis de côté un article du Figaro Magazine qui devrait vous titiller. Un peu de patience! Et enfin, je vous signale que la terre est ronde depuis Ptolémée, même les médiévaux ne pouvaient pas l’ignorer (ne vous fiez pas à leurs cartes). En fait, c’est la question: qui tourne autour de qui qui a causé des problèmes à notre ami Galilée.
    Votre obligé scolastique carnavalesque

    P.S. Rassurez-moi, votre bière n’est pas tiède, sinon je crains que notre entrevue ne soit pas possible

  4. BorisNo Gravatar dit :

    Cher Vincent,
    N’écoutez donc point les Jean-foutre qui trouvent plaisir à critiquer, par jalousie et par dépit, la parfaite température à laquelle je sers ma bière. Ce ne sont là que persiflages. Et ne placez point trop haut non plus les capacités logistiques du groupe Carlsberg (propriétaire de la bière valaisanne). Ils sont capables de faire une centaine de kilomètre en camion avant de me livrer la dite-bière…
    Il vous reste donc trois jours avant carême (à moustache), pour venir danser et boire avec tout vos amis de la rédaction.

    Bien à vous

    P.S.: j’étais au courant pour nos amis Ptolémée (Victor) et Galilé, mais je me suis tout de même permis cette licence littéraire en vue de faire s’esbaudir les amis qu’il me reste.