On ne se souvenait plus exactement pourquoi on ne les aimait pas. Ils étaient confinés sur leur petit cône de déjection sur la rive gauche du Rhône, tranquilles. Ils avaient le charme suranné des vieilles photos sépia. On était tendrement soupçonné d’« anticléricalisme antédiluvien » et c’était bon. Et puis à voir les yeux de nos copines, imbibées dès leur tendre enfance d’épisodes entiers des « Oiseaux se cachent pour mourir » (avec l’imbuvable Richard Chamberlin), quand elles les regardaient jouer au foot en relevant leurs soutanes, on se disait qu’on avait bien raison de les détester, ces grands couillons rasés de frais.

Heureusement, Benoît seize et Vincent Pellegrini nous viennent en aide en ce début de semaine. Le premier a eu la lumineuse idée de lever l’excommunication qui pesait sur quatre évêques de la fraternité sacerdotale de saint Pie dix (dont un négationniste révélé et avéré), le second en nous pondant un dossier sur le sujet et en  interviewant le responsable de ce camp de jeunes corneilles. Monseigneur qu’il l’appelle même, Vincent. On se demande d’ailleurs bien pourquoi étant donné que Monsieur Seize n’a toujours pas, selon le même brillant article, reconnu l’ordination du zozo. C’est qu’un simple curé aux yeux de Rome le Monseigneur. Enfin bref et pour en revenir à ce qui nous préoccupe, Bernard Fellay se distancie, dans une dépêche ATS retranscrite en dessous, des inepties crasses de son petit camarade d’excommunication Williamson en déclarant d’un air pénétré : «…son opinion sur ces sujets ne représente que lui… » On savait que cette engeance de corvidés n’avait pas le droit de se servir de leurs roubignoles dès lors qu’ils entraient en sacerdoce, on ignorait encore qu’on les leur arrachait carrément à leur entrée au séminaire. Eh, Monseigneur Machin ! C’est pas de la distanciation qu’il faut là ! C’est de la condamnation pure et simple ! Bordel ! Il y a, en Angleterre, un crétin bariolé qui ose affirmer que les chambres à gaz ça n’a jamais existé et que Dachau était un club Med en plus rustique. Cet abruti est sous tes ordres puisque tu es chef de la « fraternité » dont il est membre. Ce ne sont pas les journalistes qui l’ont poussé à déclarer cela qui salissent ton club de gentlemen, ce sont ces propos de merde et l’ignoble salopard qui les a tenus. Si tu affirmes lâchement que, je cite, la fraternité n’a aucune légitimité pour traiter ces sujets et n’en réclame aucune,  la moindre des choses serait de virer à coup de lattes dans le cul l’imbécile patenté qui déverse de telles monstruosités. Mais bon, vous n’êtes pas connus pour votre tendresse envers les Juifs à Ecône et ce malgré le fait que vous priez tous les jours pour leur conversion. Vous auriez même un goût particulier pour leur souffrance. N’est-ce pas un Juif cloué que vous arborez tous sur votre poitrail ?

Et que Pellegrini ne bronche pas là-dessus quand il prépare son « dossier », moi ça me rend malade. C’est quoi, c’est l’encens qui lui fait tourner la tête ? C’est la beauté des enfants de chœur en dentelle qui le rend imperceptible aux crimes négationnistes ? Il nous signale même, sans sourciller, que ces enragés gèrent des écoles, des universités. On ose à peine imaginer les cours d’histoire : « Aujourd’hui les enfants, nous n’allons pas vous parler de l’holocauste et de la shoah car ce sont des sujets séculiers. À la place nous étudierons comment le très saint Pie douze a su, en des temps où ce n’était pas facile, garder des amis. »

À présent, corbeaux enragés, sortez de ma chambre.

Alcazard, connard réac

Cet article a été publié le mardi 27 janvier 2009 à 11 h 46 min et est classé dans le couteau entre les dents, Nos confrères. Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0. Les commentaires et pings sont fermés.