Le débat

Hier soir 15 mai, l’édition de Forum sur la Première de la radio suisse romande nous a donné un éclairage tout neuf sur l’excellent article de jeudi dernier du non moins excellent Uli Windisch.

Alors voilà, la motivation profonde de Maître Windisch pour écrire des horreurs sur nos frères allemands c’est de provoquer le débat. C’est pour créer un vrai dialogue qu’il s’est permis ce billet un rien provocateur (tout en restant au bord du cadre légal, ce qui le remplit de fierté et le fait bien rigoler).

Pour ce qui est du dialogue, c’est un peu râpé puisque seul l’estimé professeur a été invité à défendre ses vues (si on excepte bien entendu l’interview du doyen de l’Uni de Genève de quelque secondes, diffusée à six heures du matin ). Pour ce qui est du débat, on se demande bien sur quoi il peut bien porter : sur la culpabilité de l’Allemagne nazie au cours de la Shoah ou sur les millions de morts du stalinisme (avec la collaboration tacite des socialistes, bien sûr)? Là aussi on est loin de la cible puisque je n’ai vu aucun article récent dans mes journaux préférés traitant de ces sujets. C’est ballot ça.

Ou alors c’est sur le fait que l’Angleterre et les Etats-Unis autorisent sur leur sol des régimes fiscaux proches voire pires que celui qu’ils reprochent à notre mère patrie ? Déjà, ce n’est pas ce qui saute le plus aux yeux quand on a réussi à lire tout l’article et en plus, justifier une chose fausse parce que les autres font encore plus faux, ce n’est pas la rendre juste. Oui, d’accord, j’ai fait 3 à l’intéro d’histoire, mais les autres ils ont tous fait 2….

Cet argument puéril nous ferait sans doute rire s’il n’était pas si symptomatique de la pensée windischienne. Si le ministre Steinbrück est si méchant avec nous, c’est parce qu’Il est socialiste. Si les nations étrangères sont si critiques faces à notre secret bancaire, c’est parce qu’Elles ne sont que des grosses jalouses. Si des universités canadiennes font une prétendue enquête sur ses capacités professionnelles, c’est parce que J‘ai écrit des horreurs sur lui. Si le doyen de son université avait l’air fâché par ses propos c’est de la faute des journalistes qui sont allés lui poser la question et du tempérament méridional du dit-doyen.

Ce qu’on peut dire sans craindre le procès pour diffamation, c’est que Monsieur Uli Windisch se plante lourdement dans son analyse sociologique quand il affirme que le fait de s’en prendre à l’ « Autre » pour éviter d’affronter ses propres erreurs est typique de l’idéologie socialiste.

Où alors c’est le plus socialiste d’entre nous.

Alcazard qui a déjà fait son autocritique, lui

4 commentaires pour “Le débat”

  1. FernandNo Gravatar dit :

    http://alenvers.wordpress.com/2009/05/15/uli-windisch-pire-que-peer/

  2. BrigitteNo Gravatar dit :

    J’ai l’impression que ce Herr Professor Windisch avait l’esprit aussi encombré que son bureau. Grave d’oser écrire de telles horreurs, grave de les publier, grave que cela soit encore dans le cadre légal.

  3. FernandNo Gravatar dit :

    A la surprise générale, Rembarre reprend aussi l’article de Windisch :

    http://www.estoc.ch/ESTOC/Envoi/Entrees/2009/5/16_Notre_ennemi%3A_le_socialisme_de_la_demagogie_et_des_bas_instincts.html

    Qui l’eût cru ?

  4. FaustrollNo Gravatar dit :

    Pour approfondir le débat, je porte à votre attention l’article suivant, rédigé par la rhétoricienne Francisca Snoeck Henkemans et consacré à l’usage rhétorique de la prétérition:
    http://aad.revues.org/index217.html.
    La prétérition (ou paralipse, ou antiphrase) est un trope qui consiste à « affirmer laisser de côté ou ignorer ou ne pas vouloir dire ce que
    nous sommes précisément en train de dire ». Exemple tiré de la presse néerlandaise:
    « Je ne dis pas que le pape est ignorant », dit Yomakogullari, « mais il a dit des choses si abominables sur l’Islam qu’on ne peut faire autrement que de conclure qu’il ne connaît rien à notre religion ».
    Selon un certain Stephen Usher, la prétérition « est utilisée comme un moyen de présenter une preuve de façon telle que celle-ci soit acceptée par l’auditoire même si sa véracité ou sa valeur sont douteuses ». Je ne m’abaisserai pas à la démagogie ou à la vulgarité en disant que cette dernière phrase convient à merveille à l’argument de Windisch sur les Allemands…
    Par ailleurs, loin de moi l’idée d’affirmer qu’Uli Windisch n’est pas drôle, mais il y a eu des utilisations beaucoup plus amusantes de cette figure de style, comme ce texte tiré d’un blog littéraire, et cité dans le même article:
    http://www.pauldavidson.net/2004/03/11/today-i-have-nothing-to-say)…