La vidéo de campagne de Jacques Melly est merveilleuse. On y surprend le candidat sierrois, aidé par quelques complices, tentant de faire dériver la colline de Valère vers celle de Tourbillon. Est-ce un génial clin d’oeil  au mythe de Sisyphe ? Ce héros grec, puni pour avoir défié les Dieux, fut condamné à rouler éternellement un rocher au sommet d’une colline. Albert Camus écrivit d’ailleurs un livre éponyme où il fit de Sisyphe le héros absurde par excellence. L’auteur tentait ainsi de montrer l’absurdité du destin de l’Homme.

Un cercle restreint de cadors du PDCvr a décidé que le destin de Jacques Melly était de devenir conseiller d’Etat. Pourtant, le personnage, que je trouve au demeurant très sympathique, a raté son début de campagne. Il passe pour certain(e)s comme le candidat ayant empêché le PDC d’envoyer une femme compétente au gouvernement. Il est peu présent, peu percutant en interview et le seul débat qu’il a suscité est de savoir si son affiche de campagne a été retouchée avec Photoshop ou Gimp. Ajoutez à cela quelques inimitiés dans le Haut-Valais et les manigances d’autres clans des vallées latérales et l’élection du chauffeur de bus pourrait bien être plus difficile qu’il n’y parait. Jean-Yves Gabbud a bien compris la situation malaisée de l’un de ses poulains et a adhéré, sur facebook, au groupe de soutien au candidat Melly, avant de remarquer que la déontologie journalistique était peut être outrepassée…

Si le soldat Melly peut être comparé à Sisyphe, on imagine mal  Maurice Tornay en Calliope, la muse de l’éloquence. (Surtout que Calliope n’avait pas une « approche relationnelle » avec le sexe opposé telle que conseillée par Ecône et l’Eglise). Effectivement les interventions télévisuelles de l’entremontant n’ont pas particulièrement convaincu et ont souvent été confuses. (Ndlr: figure de style employée : la litote) Elles donnent au candidat une image psychorigide qui contraste avec ses psychédéliques affiches de campagne au charme désuet des dernières années du siècle passé. Quant’aux prises de positions du candidat Tornay, elles n’ont pas particulièrement été courageuses. On ne l’a, par exemple, pas entendu sur l’extension de la libre circulation aux ressortissants roumains et bulgares. Les mauvaises langues diront que c’est pour ne pas effrayer les neinsagers démocrates-chrétiens des villages de montagne qui seraient tentés d’aller voir à l’UDC si l’herbe (pas le chanvre!) est meilleure.  Il est à craindre que Tornay soit le digne successeur de Jean-René Fournier : surtout ne rien faire qui puisse être risqué et repousser au maximum les dossiers gênants.

Heureusement pour sauver le ticket PDC, il y a Jean-Michel Cina qui mène, jusqu’à présent, une campagne honorable. Quatre ans de pouvoir lui ont fait acquérir un « peu de bouteille ». Ce qui n’est pas péjoratif, surtout en Valais. Il a géré un département exposé. Et, durant ces quatre ans, le haut-valaisan a entrepris des réformes, certes critiquables, mais courageuses.

Fernand, amateur de mythologie hérensarde

Cet article a été publié le dimanche 8 février 2009 à 16 h 51 min et est classé dans News. Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0. Les commentaires et pings sont fermés.