De passage à Corinthe,  Alexandre III dit le Grand, avait tenu à rencontrer Diogène de Sinope dit le cynique. Voyant le philosophe à demi-nu devant le tonneau qui lui servait d’habitation, le roi de Macédoine lui aurait fait la proposition suivante : « Si je n’étais Alexandre et si je pouvais choisir mon destin, je voudrais être Diogène. Demande-moi ce que tu veux je te le donnerai! » À quoi le philosophe aurait répondu négligemment : « Tu peux effectivement me faire un grand plaisir en t’écartant car tu me caches le soleil ! »

C’est marrant, il était 22h07 hier soir et j’étais en train de méditer sur cette histoire quand apparut devant les phares de mon auto un policier qui m’invitait à me garer sur l’arrêt du bus à côté de l’église de Saint-Guérin (ou du Britannia Pub plutôt, référence plus universelle).

J’ai toujours du mal à ne pas être cynique et ironique avec un homme de pouvoir comme l’est le pandore, l’autorité de coercition de dernier recours avant Guantanamo. Surtout qu’à un policier, quand tu lui parles de Diogène, il y a  des chance qu’il te réponde qu’il avait un arrière grand-oncle vigneron à Savièse qui avait ce nom là. Remarque, avec celui là je n’ai pas osé aborder la question parce que visiblement c’était un intellectuel qui lisait déjà de drôles de livres qu’il nommait « Papiers du véhicule svp ». Mais bon, son passe temps ça ne devait quand même pas être la lecture des auteurs russes du XIXième, mais plutôt les concours canins d’agility. Le gendarme (un terme merveilleux n’est-ce pas?) a sorti une sorte de sifflet ultra-son. Vraiment sympa, tel Alexandre devant Diogène, le type s’est montré très altruiste et m’a proposé de souffler dans son sifflet pour attirer son chien. Mais moi,  je m’y connais rien en dressage canin, alors le chien il est jamais venu. J’ai pourtant dû m’y prendre à plusieurs reprises. Le policier a juste dit : « 0.4 pour mille, c’est bon, vous pouvez vous en aller » Je pense qu’il était déçu parce que ça n’a pas marché avec son chien. J’ai jamais étudié la psychologie, mais au fond de moi j’ai senti que le type venait de  subir ce qu’on pourrait appeler « une inclination contrariée ». D’ailleurs il a arrêté un autre automobiliste après moi qui était peut être plus entrainé avec les canidés et qui, j’espère, a été plus « chanceux »avec le chien que je n’ai point aperçu, même en regardant dans mon rétroviseur.

C’est peu après que je me suis dit que j’avais bien fait de placer ma journée sous le signe de Diogène le cynique. A un marchand de vin qui lui demandait quel vin il préférait, celui-ci répondit  » Celui des  autres, le tien par exemple ». Cela ne lui était pas très profitable en terme de consommation. Par contre, chez mon idole habituelle et naturelle, Epicure, il en allait autrement avec les plaisirs de la boisson.

Heureusement que Diogène était là, parce que 3 mois à pied ou en prenant la poste, il faut pas exagérer, je suis un valaisan quand même.

Merci Diogène et sort de ma chambre!!!!
Fernand aka Tintin Fournier

Cet article a été publié le mercredi 19 novembre 2008 à 11 h 59 min et est classé dans le couteau entre les dents. Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0. Les commentaires et pings sont fermés.